lundi 27 février 2012

Lecture du temps:Les vedettes de la musique congolaise entre podiums et prisons en Europe

Les démêlées des musiciens de la RD Congo avec les tribunaux de l’Occident ont toujours eu comme sous bassement des problèmes de visa ou de faux documents. Alors que Koffi Olomidé a été interpellé le 12 février à Paris pour une affaire de viol supposé sur ses danseuses, au cours de ces dernières années, plusieurs musiciens congolais ont connu des problèmes avec les justices belge et française plutôt pour des problèmes liés à des « trafics d’êtres humains ». 

Le cas le plus retentissant a été celui de Papa Wemba, condamné en 2004 par le tribunal correctionnel de Bobigny, en France, à 30 mois de prison, dont quatre fermes et 10 000 euros d’amende pour aide au séjour irrégulier de clandestins sous couvert de ses activités musicales. Étant donné qu’il avait déjà purgé l’équivalent de la peine ferme lors de sa détention préventive, l’artiste n’était plus retourné en prison.
Poursuivi également en Belgique pour des faits similaires, il vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Bruxelles à quinze mois de prison, dont la moitié avec sursis, et à une amende de 22 000 euros. Interrogé à ce sujet sur la télévision nationale, le chef du « village Molokaï » a déclaré que malgré le verdict de la justice belge, il demeure néanmoins libre de ses mouvements.
Wazekwa condamné puis acquitté
Pour sa part, l’artiste musicien Félix Wazekwa avait été condamné en 2010 par le même tribunal correctionnel de Bruxelles à deux ans de prison ferme et à une amende de 12 500 euros, après avoir été jugé coupable  de trafic d’êtres humains communément connu sous le nom d’« affaire Ngulu » qui remonte à 2004. Le patron de « Cultur’A pays Vie » avait été accusé d’avoir organisé l’immigration clandestine de vingt personnes. Pour ce faire, il avait été reconnu « coupable de confection de faux passeports et d’avoir dirigé un réseau de traite des êtres humains, impliquant vingt personnes dans le cadre des activités d’une organisation criminelle internationale ».  Félix Wazekwa, qui séjournait à Kinshasa, s’était ensuite rendu à Bruxelles pour assister au procès obtenu par ses avocats qui avaient introduit une procédure d’opposition au jugement précédent. Il a, par la suite, été acquitté.
Werrason placé en garde à vue

De con côté, Nyoka Longo avait été aussi interpellé en Belgique et mis en prison pendant un temps après une perquisition de la police de ce pays dans un immeuble où logeaient les musiciens et danseuses de Zaïko Langa-Langa. Absent des lieux et accusé de trafics de visa, il s’était présenté de son propre chef à la police pour fournir des explications, avant de recouvrer par la suite sa liberté.
En 2002, Werrason, patron du groupe Wenge maison mère, avait été également pris dans le tourbillon judiciaire lié aux problèmes de visa. Lui et plusieurs de ses musiciens avaient été interpellés en Belgique par la police et placés en garde à vue pendant plusieurs heures avant que Werrason ne soit  remis en liberté.
Ces problèmes judiciaires à répétition ne favorisent plus l’obtention facile des visas par les musiciens congolais. Ainsi, les concerts de Fally Ipupa et de Ferré prévus au Zénith et à L’Olympia, au début de cette année, avaient été annulés car leurs musiciens n’avaient pas pu se procurer de visas.
Le nouvel épisode de ce feuilleton judiciaire, avec comme acteur principal l’artiste Koffi Olomide, devrait connaître un nouveau rebondissement dans un mois avec la confrontation prévue entre lui et ses anciennes danseuses.
Patrick Kianimi

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