lundi 19 décembre 2011

mode et moeurs: « Bana vernis », vecteur de propagation du Vih/SIda

Depuis quelques temps à Kinshasa, un phénomène a pris racine et corps dans le quotidien kinois, il s’agit de la manucure  et la pédicure  ambulantes initiée par des jeunes gens communément appelés « Bana vernis ». C’est une pratique qui consiste à se faire limer les ongles par ces garnements qui sillonnent au quotidien les artères de la ville province de Kinshasa. Ces jeunes gens font leur travail de porte à porte en utilisant les mêmes matériaux qu’ils trainent en main, tout en étant à la quête des clients.

Risque du VIH à moindre frais
Cette pratique est prisée non seulement par les jeunes filles et dames, mais aussi par les jeunes kinois. Ceux-ci se plaisent à faire la propreté de leurs ongles auprès de ces jeunes gens, car, ces derniers livrent un service à domicile, à prix réduit et discutable.
Soleil  est un jeune garçon de 23 ans qui habite N’Djili au quartier S, il est célibataire et père d’un enfant.  Il exerce ce métier depuis 4 ans pour subvenir à ses besoins faisant face à la situation économique que traverse notre pays. Pour rassurer sa clientèle, Soleil applique du dissolvant pour désinfecter ses matériaux et dit les stériliser pour éviter la contamination. Pour lui, le sang pourrit et que la transmission du ViH ne se transmet pas de cette façon. Quant à François habitant Masina, âgé de 30 ans, marié et père de deux enfants, le dissolvant stérilise les matériaux et les désinfecte. Selon lui, celte pratique rassure. Car, déclare t-il, la transmission du sang se fait d’une personne à u ne autre. Il trouve satisfaction dans son métier. Ce dernier l lui permet de vivre normalement au lieu de se laisser embrigader dans les actes de vol ou encore, de banditisme.
Toutefois, les médecins et infirmiers ont une autre lecture vis- à-vis de ce phénomène de société qui tend à prendre de l’envergure. Infirmier de son état aux cliniques EI Rapha à Righini, la stérilisation des objets tranchants s’effectue à 100° C pour être rassuré sur la désinfestation des microbes, il déclare que le danger ne se trouve pas seulement chez les « Bana vernis », mais aussi dans les salons de coiffure modernes. Disposer de ses propres matériaux est rassurant, avoue t-il, car leur non stérilisation peut conduire à la propagation du Vih/Sida mais aussi causer des abcès à travers le placage des ongles. Les jeunes filles et dames préfèrent ces jeunes gens pour diminuer la dépense qu’occasionnerait le même service dans un salon de coiffure où la tarification n’est pas à la portée de toutes les bourses. D’après Sandra, étudiante à l’lfasic, la manucure ambulante coûte moins cher que celle réalisée dans un salon de coiffure. Vu le danger, Sandra préféré utiliser ses propres matériaux pour éviter toute contamination au Vih/ Sida. Une autre étudiante, Lolita, de l’université de Kinshasa pense que faire la manucure dans un salon de coiffure est plus sécurisant.  Les matériaux sont stérilisés avec tous les soins appropriés.
Dans un salon de coiffure, situé au n°13 de l’avenue Parc Virunga au quartier Righini, dans la commune de Lemba à Kinshasa, les coiffeurs stérilisent leurs matériaux pour éviter la contamination entre les clientes ou encore des abcès dû au placage des ongles. Pour ceux-ci, le risque de contamination se trouve non seulement chez les « Bana vernis », mais aussi dans un salon de coiffure.
Toutefois, le danger se trouve de deux côtés, Chez les « Bana vernis » et dans des salons de coiffure parce que les deux utilisent des objets tranchants.
Pour éviter la contamination, le mieux serait de se munir de ses propres matériels pour les présenter aux « Bana vernis » pour qu’ils les utilisent en lieu et place de leurs  limes et autres outils de travail.
Saint Hervé M’Buy

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