L’artiste-peintre Roger Botembe a été conduit en sa dernière demeure
mercredi 22 janvier, au cimetière familial à Kimpoko dans la commune de N’sele
après des hommages rendus en sa mémoire, en la salle
« Kin-Miséricorde », dans la commune de Gombe.
Un
des moments forts de ces funérailles a consisté aux hommages de ses pairs
enseignants et artistes lors de la séance d’hommages académiques à l’Académie
des Beaux-Arts de Kinshasa.
La
communauté scientifique sous la conduite du Directeur Général de l’ABA, le
professeur Henri Kalama Akulez, a témoigné les qualités morales,
intellectuelles du professeur Roger Botembe.
Elle a été marquée par son parcours professionnel
élogieux, ainsi que par sa production artistique remarquable.
Dans une éloquente oraison funèbre, Henri
Kalama, Directeur général de l’Académie des Beaux-Arts, a retenu de l’illustre
disparu un sens élevé du professionnalisme dans sa carrière artistique.
« C’est une grande perte pour l’Académie des
Beaux-Arts….C’est un grand monsieur qui avait de l’énergie, surtout la rage
d’exister en tant qu’artiste. Il avait cette fierté là. Je crois qu’il a
influencé plusieurs artistes… », a-t-il regretté.
Roger Botembe, Commando de l’art fort
L’orateur a noté que Roger Botembe est un
Commando de l’art fort, comme il aime bien se définir de son vivant.
« Commando
de l’art-, très cher Botembe, tu as été un chercheur fasciné et infatigable de
la vérité. Dans la compréhension heideggérienne, ton – Trans-symbolisme – a été
le lieu de la transcendance du symbole (le signifiant) pour aller au-delà, pour
dépasser le sensuel afin d’atteindre le signifié, faire avec l’être et unir le
visible avec l’invisible en laissant un vide au milieu de
nous... L’Académie des Beaux-Arts restera très fière de toi, cher Botembe.
Elle te remercie infiniment. Au revoir l’artiste, au revoir Professeur associé,
au revoir Maître Botembe… », a indiqué Henri Kalama dans son mot
d’adieu.
Mgr Théodore Mudiji a témoigné la portée
profonde de la recherche de l’artiste, Et, il a retracé cette symbiose entre
l’art et la recherche, cette complicité permanente entre la peinture et
d’autres sciences au sein des Ateliers Botembe.
Le Chef de travaux, Patrick Misasi, ami
d’enfance de Roger Botembe à « Ngiringoto », a, pour sa part, retracé
cette amitié et cette fraternité de plus de 50 ans, brisées avec le défunt. Des
dessins des affiches de film devant le ciné Toyota à Ngiri-Ngiri jusqu’à
aiguiser leurs savoirs faire à l’Académie des Beaux-Arts, ils ont partagé
presque la même destinée.
Quant au professeur Yoka Lye Mudaba, c’est
l’histoire d’un homme des défis, par son nom Botembe, « Mutu ya tembe, tembe na tembe »
(ndlr : L’homme des défis, il reste déterminé). Dans sa carrière
professionnelle et artistique, témoigne l’orateur, il est resté téméraire et
audacieux.
” En créant les ateliers Botembe, il a voulu donner de la
valeur ajoutée à son travail et surtout à l’encadrement des jeunes”, a
constaté le professeur Lye Yoka. Mudaba.
Un encadreur généreux
Un des partenaires de l’art congolais, la
Rawbank, dans un élan de compassion, s’est associée aux artistes en ce moment
dur de la perte d’un Grand.
“Roger, tu as été un ami, un frère et un repère dans la
vie des jeunes artistes. Mais aujourd’hui, tu reposes en paix accompagné de
l’amour des tiens. La mort t’a emporté, toi qui aimais tellement la vie… Ta
mort nous enseigne que la vie c’est un jour… Que la vie n’est point éternelle.
Mais l’amour vrai, ne meurt jamais. Merci d’avoir été celui que tu as été pour
nous. La mort ne peut rien face à l’intensité des souvenirs que nous gardons de
toi. Ta mort n’est qu’une promesse des retrouvailles dans le paradis des
bons. Adieu, Mon ami !”, a regretté dans son mot Thierry
Taeymans, Directeur général de Rawbank, lu par Tatiana Maresca, sa
représentante personnelle aux obsèques.
Au nom des artistes membres
des « Ateliers Botembe », le chef de travaux Bafulu Lipondo, a,
reconnu, à juste titre, les qualités d’un encadreur généreux et dévoué, qui
leur transmettait l’essentiel pour mieux exceller dans la vie professionnelle.
Et pour la famille biologique de l’artiste,
Gaby Botembe, frère cadet de l’illustre disparu, a témoigné, à l’intention de
l’assistance, le niveau d’affection et d’encadrement dont les siens ont
bénéficié de leur frère, qui, à l’âge adolescent était déjà brave et disponible
pour des sacrifices en faveur des autres.
Saint Hervé M’Buy
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