lundi 22 décembre 2014

Initiative : Sanru s’engage à la prise en charge des victimes des violences sexuelles


Face aux violences sexuelles liées au genre
L’association sans but lucratif dénommée « soins de santé primaires en milieu rural, en sigle Sanru, asbl » lance un appel à la population congolaise en général et à celles de ses 5 provinces d’intervention en particulier à protéger les victimes des violences sexuelles, avec un focus sur le viol qui est une porte d’entrée négligée du VIH/Sida. Raison pour laquelle elle a organisé dernièrement une matinée  de sensibilisation à l’intention des professionnels des médias,  pour leur faire part de l’état des lieux de la lutte contre le sida et des stratégies adoptées pour freiner la propagation de ce fléau. Sur terrain, Sanru s’engage à la prise en charge des victimes à travers des hôpitaux et autres zones de santé dans son rayon de couverture, donc les 5 provinces à sa charge, à savoir, le Bandundu, le Bas-Congo, Kasaï-oriental, Kasaï-occidental et le Katanga. Elle s’attèle aussi à soutenir moralement les victimes de viol pour éviter toute tentative de suicide et autres conséquences.
Au cours de cette cérémonie en marge de la journée mondiale du sida 2014, Sanru  estime que le Sida est une maladie comportementale. Ainsi on ne peut mieux le combattre qu’en recourant à la communication pour susciter changement de comportement. A cet effet, SANRU exhorte les victimes de viol à refuser les arrangements à l’amiable qui profitent aux parents pendant que la victime court le risque d’attraper la grossesse, les IST ou le VIH/SIDA. Et surtout, il faut orienter la victime vers l’hôpital ou centre de santé le plus proche endéans 72 heures, soit 3 jours après le viol pour une prise en charge médicale.  
’’Les femmes violées pourraient ainsi bénéficier, à titre préventif, de l’administration des antirétroviraux (ARV), offerts à titre gracieux par SANRU sur financement du Fonds mondial. La prise en charge de la victime dans les 72 heures après le viol, incluant le traitement suivi avec les kits de prophylaxie post-expositionnelle, réduit le risque de contamination aux VIH/SIDA, aux IST et de la grossesse’’, a expliqué Liliane Kazadi, point focal chargé des SGBV au sein de SANRU.

Violences sexuelles : des réflexes pour prévenir,  réparer et obtenir  justice
Profitant de cet auditoire, les cadres de SANRU ont tenu à sensibiliser la communauté nationale au danger des violences sexuelles. Il a informe le public qu’en cas de violence sexuelle surtout en cas de viol. Il faut dénoncer l’auteur du viol et en parler à une personne plus proche ; orienter les victimes vers l’hôpital ou centre de santé le plus proche endéans 72 heures, soit 3 jours après le viol pour une prise en charge médicale ; orienter les victimes vers un cabinet d’assistance juridique et judiciaire pour que les auteurs soient jugés et punis ; soutenir les victimes de viol pour éviter la tentative de suicide et autres conséquences et refuser les arrangements à l’amiable qui ne profitent aux parents pendant que la victime est à risque (Vih/Sida, Ist et grossesse).
En effet, l’auteur du viol est coupable d’une peine d’emprisonnement allant de 5 à 20 ans selon l’acte commis et court le risque de contamination au VIH et IST. Pour ce faire, Sanru invite la communauté à assurer large diffusion du message sur les violences sexuelles afin que ce fléau soit bouté hors d’état de nuire.
Violences sexuelles
Les violences sexuelle sont considérées comme les actes suivants : le viol, l’incitation des mineurs à la débauche, la prostitution forcée, l’esclavage sexuel, le mariage forcé, la mutilation sexuelle, la grossesse forcée, la stérilisation forcée, la pornographie mettant en scène les enfants, la prostitution des enfants, le trafic et l’exploitation des enfants à des fins sexuelles, les relations sexuelles avec les animaux, le harcèlement sexuel, le proxénétisme et l’attentat à la pudeur.
Selon  Liliane Kazadi, , ’’le viol est l’une des formes des violences sexuelles les plus fréquentes dans nos communautés et constitue l’une des causes de transmission du VIH/SIDA, des infections sexuellement transmissibles et grossesse non désirée en RD Congo’’.
Selon le directeur en charge des Etudes et planification au ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant, 44 femmes sont violées chaque jour en RDCongo, à raison de deux par heure. Ainsi, d’après les statistiques de SANRU, 215.654 cas de violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) ont été enregistrés en 2012, contre 10.322 en 2011 dans sept provinces de la RD Congo.
Quant aux cinq provinces appuyées par SANRU (Equateur, Katanga, Province Orientale, Kasaï Oriental et Kasaï occidental), avec le financement du Fonds mondial, 1.836 cas de viols ont été enregistrés de 2012 à juin 2014, soutient Liliane Kazadi.
Alors que nous couchons ce papier, selon le plan Stratégique national de 3ème génération, 70% de la population sexuellement active ne connait pas son statut sérologique dont les jeunes, professionnels de sexe,…Et pourtant cette connaissance du statut sérologique par l’individu est la porte d’entrée de la prise en charge.

Saint Hervé M’Buy

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