Le spectacle de danse « Cocktail énergie » du chorégraphe congolais Akim Nsimba captive le monde culturel dans la mesure où il dénonce particulièrement en 50 minutes sur scène les préoccupations cruciales de la population locale ayant trait à la pénurie d’eau potable et en fournitures en électricité. Ces préoccupations constituent aussi un chapelet de malheur pour des nombreux pays africains. D’après cet artiste chorégraphe, plus ce problème persiste à travers l’Afrique et la Rd Congo en particulier, plus ce spectacle connaît un succès fou en rapport avec sa thématique.
« A travers les pas de danses, nous avons tout dit et tout expliqué sur la situation de la population. Nous avons préféré recourir à la tradition pour refléter l’originalité et l’image des nos aïeux qui exprimaient à leur époque plusieurs préoccupations dans les chants et danses en plus de leur instrument de musique, de l’époque, bien sûr », a indiqué Akim Nsimba.
Cinq sur scène, deux danseuses et trois danseurs, ces jeunes artistes se font la voix des sans voix au moyen de leur spectacle. Son géniteur se frotte dors et déjà les mains de voir son œuvre gagner la scène internationale….juste après sa grande première à Kinshasa, ce spectacle a été présenté au Fespam 2011 et puis plus récemment, en 2012, « Cocktail énergie » a laissé une très bonne impression au Festival « Corps et geste » à l’Institut français de Yaoundé au Cameroun. L’artiste Akim Nsimba n’a pas manqué d’inscrire ce spectacle en course dans le cadre d’un concours en marge de jeu de la Francophonie. Celle-ci aura lieu en 2013 à Nice. Classé dans la rubrique de spectacle de danse de création, si ce spectacle accroche dans ce concours…il pourra représenter la RD Congo dans cette manifestation en 2013.
Pendant la période de la francophonie en RD Congo, le chorégraphe Akim Nsimba n’est pas resté les bras croisés. Il a formé durant une semaine des artistes d’origine Suisse de la structure culturelle « Pili-Pili » sur les danses traditionnelles congolaises.
Gorge sèche, misère comme le noir
C’est scénario captivant dans la mesure où Akim Nsimba retrace les réalités habituelles que les congolais en particulier vivent au jour le jour dans son environnement direct. Ce tableau sombre en termes d’énergie en RD Congo date de la fin des années 1990 ou une grande partie de la population vive le régime des délestages ou carrément dans le noir.
Et quant au robinet, les enfants s’amusent avec sans se mouiller. Les plus âgés sont poussés d’aller puiser de l’eau dans des quartiers voisins ou carrément dans les puits. L’artiste termine son spectacle en interpellant les dirigeants à s’engager pour le développement du pays par une volonté politique déterminante.
Ce spectacle est riche en symbole en plus de la chorégraphie qui constitue une mixture de danses traditionnelles et modernes. Des sceaux, des bidons d’eau, des lampes accompagnent les mouvements des danseurs en quête des résolutions de leur conjoncture sociale. A cela s’ajoute l’aspect esthétique ayant trait à l’harmonie des pas de danse, mais aussi par leur costume et leur décor qui dénonce artistiquement le manque de ces besoins vitaux.
Saint Hervé M’Buy
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