mercredi 18 décembre 2013

Mode et mœurs : Discrimination et monnayage des travaux scientifiques font bon ménage en Rd Congo


La vie universitaire en RD Congo est un long processus qui débute après avoir obtenu le diplôme d’Etat qui est considéré comme la ratification permettant d’accéder aux études supérieures. Une fois à l’université, l’étudiant est soumis à plusieurs normes qu’il doit être capable de résoudre.
A la fin de chaque cycle, en effet, l’étudiant doit élaborer un travail de fin de cycle (TFC), si ce n’est un Mémoire de fin d’études universitaires. Outre cela, il est à signaler qu’entre le début de ces études et la remise des diplômes, il ya aussi le stage académique qui intervient dans l’entre-temps. Et dans la plupart des cas, ce sont des entreprises privées et publiques qui accueillent chaque année étudiantes et étudiants recommandés par différentes institutions d’enseignement supérieur et universitaire. Dans les lignes qui suivent, nous avons focalisé notre attention sur l’élaboration des travaux de fin d’études universitaires en RD Congo.
Dans la mesure où, bien des soupçons pèsent sur des enseignants, parmi lesquels des assistants, pour ne pas parler des chefs des travaux (CT). Des témoignages indiquent qu’ils ont adopté une nouvelle pratique, consistant à élaborer des travaux de recherches en lieu et place de l’étudiant en personne. Comment cela se fait-il ?
Un étudiant détenteur d’un diplôme de graduat de l’année académique 2012-2013 dans une université locale explique dans le récit qui suit : « Dès mon arrivée à l’université, ma sœur, une ancienne de cet établissement, m’a présenté auprès d’un jeune assistant qu’elle qualifiait en ses propres termes d’ « un vrai vieux ». Tout au long de mon parcours, cet homme avait un œil particulièrement intéressé sur moi. Chaque fois que j’avais un problème à l’université : (manque des cotes, travail pratique et consorts), c’est à lui que je me confiait.
En troisième année de graduat, l’assistant un jour m’a approché. Pendant notre conversation, il me demande si ma sœur ne m’avait jamais parlé de lui. Je lui retourne la question de savoir pourquoi elle me parlerait de lui. Et l’intéressé de me révéler que chaque année, moyennant des frais consentis, il proposait un sujet de recherche et aidait des étudiants à son élaboration.
Pour un TFC, les frais s’élevant à 80 dollars américains et pour un Mémoire 100$ USD. Ces frais donnant lieu à l’élaboration du travail tout entier, c’est- à- dire de l’introduction à la conclusion. L’étudiant ne fournit aucun effort, il attend son travail après un délai de deux ou trois mois, raconte-il.
L’histoire a beaucoup attiré mon attention car, compte tenu de mon emploi de temps, donc partagé entre les études et l job, il ne m’était pas aisé d’élaborer un TFC. J’ai payé mes 80$ et comme cela a été convenu, et j’ai reçu mon TFC deux mois plus tard. Il était question pour moi de saisir, d’étudier et de mémoriser ledit travail.
Harcèlement et discrimination des filles stagiaires
Au-delà de l’aspect apprentissage du métier ou de la profession se cache une réalité à la quelle sont contraintes des étudiantes reçues en stage académique. Cette nouvelle réalité dissimulée porte le nom de harcèlement et discrimination.
Ils sont nombreux à tenter d’être acceptés dans des entreprises, institutions et organismes privés et publics et même des agences internationales. En effet, le stage académique d’une durée variant entre un et deux mois permet à l’étudiant de se jauger et de tenir ses capacités par rapport aux connaissances acquises à l’école. Le premier jour, l’accueil est chaleureux.
Des discours éloquents accompagnent l’arrivée des stagiaires à qui l’on souhaite généralement la bienvenue. Une étape plus difficile commence alors généralement pour des filles stagiaires. Certains responsables font envoient ces filles faire leurs emplettes ou les utilisent à l’instar des bonnes à tout faire.
Ceux-ci promettent aussi à ces stagiaires de sexe féminin un éventuel engagement au terme du stage, devant être sanctionné par de bonnes cotes. La plus grande question qui se pose est celle de savoir, quel résultat attendre des stagiaires victimes de harcèlement et de discrimination. La question est adressée aux responsables mal intentionnés de certaines entreprises qui se prennent pour de petits princes disposés à rendre heureux ou heureuse quiconque.
« Outre le mauvais comportement de certains étudiants qui ne donnent pas assez d’intérêts aux cours. Nous demandons aussi aux responsables d’entreprises qui encadrent des stagiaires d’aider les universités dans la mise en œuvre d’une formation rigoureuse de leur part », a affirmé un assistant d’une institution universitaire à Kinshasa.
En dépit de cela, ce qui compte dans la formation de l’étudiant, c’est l’assimilation de la formation acquise. Etant donné que la jeunesse élève une nation, l’élite congolaise doit être un résultat de bonne formation. Ceci dans le souci notamment d’assurer l’épanouissement de la nation dans tous les secteurs. Faire le travail des jeunes à la place, pour des motivations d’ordre sentimental ou pécuniaire, serait une démarche moralement sans intérêt.
Altesse Bernetel Makambo

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire