Des femmes congolaises attristées |
Un devoir de mémoire des années de feu et de sang en RD Congo
A partir du regard du kinois, le professeur Yoka Lye Mudaba revient sur sa plume, cette fois, à travers une série de chroniques des années de feu et de sang sur la guerre en RD Congo.
Une manière pour l’écrivain dramaturge d’apporter sa lanterne sur une page sombre de l’histoire de la RD congo, de combler un vide, léthargie dans le monde de l’édition autour de cette réalité historique, la guerre en RD Congo. Cette réalité poignante a plongé des populations congolaises dans la débrouille.
Ces événements ont effrité les aspirations et des espoirs de la jeunesse congolaise, à la suite des climats de paupérisation et d’instabilité outre mesure qui ont pris corps en RD Congo. Le tout chapeauté par l’appareil de l’Etat enrayé et ruiné par la guerre.
Après « Lettres d’un kinois à l’oncle du village » (Cedaf-Harmattan, 1999), André Yoka Lye Mudaba déploie encore une fois sa plume sous le label des Editions Universitaires africaines dans « Carnets de guerre », une de ses multiples publications. Cette plaquette baigne entre fiction et réalité des événements et des réalités liés à la guerre en RD Congo. Dans son architecture, la publication est préfacée par le Professeur Nestor Mpeye (ancien recteur de l’Unikin) et ponctué par une post-face de Christophe Cassiau. « Il ne s’agit pas d’un essai ou de témoignages journalistiques ; il s’agit plutôt des éphémérides, c’est-à-dire d’une relation des faits au jour le jour pendant les années de feu et de sang et surtout, à partir du regard du kinois, mais de l’homme de la rue », explique l’auteur.
Dans les lignes de cet ouvrage, le professeur Yoka Lye Mudaba au centre du village, brosse dans ses chroniques des diverses réactions de personnes de différentes couches sociales liées dans le conflit au cœur de l’Afrique.
Dans un pays écartelé à la croisée de chemin entre la quête de sa souveraineté et de sa dignité par des voies démocratiques et de sa dignité par des voies démocratiques et de l’allégement du contexte social, l’auteur revient, à travers son ouvrage, sur cette triste réalité, la guerre. Celle-ci continue à endeuiller la métropole congolaise, « Kin malebo », « Mboka ya banganga ». André Yoka tente d’élucider les interrogations des kinois face à cette tragédie.
« Comment Kinshasa, ville épicurienne a-t-elle vécu les frayeurs, les fureurs de la guerre ? Quel y est la part du vrai, de la fiction et de la tradi-comédie humaine ? La guerre est-elle seulement les bruits de bottes, les cliquetis des armes ou la comptabilité de morts » ? Voilà autant de questions auxquels tente d’élucider l’écrivain Yoka, à la place de l’homme de la rue.
A travers « Carnets de guerre », les lecteurs découvrent le style satirique et parodique des « Lettres à l’oncle » ou de « Destins broyés » (Editions Saint Paul, 1992). L’auteur puise aussi bien dans « La radio trottoir » que dans les philosophiques des grands penseurs les recettes littéraires des pamphlets.
De fil en aiguille, toute la sagesse profonde africaine alimentée par l’observation au quotidien, le contact de proximité, mais aussi la souffrance et la misère rampantes coulent dans les lignes de cet ouvrage.
Saint Hervé M’Buy
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