mercredi 7 août 2013

Mode et Mœurs : Six millions de Congolais porteurs chroniques d’hépatites

Docteur Michel Nyembwe
Surveillance
 épidémiologique au PEV
 En RD Congo, 6 millions de Congolais sont porteurs chroniques d’hépatites, responsable de 78% de cas de cancer de foie. 600. 000 d’entre eux mourront de cirrhose de foie. Ces chiffres de la direction de la surveillance épidémiologique au Programme élargi de vaccination (PEV) ont été présentés le lundi 29 juillet au cours d’une journée d’information à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale contre les hépatites.

La direction de la surveillance épidémiologique au Programme élargi de vaccination indique également que 10 à 12% de poches de sang sont écartés à chaque prélèvement pour cause d’infections par une forme d’hépatites. A ce jour, les patients sont confrontés au problème d’accès au traitement et au coût excessif des médicaments. Et sur le plan international, l’absence de la RD Congo dans les forums internationaux où se décident des orientations de la problématique de cette maladie.
Pour l’ancien patron de la direction nationale de lutte contre les hépatites virales, Docteur Michel Nyembwe, il constate que cette maladie semble être oubliée. Dans le même registre, il renchérit que la prise en charge des malades pose problème. Et de fil en aiguille, le programme de lutte contre les hépatites ne reçoit pas d’allocations pour son fonctionnement.
Et, face à l’ampleur de cette maladie, le Docteur Michel Nyembwe plaide : « Il faudrait que le gouvernement et les partenaires puissent, comme on l’a fait pour le VIH/Sida, faciliter l’accès aux médicaments. Ce sont des médicaments qui coûtent chers mais il faut maintenant mettre en place une politique d’accès à ces médicaments parce qu’il y a des personnes qui sont délaissées ». A la lumière de la déclaration du Docteur Michel Nyembwe, il y a donc urgence d’une politique de sensibilisation autour de cette maladie.
A niveau de l’OMS, il est donc plus qu’urgent le dépistage systématique de donneurs de sang pour éviter toute transmission de sang contaminé. Le mode de prévention de l’hépatique est pratiquement le même avec le VIH/Sida. Il est aussi question d’assainir le milieu de vie pour éviter la transmission de l’hépatite à la suite de l’insalubrité.
Tel qu’un restaurant peut être un vecteur de transmission de la maladie par ses ustensiles mal lavés. Sans compter la transmission par voie oro-buccale à la suite des humeurs de salive, de passage d’un bonbon d’un bouche à l’autre, etc. La personne infectée peut transmettre à son partenaire l’hépatite.
Pour la petite histoire, l’hépatite désigne toute inflammation aiguë ou chronique du foie. Les formes les plus connues sont les formes virales (notées de A à G) et alcoolique.
L’hépatite est dite aiguë lors du contact de l’organisme avec le virus et chronique lorsqu’elle persiste au-delà de 6 mois après le début de l’infection. L’hépatite grave peut mener à la destruction du foie et, sauf transplantation hépatique, à la mort.
La grande majorité des hépatites est asymptomatique c’est-à-dire ne présente aucun symptôme. Cependant, il existe des symptômes qui ne sont pas spécifiques tels que la fatigue, les nausées, la fièvre, la perte d’appétit, les maux de tête, les urines foncées, les douleurs ostéoarticulaires. Le Docteur Michel Nyembwe indique que le Programme élargi de vaccination vaccine les enfants de moins de 11 mois contre les hépatites depuis 2007.
Ces chiffres évoqués dans cet article ont été révélés lundi dernier au cours d’une journée d’information organisé par le ministère de la santé publique, de l’OMS et l’Ambassade des Etats-Unis. Cette activité rentre dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre les hépatites. Pour la Conseillère aux affaires publiques de l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa, Jehan Khaleeli, cette journée a été proclamée le 28 juillet 2010, il y a 3 ans. Elle est célébrée pour la première fois en RD Congo.
Saint Hervé M’Buy

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