dimanche 27 janvier 2013

Lecture du temps : Les médias doivent de dénoncer tous propos discriminatoires

En devoir de mémoire de l'holocauste
Vidéo conférence « Médias et génocide : réflexions sur l’Holocauste »
A l’occasion de la cérémonie dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, les professionnels de des médias congolais ont participé à une vidéo conférence autour du thème « Médias et génocide : réflexions sur l’Holocauste ». Au cours de ladite conférence, Yves Ternon, historien, Université de la Sorbonne, Mémorial de la Shoah a exposé sur le rôle de médias et le génocide. L’orateur a interpellé des opérateurs de médias à ne pas relayer les propos portant atteinte à la dignité humaine et des discours de la haine.
Ce dernier mot pour l’orateur amène à la violence, à la discrimination. Selon, Yves Ternon, on ne peut pas tout dire,…tout relayer, du genre, des propos qui peuvent conduire aux crimes contre l’humanité. Il s’est insurgé encore du fait que les médias ne peuvent pas jouer à l’instrument à la propagande des propos discriminatoires. Et, au  cours de cette tribune,  l’historien a encouragé les médias à dénoncer tous propos discriminatoires de nature à portée atteinte sur la dignité humaine, à la deshumanisation.
Les médias de la haine…
A la lumière de son exposé, le pouvoir nazie s’est servi des médias pour planifier le processus de l’holocauste. A l’époque, trois journaux allemands ont fait école en terme de propagande de thèses ayant trait à la culture antisémitisme. Notons qu’au départ, ces propos n’avaient rien d’une politique d’extermination.  De 1933 à 1935, l’Allemagne nazzie s’est illustré par l’intensification de l’antisémitisme, avec entre autres, la radio la Voix d’Hitler…C’est à partir 1937 que ces discours antisémitisme ont pris d’autres tournures d’extermination des juifs.   Et très poche de la RD Congo, après l’assassinat du Président Habyarimana en 1994 au Rwanda,  le pouvoir intérimaire et le Hutu power se sont servi des médias pour intérioriser la haine ethnique envers le Tusti auprès des populations de l’ethnie Hutu. Et, cela a amené à la persécution de Tutsi au Rwanda.  Toutefois, ce processus machiavélique a été auparavant entretenu dès 1990  avec l’apport de la radio Rwanda à la solde du pouvoir en place de 1990 à 1994, Et aussi, avec la radio Mille collines, ces médias ont joué un rôle très prépondérant en véhiculant des discours exterminateurs et en entretenant une intelligence destructive. Il en est de même, plus loin de nous avec  l’extermination des arméniens, les médias ont intériorisé auprès de la population un long processus machiavélique avant de déboucher à la destruction massive. A l’origine de ce génocide des arméniens, l’orateur témoigne qu’en avril 1915, le comité central a organisé une campagne médiatique prêchant la haine de Turcs à l’égard des arméniens. Et de fil en aiguille, la population convaincue a participé à la destruction des arméniens.
Couper le mal à sa base…
Pour mettre fin au génocide à travers le monde,  pour l’orateur, il faut prendre le taureau par les cornes…Cela va à la responsabilité de médias à ne pas relayer des propos discriminatoires, autres propos racial de nature à portée  atteinte à la dignité humaine… « il n’y a plus de race. Nous sommes tous de la même nature. La notion de race a fait assez de mal dans l’histoire de l’humanité. Nous sommes tous égaux en termes de droit de la dignité humaine. Pour l’orateur, tout part d’une certaine idéologie qui entretient un processus machiavélique…cette idéologie engendre le mépris, la haine et puis la peur…C’est dans ce registre que les médias ont un grand rôle à jouer en préservant de valeur sûre contre toute idéologie occulte.  La démarche de l’Unesco par cette vidéo conférence avec la participation de ses bureaux hors siège de Dakar, Kinshasa, Libreville, Bujumbura et Yaoundé en partenariat avec le Mémorial de la Shoah et le centre de documentation juive contemporaine a consisté à responsabiliser les médias sur les dérives de l’histoire…en devoir de mémoire.  Au cours de cette rencontre avec les professionnels de médias, Mme Ginette Kolinka, rescapée a témoigné sur l’aspect de la deshumanisation de l’être humain dans les « usines de mort » par les Nazies.
Saint Hervé M’Buy

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