A travers
« Une saison au Congo » d’Aimé Césaire
La
pièce de théâtre intitulée « Une saison au Congo » (1965) du Français
d’origine martiniquaise Aimé Césaire a été présentée dernièrement en la salle Mongita, siège du Théâtre national
du Congo (TNC), dans la commune de Kinshasa, avant ses différentes productions
dans la ville et ailleurs. Sous une mise
en scène de Viminde Segbia du Théâtre national du Congo, « Une saison au Congo »
ouvre une page d’histoire mouvementée de la RD Congo. Ce spectacle évoque les hauts et les bas du héros messianique le
tout premier Premier ministre Emery
Patrice Lumumba, lâchement assassiné le 17 janvier 1961 à Elisabethville
actuellement Lubumbashi.
Et
pour planter le décor des années 1960, une vingtaine d’actrices et acteurs du
Théâtre national du Congo ont été mobilisé pour cette production. D’après les
écrits d’Aimé Césaire, le metteur en scène congolais Viminde Segbia présente le
héros national sur plusieurs facettes : dans son côté jardin, dans sa
vision politique, dans son règne et enfin dans sa chute. Le spectacle commence
dans une ambiance de la liberté retrouvée à Léopoldville en 1960, actuellement
Kinshasa. Des citoyens congolais qui savourent les premiers mois de l’indépendance. La bière coule à
flot ; ambiance de joie, la Rd Congo est en pleine jubilation du fait
qu’elle vient de conquérir son émancipation. A ce moment, Lumumba est un
autonomiste modéré : avant l'indépendance, il rêvait déjà d’accompagner le
Congo vers l'unification. Verre de bière à la main, entre deux gorgés, il ne
manque pas de partager à ses proches sa vision pour le Congo. Aimé Césaire
décrit le contexte de la politique en Rd Congo, cela ne se discute pas
forcement dans le bureau, mais aussi dans des bistrots entre deux bouteilles de
bière. 30 juin1960, l’indépendance du Congo, par le Roi Baudouin, Roi des Belges,
vient d’être proclamée. De son côté, le
Président Kasa Vubu développe un discours plutôt conciliant envers les anciens
colonisateurs. Tel n’est pas le cas de Lumumba, 1er Ministre.
Celui-ci, sans être attendu, ne manque pas, dans son discours, tout en saluant
l’événement, lequel, selon lui, a été conquis de haute lutte ; il en
profite pour rappeler les pires atrocités commises par le colonisateur. Rien,
non plus, dans son mot n’est dit qui pourrait être un signe de rapprochement
avec les belges. C’est l’émoi. Du coup tout bascule, Lumumba devient la bête à
traquer, et à abattre.
Saint Hervé M’Buy
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