vendredi 5 juillet 2019

Genre: RDC : Des embuches dans l’application du protocole de Maputo sur terrain


Le protocole de Maputo signé par la RDC en 2003 et ratifié en 2018 souffre des plusieurs pesanteurs sociaux culturels entre la religion et nos valeurs traditionnelles pour son application sur terrain dans le cadre des interruptions volontaires des grossesses, dans les approches contenus dans ces textes. Il souffre de l’aspect promotionnel auprès de l’opinion par les Gouvernants qui ont signé et ratifié ce protocole.
Le protocole de Maputo dans son article 14 autorise qu’il ait des avortements sécurisés, pratiqués dans un milieu hospitalier requis, par un personnel qualifié et on ne peut recourir à ces avortements qu’en trois cas de figure : quand la vie de la femme enceinte est en danger (cas de malformation du fœtus) – Interruption volontaire de la grossesse, en sigle IVG ; dans le cas d’une grossesse consécutive d’un viol  et dans le cas d’inceste.

Ratifié en 2018, le protocole de Maputo est même publier dans le Journal officiel en date du 27 juin 2019 en ce termes « protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus. » Il est important de relever que le Protocole de Maputo est le tout premier traité, ratifié par la RDC, à reconnaître l’avortement, dans certaines conditions, comme un droit humain des femmes, dont elles devraient jouir, sans restrictions ni crainte de poursuites judiciaires. Le droit à l’avortement médicalisé dans ces cas limitativement énumérés, se trouve expressément consacré, par un instrument international juridiquement contraignant.
L’Article 215 de la Constitution du 18 Février 2006 revient à la charge et dispose : « Les traités et accords internationaux régulièrement conclus ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque traité ou accord, de son application par l’autre partie ». Cela signifie en clair que la R.D.C appartient au système moniste et que par conséquent tous les instruments juridiques internationaux et régionaux adoptés dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union Africaine, dûment ratifiés par la R.D.C font partie intégrante de l’ordonnancement juridique interne ».
Les contraintes sur terrain
D’après Adonis Bope, Coordonnateur national du Réseau des journalistes communicateurs pour la population et le développement, journaliste d’investigation spécialisé en question de santé publique et société, interrogé à ce sujet, il révèle dans le cas de la société congolaise pro-nataliste, les avortements de quelque nature sont interdits. Il part de l’approche de l’Etat congolais qui criminalise l’avortement. Cette loi court depuis 1930 avant même l’indépendance de la RDC. Encore en vigueur, il interdit les avortements, poursuit les avorteurs et interdit les produits avortifs. Pour la petite histoire, le code pénal de la RDC interdise strictement l’avortement, il est généralement accepté que la procédure peut être pratiquée pour sauver la vie d’une femme et, dans de rares cas, les femmes peuvent obtenir à ce titre des soins d’avortement médicalisé. Les communicateurs du RCP crient déjà à la rétention de l’information, pour le cas du protocole de Maputo.
Alors que la RDC a signée et ratifiée le protocole de Maputo. Les organisations féministes soutiennent ces trois cas d’avortements. Et porter la lumière à la communauté à ce sujet. Elles plaident pour les exécutions de ces trois cas. Mais sur terrain, de manière officielle, le pays ne permet pas, même dans le cas d’inceste, on demande à la femme de mettre au monde. L’avortement reste toujours interdit et punis. Ces pesanteurs bloquent à dessein son applicabilité ou encore semblent ignorer ces engagements pris dans le concert des nations.
« La toute puissante Eglise catholique, rejointe par un parterre d’Eglises de réveil s’affichent comme des objecteurs de conscience, soutenus par un grand nombre d’infirmiers et des médecins qui se disent chrétiens disent non aux avortements en RDC. Et cela semble toucher l’Assemblée nationale, elle n’en parle pas du tout. On a l’impression que la RDC fait une chose et son contraire, elle semble ne pas promouvoir ce protocole signé et ratifié par ses representants,….. », a constaté Adonis Bope. Quant on parle des droits de la femme, il y a des aspects liés à la contraception, mais aussi à l’accès à l’IVG.
« Le Parlement semble monocolore en RDC, il semble embrasser des valeurs chrétiennes… alors que notre pays par la constitution est laïc », a déploré l’orateur.
Au centre éducation à la vie, dans la commune de Kinshasa, les formateurs qui ont requis l’anonymat, ont reproché aux Gouvernants de ne pas tenir compte des nos valeurs traditionnelles dans leur engagement pour le pays. Et que par nos us et coutumes, l’avortement est un crime contre l’humanité. Et cet embryon dans le fœtus doit bénéficier de ses droits à la vie et toute sa jouissance en dépit de l’aspect de cette grossesse.
Ce déficit avéré éducationnel, informationnel et promotionnel du protocole engendre plusieurs abus au sein de la communauté. On note à cet effet, des avortements clandestins et autres pratiques pour contourner des grossesses non désirés
Saint Hervé M’Buy


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