Plusieurs activités sont perturbées ce lundi 19
janvier depuis le matin dans la ville de Kinshasa. La circulation sur les
principales artères de la capitale congolaise est peu intense. Beaucoup
d’écoles n’ont pas ouvert leurs portes alors que des coups de feu sont signalés
dans certains coins de la ville. La police a dispersé des manifestants qui
tentaient de se rendre au Parlement, à l’appel de l’opposition, pour protester
contre l’examen du projet de loi électorale.
Plusieurs
écoles sont désertées ce lundi à Kinshasa. Enseignants et élèves sont restés à
la maison. Certains élèves qui se sont rendus dans leurs écoles ont été priés
de retourner chez eux.
Mais dans
d’autres établissements scolaires, notamment dans la commune de la Gombe, où se
concentrent les ambassades et les services de l’Etat, on pouvait compter 5 à 10
élèves dans des salles de classe qui en reçoivent habituellement 60 ou 70.
Les
activités commerciales ont tourné au ralenti. Les étals au Grand Marché de
Kinshasa étaient presque vides, a constaté un reporter de Radio Okapi
vers 11 heures locales. Plusieurs magasins sont fermés.
Certains employés ont tout de même pu joindre leurs
bureaux à Gombe.
Plus loin du
centre-ville, la tension est montée d’un cran entre manifestants et forces
de l’ordre à l’Université de Kinshasa, dans plusieurs coins des
communes de Lemba, Mont Ngafula, à la place Victoire, sur l’avenue ex-24
novembre dans la commune de Ngiri-Ngiri, à Bandalungwa vers l’avenue Assolongo,
aux alentours du rond-point Ngaba, à Yolo-Ezo dans la commune
de Kalamu où des coups de feu ont été entendus. La police a tiré des gaz
lacrymogènes pour disperser les manifestants, selon des témoins.
A Lemba, les
mêmes sources rapportent que la police aurait tiré sur un jeune homme qui
pillait un magasin appartenant à des commerçants chinois non loin de la place
Super Lemba.
Le calme
régnait cependant à la place Magasin Kintambo, dans certains quartiers de la
commune de Ngaliema, dans les communes de Barumbu et Kinshasa notamment plus
proches du centre-ville.
Certains
opposants qui avaient appelé à manifester contre la loi électorale, adoptée
samedi 17 janvier à l’Assemblée nationale et dont l’examen en seconde lecture
doit débuter ce lundi au Sénat, ont affirmé à Radio Okapi avoir
été enfermés du dehors aux sièges de leurs partis politiques,
depuis dimanche soir, alors qu’ils s’y trouvaient en réunion. Ce qu’a
nié le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende joint lundi matin par
Radio Okapi.
Un dispositif policier est déployé dans plusieurs
coins de la ville notamment autour du Palais du peuple, siège du Parlement
congolais où les entrées et les sorties sont filtrées par la police. Le
périmètre est interdit de circulation aux automobilistes. Le parlement avait
déjà été quadrillé samedi lors de l’adoption tard dans la soirée de la loi
électorale par les députés nationaux.
Le nouveau
texte fait du recensement de la population, un préalable à
l’organisation des prochains scrutins présidentiel et législatifs. Les
opposants estiment que cette disposition vise en réalité à prolonger le bail du
président Kabila à la tête de la RDC après son dernier mandat qui s’achève en
2016, alléguant que le recensement prendrait plusieurs années pour être
effectuées dans un pays de plus de 2 millions de kilomètres carrés.
Radiookapi/Congo Création Active
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