lundi 28 janvier 2013

Lecture du temps: Le groupe « Mabele Elisi » restitue la culture « anamongo »

La Rd Congo regorge plusieurs ethnies et à travers chacune  d’elle se renferme des cultures, des rituels et autres expressions artistiques. Pour leur part, le groupe folklorique Mabele Elisi (ndlr : terre riche), originaire du district de Boende dans la province de l’Equateur défende la culture de l’ethnie Mongo en interprétant la musique saccadée de cette contrée au Nord de la RD Congo. Leur idéal artistique vient à la rescousse de la démarche artistique menée autrefois par l’artiste musicien Boketshu 1er et son orchestre le « Swede Swede ».
Leur spectacle, du reste époustouflant, restitue à la fois sur la scène de chant, danse, rituel et fête des « anamongo ». Ceux-ci s’étendent de l’Equateur à la Province orientale, en passant par la province de Maniema.
Danse endiablée et excitante
Pour la petite histoire, Mabele Elisi signifie « la terre est riche ». Mabele Elisi  s’est à la fois le nom du leader du groupe (disparu l’année dernière), mais aussi celle de son ossature. Contrairement à certaine opinion qui qualifie ce groupe de pervers par leur manière de chanter et autre message jugé obscène, le groupe Mabele Elisi chante le travail, l’amour et fustige la dépravation des mœurs, la délinquance, etc. Leur mode d’expression artistique caricature la culture mongo. Un vieux mongo appelle le chat par son nom. Ils sont directs dans leur langage.
Dans un concert de Mabele Elisi, L’euphémisme n’existe pas pour envelopper certains termes.  Ils disent tout haut ce qu’ils doivent se dire avec retenu et tout bas. Dans leur comportement, ils sont un peu libéraux. Il danse sans retenu avec un accent sur le mouvement des hanches et autres postérieurs endiablé.  Comme fameux mouvement des hanches et des  postérieurs saccadés  immortalisés par leurs danseurs communément appelés « eteko ».  Notre équipe n’a pas hésité de hisser quelques pas de danse question de prendre un peu de la température. 
Ce que l’histoire retiendra de ce groupe….C’est depuis 1969 que « Papa Mabele Elisi » a pris l’initiative de créer une ossature musicale à Mbandaka dans la province de l’Equateur (Nord de la Rd Congo) pour pérenniser la culture mongo.
La même démarche a eu d’autre ramification à Kinshasa avec des jeunes comme Don Kamilo (à la commune de  Kintambo) et autre Boketshu 1er ( à celle de Kinshasa aussi). Ceux-ci soucieux de révéler au monde la musique mongo, ont crée de groupes Swede Swede (en référence à la danse). Au fait, ce dernier constitue aussi le nom d’une danse Swede Swede. Celle-ci  se danse le plus souvent dans une position courbée avec un accent sur les fessiers en mouvement saccadé. Dans une interview à la Halle de la Gombe (actuellement Institut français),  Mabele Elisi s’est dit garant dans l’expansion de la musique mongo. Il révèle au public  que  la danse « Olingi na kota swede swede » constitue la 5ème dans la série de danses populaires mongo. Dans le lot, il figure des danses comme « Elumbe malili », « Bonyoma », « Oshoke Tshongo », « Mabele siyoportibola » et enfin « Olingi na kota swede swede ».
Il n’y a pas de perversion dans ses danses
Quelques années avant sa mort, Mabele Elisi s’est défendu et confirmé qu’il n’y a pas de perversion dans leur danse, ni de l’érotisme. Il ne fait que restitue la culture ancestrale. « Tobakisi eloko te, ezali mbo bolenge wana bakoko na biso babinaka, nalonlenge wana biso bakoko tozolanda lokolo… » (ndlr : Nous avons rien ajouté dans notre culture, c’est de cette manière que nos ancêtres mongo dansaient par le passé. Nous faisons que restitue nos valeurs culturelles par ces danses), a déclaré en son temps Mabele Elisi.
Sur  le plan artistique, Mabele Elisi a modernisé les rythmes mongo en associant des instruments modernes. A ce jour, le groupe Mabele Elisi fait partie des groupes tradi-moderne que compte l’industrie musicale congolaise. Mabele Elisi a à son actif quatre albums notamment « Ndoki gentil », « Correction », « Faux calcul » et « Itokia »
Cet article est édité en hommage à l’artiste musicien Mabele Elisi qui à son temps,  a contribué  à sa rédaction. Il s’est ouvert aux questions du journaliste. Merci l’artiste.
Saint Hervé M’Buy

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