jeudi 7 février 2013

Mode et moeurs: La prise abusive des aphrodisiaques à Kinshasa dénoncée par un sexologue

Le sexologue Marmot Mpunga
 Entre superstition et fantasme…

On ne se voile plus les yeux dans les artères de Kinshasa pour s’en procurer des aphrodisiaques. Les marchés de sexe, on n’en trouve partout à Kinshasa auprès de vendeurs ambulants, des tradi-praticiens de tout bord et autres officines pharmaceutiques …. Et quant aux consommateurs, l’acte sexuel ressemble à une véritable compétition à Kinshasa, une épreuve de force qui nécessite plus d’ardeur et de performances, particulièrement dans la tranche d’âge compris entre 20 à 30 ans. A ce sujet, le sexologue Marmot Mpunga s’insurge contre la prise abusive des aphrodisiaques à Kinshasa.
 Mariés ou non, ils s’adonnent à une intense activité sexuelle pour se défaire de leurs soucis au quotidien ou par vain plaisir. Certains virent même à l’obsession au point d’ingurgiter des quantités de produits d’excitation pour garder leur endurance. Plus, ils s’adonnent aux rapports interdits. Pour arriver à ses fins, il se développe aux environs des débits de boissons un marché de sexe très florissant, celui des aphrodisiaques d’origine traditionnelle et d’autres cieux…sur leurs cartons, les vendeurs à la sauvette alignent le Mongoboro, Ankoro, Matakita, 45 minutes boma liwanza, et les Makasu pour ne citer que ceux-là.

Le docteur Mpunga déconseille

Le sexologue, Docteur Marmot Mpunga condamne ces pratiques. Les aphrodisiaques vendus particulièrement en pharmacie contiennent une même molécule, le sildenafil (nom scientifique du viagra). Avec l’usage abusif de ces produits, « il va se développer à la longue chez les individus une résistance au produit », prévient le médecin. Quant à l’usager, il risque de perdre ses pulsions sexuelles et devenir impuissant. « A ce stade, on récupère le patient difficilement. « Les aphrodisiaques augmentent, par ailleurs, la pression artérielle. Pour cette raison, ils sont contre-indiqués aux diabétiques, aux personnes obèses, aux hypertendus ; au risque, dit le sexologue, d’entraîner un arrêt cardiaque en plein acte sexuel. « Ils ne peuvent être servis que sur prescription médicale ».

S’agissant des produits traditionnels, notamment des plantes médicinales, le risque est lié au priapisme (érection prolongée, sans éjaculation, douloureuse et non érotique). Le Docteur Mpunga reste sceptique sur le métabolisme que ces produits peuvent avoir sur les organes comme les reins, le cœur et le foie. Selon lui, une étude scientifique mérite d’être menée sur ces produits utilisés sans posologie, pour leur certification pharmaceutique éventuelle.

Pour la petite histoire, diplômé en médecine à l’Université de Kinshasa, Dr Marmot Mpunga Tshimanga est spécialiste en sexologie depuis 2010 au terme de ses études à l’Université Libre de Corée du Sud. Il tient un centre médical dénommé Top Clinic à la 1er rue Limete industriel où il s’attèle depuis deux ans à sensibiliser la population sur les troubles sexuels. Il est le premier Congolais à intégrer l’Association internationale des médecins sexologues.

Il se plaint de l’accroissement des différents cas dus aux prises abusifs des aphrodisiaques dans les murs de son cabinet. C’est dans ce cadre, il s’emploie entre autres à sensibiliser ses compatriotes à éviter le pire.

Saint Hervé M’Buy

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