lundi 28 janvier 2013

Mode et mœurs : Les Aphrodisiaques, sans tabou à Kinshasa

Les kinois parlent de plus en plus librement de sexe. Et aussi, des substances qui augmentent le plaisir sexuel et qui se vendent partout à Kinshasa.
Dans  la commune de Limete, au niveau de la 7ème Rue, un homme crie à un arrêt de bus très fréquenté : « Bakisa makasi nayo ya mobali » (augmente ta puissance sexuelle d’hommes !). Il tient à la main un seau rempli de racines, de feuilles, de petits sachets de poudre et de bouteilles contenant  des mixtures assez étrangers. Des produits auxquels, il attribue des vertus aphrodisiaques immenses. « Voici 4X4, la  solution à vos problèmes sexuels. Après la prise d’une bouteille, adieu l’éjaculation précoce… »
Les vendeurs d’aphrodisiaques sont partout dans la ville, et surtout là ou règne l’ambiance. Pour faire fantasmer et réveiller les appétits sexuels dormants des hommes, ils utilisent des formules chocs, souvent mêlées d’humour de l’argot kinois et des cris ou danses en vogue. « Oyo eza pona kovimbisa plan » (ndlr : ça, c’est pour faire bander), explique un jeune vendeur ambulant, rencontré à la Gare centrale. L’allusion à la fameuse danse « Vimba » de Zaïko, qui fait actuellement fureur, excite plus d’un…
Sous les eucalyptus du Quartier 1, à N’Djili, c’est une maman et son fils qui tiennent un étal d’aphrodisiaques. Leur clientèle, de tous les âges et sexes, ne tarit pas. Devant nous, le garçon sort deux bocaux de poudres et explique : « L’une a le pouvoir d’allonger le pénis, l’autre fait retarder l’éjaculation… »
Pour nous en convaincre, il évoque le récent album Abracadabra du musicien Koffi Olomide. « L’artiste a vanté les vertus de l’un de ces produits », appelé Ankoro. Une poudre venue de la province du  Katanga, qui aurait des effets foudroyants. La mère explique sans détour : « C’est le métier hérité de mon père.
Jilla Majik

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