jeudi 13 juin 2013

Event : Cartel Yolo : un hip hop satirique au Malewa

Concert Hip hop  le  15 juin au Malewa de l’Institut français

Les jeunes de Cartel Yolo ont abandonné leurs premières amours : ils s’illustrent dans un hip hop particulier, en français et lingala. Ce groupe de musiciens vont se produire le 15 juin au Malewa de l’Institut français dans le cadre du festival Connexion Kin
C’est avant tout un club d’amis qui partageant une même démarche artistique, mélange de rap et de folk congolais. Ils n’hésitent pas à caricaturer la société congolaise. Cartel Yolo est tenu par neuf musiciens au total. Neuf jeunes gens qui fréquentent le quartier Yolo dans la commune de Kalamu pour se rencontrer et partager un verre d’amitié.
C’est dans cet environnement récréatif qu’ils ont eu l’idée de créer en 2003 ce groupe, d’où le nom de Cartel Yolo. Entre notes de cours et partie de divertissement dominé le plus clair du temps par l’art d’Orphée, ils ont pu composer leur répertoire.

De leur amour pour la musique étrangère, le hip-hop en particulier, ils ont tiré des influences : au premier rang desquelles Public ennemy, Naughty by nature et le rappeur franco-sénégalais MC Solaar.

La plupart des ténors de ce groupe ont fréquenté l’école Mont Amba sur les hauteurs de la « colline inspirée » portant le même nom. D’autres étant élèves sont encore aujourd’hui partagés entre leur devoir scolaire et les partitions de leur groupe. Ils ont à leur actif plusieurs boums organisées dans leur collège. Puis ils ont alors gagné les boîtes de nuit de Kinshasa. C’est en 2006 qu’ils ont couché une chanson de leur répertoire, « Molotshange », (ndlr: calomnie), sur un support vidéo.

Ce jeune groupe hip-hop a arraché l’attention du public par son scénario décrivant l’extravagance d’un diamantaire luba. Il a caricaturé son débarquement à Kinshasa. Le contenu de son message a consisté à décrier l’exhibitionnisme de certains
hommes d’affaires, mais également les « on dit », la calomnie et les rumeurs folles sur eux. « Ces attitudes sont du reste monnaie courante à Kinshasa. Dans Molotshange, nous décrions cet état de chose », explique l’un des leaders du groupe, Sbo Mangambi. Licencié en droit à l’Université libre de Kinshasa, il a abandonné le barreau pour se lancer de plein pied dans la carrière musicale.

Les jeunes musiciens de Cartel Yolo ont abandonné leurs premières amours: ils s’illustrent dans un style de hip-hop particulier, en français et lingala. Ils puisent dans le patrimoine traditionnel congolais (musique folklorique mongo, luba, kongo) tout en exploitant le hip-hop pour dégager leur message de tolérance et de paix envers la jeunesse.

Patrimoine culturel ? Sbo justifie leur démarche en ces termes: J’estime que les musiciens doivent recourir à l’authenticité, présenter au monde un hip-hop tissé des valeurs de la musique traditionnelle congolaise. Un mélange authentiquement africain. « Sur le plan scénique, il ressort dans leurs productions des sonorités tradi-modernes par un mélange d’instruments de récupération, tels que la ngong, instrument à cordes avec une tige courbée comme un arc, ou le tam-tam.

Les neuf musiciens de Cartel Yolo sont liés comme les cinq doigts de la main dans cette approche de la musique. Ce club d’amis s’affaire depuis peu à la réalisation de leur premier album sur base de leur répertoire de concerts. Sortie espérée cette année.

Saint Hervé M’BUY

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