lundi 17 février 2014

In memoriam : Ndul’évangilse selon Jean

King Kester Emeneya

En attendant le rapatriement de la dépouille mortelle du King Kester Emeneya, il n'est pas inutile de rappeler ce qu'a été ce chanteur, et surtout son apport dans la musique congolaise, tel qu'il l'expliquait lui-même avec une bonne dose d'humour, toutefois, empreint de sincérité rare chez nos stars! C'est ainsi que j'ai choisi d'intituler ces lignes "Ndul'évangile selon Jean... Emeneya", tout en recoupant, dans une démarche journalistique, sa v...ersion des faits avec les témoignages des tiers et avec nos propres investigations.



Le premier verset de cet évangile sonne comme une véritable déclaration de guerre: "Quand nous avons créé ce monde des artistes à notre image, est-ce que bango bazalaki?" En fait, il a toujours déclaré à qui voulait l'entendre qu'il n'y avait rien de nouveau sous le soleil; ce que le public admirait chez les stars de sa génération et de celle de ses ainés (il ne parlait pas de la génération Franco, Rochereau bien entendu!), il l'avait déjà gagné et réalisé avant elles! Remontons donc à la Genèse, à Diego Cao ou à Kalambay, comme il aimait bien dire pour parler de quelque chose de très ancien!

Pourtant doué pour les études, Jean Emeneya, né le 23 novembre 1956 à Kikwit, accuse plutôt un penchant jusqu'à tomber pour la musique! Une fois à Kin, il s'essaie dans l'art d'Orphée dans un petit groupe de Bandal/Moulaert ( non loin du petit marché), dirigé par Tony, le grand-frère de celle qui deviendra plus tard l'une des premières vedettes féminines du JT, Pauline Kabangu Tshitsha! Et quand la famille emménage ensuite à Mombele, il rejoint Africa Danse de Mopéro wa Maloba et de Mambo Ley. C'est d'ailleurs avec ce groupe qu'il fera la première partie du duel Zaïko -Empire Bakuba, sur la Place de la Voix du Zaïre. Première vraie apparition publique, première vraie montée d'adrénaline chez cet adolescent d'apparence frêle et timide, qui essaie tant bien que mal de placer sa voix entre le "tierce" de Mambo Ley haut perché et la deuxième voix "kundelungu" de Mopéro! Il ne passe pas cependant inaperçu, et la nouvelle parvient aux oreilles de sa tante qui, sans aucune forme de procès, le "réfoule" chez ses parents à Kikwit. Mais, déjà, le jeune chanteur en herbe a retenu la leçon, à travers le face-à-face entre la flamboyante bande d'Anto Nickel, Jules, Gina et Nioch...et le non moins redoutable trio vocal KADIMA (Kallé, Dilumona, Matolu): "Ah, à Kin, la musique peut vite basculer dans une sorte de compétition des plus aptes qui l'emportent, dans une sorte de... Coupe du monde!" Terrible leçon d'importance future! A SUIVRE.
Didier M'BUY

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