vendredi 27 mai 2011

Créateur : Jean GOUBALD : Un homme, une guitare, un style





Jean Goubald Kalala, est un guitariste doublé d'un chanteur émérite. Ne le cherchez pas dans l'annuaire des musiciens modernes. Il est atypique et sa musique, un cocktail de sonorités empruntées au reggae, au blues, au R and B, au jazz mais aussi à quelques influences méditerranéennes et orientales qu'il rajoute à sa rumba congolaise.
Un mélange savant qui assaisonne chacune de ses chansons tour à tour lyriques, plein d'humour et parfois pathétiques. Ses textes en lingala et en français peignent notre société sans complaisance.
Héros d’un style qui ose défier le Ndombolo populaire, création emblématique à cheval sur deux générations, Jean Goubald symbolise aujourd’hui en République Démocratique du Congo, la musique de demain.
Son style est fondé sur sa voix chaleureuse, la pureté de sa guitare sèche et sur ses textes qui conjuguent sur le même ton rimes et rires…
L’artiste congolais évoluant désormais en solo est un compositeur génial à facettes multiples et l’un des meilleurs en Rdc à savoir faire une musique de recherche à la fois ouverte à l’audition du public étranger.
Sa voix, fait le bonheur du public dans les salles de spectacles à Kinshasa, à l’arrière pays et à l’étranger.
Ses accents chargés de spiritualité, ses suggestions venant d’un univers où la joie et la douleur, la foi et le désespoir se côtoient et vivent ensemble...
Dans le monde de la musique congolaise, il ne roule pas carrosse mais il convainc sur le plan artistique. La seule richesse qu’il détient, c’est sa voix, ses textes percutants, avec sa guitare en bandoulière, mais surtout de sa doigtée en la grattant.
Les aînés et d’autres stars congolaises reconnaissent en lui plusieurs mérites artistiques Jean Goubald, l’homme à la barbichette rase des foules depuis quelques temps avec sa « bombe anatomique ». Un menu taillé sur mesure sur le plan artistique, qui a fait des sentiers de cabaret et de centre culturel au profit des grands podiums.
Connu d’un public select à l’époque, c’est seulement, au cours de l’année 2005 avec sa bombe anatomique, que l’homme s’est affirmé à l’arène du  ndombolo.
C’est aussi, avec ses jeunes amis que Jean Goubald Kalala décide de former différents groupes sans lendemain promoteur, évoluant dans les coins des rues de Kin by night, qui ne se contentaient que des premières parties des autres grosses pointures de la musique Zaïroise à l’époque...
Après ses études des humanités, sac au dos et notes de musique en tête, Jean Goubald monte à la colline inspirée (Université de Kinshasa) comme étudiant régulièrement inscrit en pharmacie où il brilla de mille feux dans un ensemble musical et compose des « camarades D »...
Quelques années seulement après avoir quitté le groupe Okwess dans lequel il passera la plus grande partie de sa carrière musicale, Jean Goubald décide d’évoluer en solo
Trop accro à la musique latino-américain et incontestable fan de Julio Eglesias, cet ancien élève du collège Albert jugera nécessaire d’abandonner cette discipline beaucoup trop savante (d’après lui) au profit de... l’art d’Orphée !
Dans sa carrière, Jean Goubald collabore avec plusieurs artistes entre autres Gérard Madiata, Tabu Ley, Kalama Soûl, Youlou Mabiala, Mbilia bel, Redo Likinga, Mopero wa Maloba et le groupe Zaïko Langa Langa...
Avec sa plume, il écrit des chansons entre autres « bantu tabayi » interprétée par Tshala Muana. Il arrange et chante « l’hymne des opprimés » écrit par le président Laurent Désiré Kabila.
Dans le même registre, il participe aux chants et arrangements de plus d’un album réalisé dans les studios kinois entre autres « halte à la guerre » (chanson inaugurale de la deuxième édition du festival panafricain de musique/août 1999). Dans l’album « On va s’amuser » de Zola Tempo, Jean Goubald signe un titre « Elou ».
Il écrit la chanson « Bwanya wapi ? » que Christian Kiatazabu (musicien congolais résident en Afrique du sud) choisira comme titre phare de son prochain album.
Quelques années seulement après avoir quitté le groupe Okwess dans lequel il passera la plus grande partie de sa carrière musicale, Jean Goubald décide d’évoluer en solo et d’épater plus d’un observateur culturel !...Révélation du festival « l’Autre Musique » organisé en juin 2000 à Kinshasa, ce géant souriant à la barbichette s’illustre à ce jour comme une des valeurs sûres de la musique congolaise.
A lui seul, il réunit des mélomanes de plusieurs générations, de plusieurs classes sociales autour de son œuvre « Bombe anatomique ».
Enregistré au studio N’Diaye et mixé à Ak Studio en France, le nouvel album «Bombe anatomique » de l’artiste-musicien, Jean Goubald Kalala a été officiellement largué en juillet 2005 sur le marché du disque.
De l’avis de nombreux fans, l’opus confirme déjà les talents d’un homme qui, dans les annales de la musique africaine, figure parmi les protagonistes de l’explosion internationale d’un genre différent de ce qui se raconte habituellement sur nos scènes.
L’album contient au total 12 chansons avec une musique diversifiée. En effet, on retrouve de la rumba congolaise, du jazz, de la musique de recherche, du reggae et même de la musique grecque.
En dehors de «Bombe anatomique », la chanson phare de cet album produit par la maison «Kardia production Sprl » de Jules Lokela, plusieurs autres chansons séduisent sans discontinuer les mélomanes de la bonne musique. Dans «Quelle beauté », le chanteur compositeur à la voix inimitable ponctuée de murmures et sursauts se propose en ambianceur de choc.
« Le griot » distille par ailleurs, un collage de chansons aux arrangements variés (écoutez par exemple, une certaine originalité rythmique dans «Africano » qui puisse dans le cru d’une manière évidente) auxquels il a ajouté ses qualités de parolier aux textes engagés.
D’autres chansons contenues dans cette œuvre : «Ntina te…», «Zorro», «Asala boni», «Elou», «Miziki Ebura », «Bayibi ngai bomwana», etc. « J’ai fait de la musique métissée », dit-il, lorsqu’on s’interroge sur son orientation musicale.


Né le 22 mai 1961 à Mbuji-Mayi dans le Kasaï Oriental, c’est à Kinshasa qu’il s’initie à la première guitare alors qu’il n’a pas encore 10 ans d’âge.
La musique rythme sa vie. Et c’est à juste. Jean Goubald est parenté au défunt et légendaire guitariste solo Docteur Nico Kassanda. Déjà en 1974, il fait partie de l’orchestre du Collège Boboto où il fait ses études secondaires.
Durant la décennie 1970-1980, il aiguise son talent dans la chorale Bilenge ya Muinda (mouvement de la jeunesse catholique) de la paroisse Saint Augustin de Lemba. Et il chante et joue de la guitare dans des groupes musicaux de son quartier.
En 1980, Jean Goubald intègre l’orchestre les Phacochères de l’Université de Kinshasa. Il quitte le campus accaparé totalement par la musique. En 1983, il joue la guitare solo dans la chanson « l’armée blanche » de Manesi Baba. Il fait en outre partie des groupes Fanco et Razi Daïs.
Et c’est en cette même année 1983 qu’il reçoit le prix de meilleur guitariste soliste dans un concours de jeunes talents organisé au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa.
En 1984, Jean Goubald met en suspens la musique typiquement congolaise pour s’intéresser à celle des accords, des partitions. Trois ans plus tard, il s’essaie à la musique de boite. Il roule sa bosse dans quasiment toutes les grandes boites de Kinshasa et chante aux côtés de Kalama Soul, feu Madiata, la regrettée Abeti Masikini, etc.
Mais, on le retrouve avec Mopero Wa Maloba dans Chama Chama vers la fin du rayonnement de ce groupe. Il fait un très bref passage dans Zaïko Langa-Langa Nkolo Mboka de Nyoka Longo. Au début des années 1990, Jean Goubald découvre d’autres styles de musique. Il joue de la musique grecque, et des folklores congolais (mashi du Kivu, Masengele et Mbunda du Bandundu, etc.).
Il chante également dans Bongo Folk, Kiners (musique de recherche). On le voit aussi en compagnie de feu le reggae man Okum One One. Avec un groupe d’amis, il crée finalement le groupe O’Kwess. Mais après une brouille avec les amis, il décide, en 1998, d’entreprendre une carrière solo.
En 1999, il est invité au Fespam à Brazzaville et sera auteur de la chanson inaugurale. En 2000, il obtient le prix de la révélation Autres musiques au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. La même année, il se retrouve au Marché d’art et des spectacles africains (Masa) en Abidjan en Côte d’Ivoire. Il se fait accompagné par : le batteur Ottis, le claviériste Bafa Mastaki et le bassiste Philo. Très fréquent au Centre Wallonie Bruxelles, il joue sa guitare sèche pendant les pauses de la pièce Toréadors de Belge Jean-Marie Piemme et interprétée par les acteurs Jean Chaka Tshipamba de l’Ecurie Maloba et Jean-Marie Ngaki Kosi de Marabout Théâtre. Le succès est foudroyant.
Dans différents lieux culturels de la ville, le public est ébloui par le génie de Jean Goubald qui improvise des morceaux et des thèmes à la grande satisfaction du public. Le trio joue Toréadors au Cameroun, au Tchad, et en Belgique.
De ce voyage à la Métropole et un passage à Marseille en France, lui ouvre des perspectives pour enregistrer son premier opus. Il va trouver un producteur, Lokela. Et Bombe anatomique est la concrétisation d’un vieux rêve.

Saint Hervé M’Buy


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