mercredi 24 octobre 2012

Lecture du temps: Hommage à un peintre de la paix Daniel Kambere Tsongo

"Transit", une oeuvre majeure de l'artiste Daniel Kambere
Un aspect fort de la foire de l’économie verte « Févert 2012 » a constitué à l’exposition des œuvres de l’artiste peintre Daniel Kambere Tsongo  disparu en octobre 2009. Toute sa vie durant, Kambere a plaidé à travers ses oeuvres pour la paix et contre les cruels affrontements ainsi que les violences dans la région des Grands Lacs. D’où des toiles à l’image de « Kivu salaam ». Dans la verdure du jardin botanique de Kinshasa, les visiteurs se sont arrêtés devant les toiles multicolores de l’artiste…La démarche est de l’un de ses élèves Kambale Masunzu.
Daniel Kambere Tsongo était caractérisé par une simplicité légendaire. Avec le cineaste Petna Ndaliko, ces deux artistes ont co-géré à l’époque  le centre de création artistique et d’échange culturel basé à Goma, en RD Congo et à Kam­pala, en Ouganda: l’As­bl « Yolél Africa »  dont Daniel Kambere a assuré la représentation au niveau de Kinshasa.

Comme le témoigne le chroniqueur culturel Eddy Kabeya, le peintre  Daniel Kambere avait  vraiment, en son temps,  porté ce combat de paix dans ses veines et à travers ses pinceaux jusqu’à sa disparition, celui de la promotion de la paix à travers l’art et la culture.  

Alors que les guerres de l’Est étaient d’actualité, Daniel Kambere s’est laissé coincer à Butembo, dans ses arrières bases tribales Nande où il passait ses vacances.
Un peintre de la paix

En lieu et place des rebelles qui armaient les enfants, Da­niel Kambere avait trouvé mieux de les armer avec les pinceaux, dans le théâtre des violences armées.

Ce, à travers des ateliers d’art plastique, qu’il a inculqué l’art de la paix aux enfants… afin de communiquer mieux un message pacifique. En véritable coach, il entrainait les jeunes

 Et, comme les communications avec Kinshasa étaient compliquées, il a entraîné les jeunes talents congolais vers les échanges d’expérience artistique avec ceux de l’Ouganda.

Toute sa vie durant, Kambere a plaidé à travers ses œuvres pour la paix et contre les cruels affrontements ainsi que les violences dans la région des Grands Lacs. D’où des toiles à l’image de « Kivu salaam ».

Ses expositions intitulées « Hymne pour la paix » et « Amani, la paix » ont fait un grand succès en Fran­ce, Belgique, Etats-Unis d’Amérique plus précisément à « Sankaranka Gallary ». « Contemporary African Art » à New-York...

Il a également été tou­ché par les immigrations clandestines en occident où la plupart de jeunes africains périssent. Pour lui, il ne sert à rien de lutter contre les effets, il faut plutôt s’attaquer aux causes profondes qui poussent les jeunes à franchir le rubicon.

« Je veux exprimer mon indignation face aux con­ditions d’émigration. Ce long voyage des migrants clandestins du Sud pour le Nord doit interpeller la communauté internationale.

La pauvre population doit-t-elle payer la gestion calamiteuse des Etats d’Afrique ? Qui sont responsables des viols, de la corruption, du pillage des ressources naturelles et minérales ? Qui font la guerre et qui sont les vic­times ? Qui bafoue les droits de l’homme face à la misère et le désespoir de nombreux candidats au départ? ». Une série de questions qui demeurent sans réponses pour l’artiste Daniel qui a tiré sa révérence ! a commenté un de ses amis, Eddy Kabeya.

Toutefois, sa thématique porte encore ce questionnement pour des générations entières, à l’image de l’exposition intitulée « Transit » : « C’est le passage obligé pour la survie face à la misère d’Africains tentés par les nouvelles aventures », nous avait-il lancé.

D’où des toiles aux titres évocateurs tels : « Vers l’exil, Masque jumelle du passeur... ».

Daniel a égale­ment exposé en Guinée Equatoriale; à la Biennale de Dakar, au Sénégal ; à Louvain la Neuve, en Bel­gique; au Tulifanya Galle­ry à Kampala à Palazzo Vittone à Pinerolo et à Galleria d’Arte Moderna à Thiene, en Italie ; à la Ga­lerie du Tremplin à Lyon et à l’Ecole de la Paix de Grenoble en France... Enfin, ce peintre travaillait également en professionnel au sein du collectif appelé « Atelier Botembe ».

 Roger Bo­tembe, Franck Dikisonge­le, Malambu; Mampuya et autres ne peuvent jamais oublier les services rendus à leur collectif par Daniel Kambere.

Tous ont été à son chevet lors de son hospitalisation aux cliniques universitaires de Kinshasa pour une plaie rebelle. Et, dès qu’il s’est senti guéri, il s’est déplacé pour Lyon, en France avant de retourner à Kinshasa et à Bu­tembo. C’était son dernier voyage !

 Ses toi­les continueront à vivre dans nos cœurs pour son savoir-être, son, savoir-vivre et à travers ses toiles pour son savoir-faire.

Saint Hervé M’Buy

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