Pour la petite histoire, les coffrets sont de petits coffres en bois aux formes variées utilisées dans les circonstances vitales de la société traditionnelle. Ils appartiennent à la classe d’art utilitaire dans les traditions orales Africaines, aujourd’hui classifiées dans le patrimoine culturel immatériel par l’Unesco.
Dans sa démarche artistique, le crasa basé à Kinshasa restitue au public le secret cachet de la tradition africaine incarné par ses objets. Ces œuvres sont reparties en quatre catégories compte tenu de leurs renseignements et leurs missions communautaires.
Une manière symbolique d’exprimer son amour… et ses angoisses
La première catégorie des coffrets à proverbe, comme l’explique bien maître Mwambayi Kalengayi, enseignant en art dramatique à l’Institut National des Arts, est liée aux tambours d’afflictions. Ce sont des appartenances qu’on offre à ses proches, à ses intimes, chacun d’eux contenant un message. Dans cette approche de chose, par exemple, un insecte sculpté à l’intérieur du coffret traduit les angoisses, les frustrations chez la femme mariée dans la société traditionnelle. La deuxième catégorie des coffrets est liée aux intentions, aux souhaits, aux déclarations d’amour à l’exemple du coffret à calebasse lualua (luamba) dans la société traditionnelle Lualua. Dans la tradition lorsqu’un amoureux offre un coffre sous forme de l’œuf, cela traduit un vœu de fécondité. De même que lorsqu’un amoureux offre un calice à sa dulcine. C’est pour solliciter la normalisation de leur relation.
Expression de la sacralité du pouvoir…
La troisième catégorie des coffrets à proverbes est liée aux conseils éducatifs ou à des maximes de la sagesse bantoue. Ce coffret est un cadeau qu’on offrait à des adolescents chez les Bindji (coffret Phulupa). A l’exemple d’un coffret sculpté sous forme de la tortue, cet objet conseille aux jeunes hommes d’avancer dans la vie lentement avec obéissance, sagesse et prudence.
Et enfin, la quatrième catégorie des coffrets est lié aux rites d’initiation tel le coffret à l’œuf chez les Ashantis (sacred stool) ou celui des bantous des grands lacs (tabouret sacré). Le siège du tabouret sacré est porté par une femme. En effet, la femme est à la servante de la communauté. L’œuf qu’elle transporte, est délicat. Elle a donc cette responsabilité d’assurer la paix. Cette responsabilité est représentée par l’œuf qu’elle transporte.
L’’ensemble de ces œuvres est le fruit d’une recherche prolifique pour le public en général, des hommes de théâtre, des hommes de la culture, des animateurs culturels, chercheurs pédagogiques et autres étudiants en sciences sociales et chroniqueurs et critiques d’arts.
Saint Hervé M’Buy
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