mercredi 7 août 2013

Créateur : Passy Bouba Diop particularise ses œuvres en couleurs africaines

De son nom, Passy Tombo Bouba Diop est un peintre qui sort de la mêlée. La manière et les couleurs dont il se sert font de lui un artiste rarissime dans ce domaine à Kinshasa. Fils de Passy Tombo Jean Oscar et de Muanda Mvumbi Suzanne, cet artiste trouve son inspiration dans ses riches racines anthropologiques africaines. Et ceci pour faire remonter à la surface les couleurs originelles de la tradition africaine : le noir et le blanc. Par lesquelles Passy Bouba exalte et donne un sens enrichi par la vision contemporaine de l’art avec pour référence son environnement direct.
Dans ses œuvres, ce jeune peintre exprime l’approche chromatique et sémantique de ces deux couleurs en ces mots, « L’artiste peintre est-il condamné à s’exprimer avec la polychromie ? Et qui avait dit que le monochrome est l’absence de couleur ? Au contraire le noir et le blanc, c’est l’essence même des couleurs. »
Et d’ajouter que « par conséquent ce sont des couleurs. Qui aurait dit que le blanc est la couleur de la paix et pourquoi pas le noir ? La couleur noire ne se marie-t-elle pas avec les autres couleurs ? N’est-ce pas là les signes de la paix ? ».
Ces propos de Passy Diop signifient sans détours sa vivante révolte artistique contre tout ce qui est académique et conventionnel.
C’est ici qu’il faut retenir que la couleur noire, en lingala « Moyindo tûu », rime avec le concept « Mozindo » :« la profondeur ».
Ceci sous-entend que la palette de cet artiste est une invitation à plonger dans les profondeurs du mystère de son expression picturale pour en explorer les secrets qui mène à la découverte de l’identité profonde de l’artiste, son « moi intérieur ».
Dans ses œuvres, trois éléments frappent l’imaginaire du spectateur : la couleur monochrome, la décoration en tapisserie et la sphère marquée de quatre, trois ou deux points à l’intérieur. Pour lui, ses œuvres symbolisent l’être humain dans ses trois âges, « synonyme à la fois d’un environnement obscur qui cadre avec les positions des sphères et aussi à la vision actuelle du monde africain ».
Focus sur son cursus
La vingtaine révolue, Passy Bouba Tombo a vu le jour le 30 octobre 1985 dans la capitale congolaise. Il est l’un des produits de l’Académie des Beaux Arts (Aba) de Kinshasa d’où il est sorti détenteur d’un diplôme du premier cycle, en option peinture depuis 2008. Son passage à l’ABA n’est pas un fait de hasard, l’amour de peinture s’est manifesté en lui depuis son enfance. Natif du quartier Yolo, dans la commune de Kalamu, Passy Diop continue à y vivre et à s’inspirer du méandre qui l’entoure.
A son actif, plusieurs œuvres de haute facture. Et il a déjà pris part à quelques expositions collectives, entre autre ; la 2ème édition de l’expo Dimension plurielle au Centre Wallonie-Bruxelles en 2010, l’exposition Moto nde motô (en lingala, l’homme c’est la tête, la pensée) par le collectif d’artistes plasticiens (Décembre 2010 et janvier 2011) sur la Place des Artistes à Matonge.
Onassis Mutombo

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