Performance : Docteur en sciences historiques, Emilie Zola honorée par les anciennes du Lycée Tobongisa

Investir sur la jeune fille

Emilie Zola, Docteur en sciences historiques

Madame Emilie Zola a été honorée dimanche dernier au cours d’une réception organisée par les   anciennes du Lycée Tobongisa après avoir défendu avec grande distinction sa thèse doctorale en sciences historiques à Lubumbashi dans la province du Katanga. A cet effet, la grande délégation des anciennes lycéennes toutes générations confondues s’est réunie dans la périphérie de Kinshasa, à l’Espace « Le week-end »  à Kimwenza/gare pour faire le bilan de leurs activités et rendre hommage certaines d’entre elles qui ont excellé dans plusieurs domaines, entre autres, Madame Sakina, vice-ministre des droits humains.

Elles n’ont pas manqué de féliciter Madame Emilie Zola qui fait désormais partie des têtes savantes de la RD Congo. Elles l’ont encouragé de persévérer dans sa carrière scientifique. Mme Pierrette Bemba (haut cadre dans une entreprise de la place), ancienne du Lycée Tobongisa a témoigné de la lauréate en ces termes : « Dès sa jeunesse, Mme Emilie Zola avait un esprit éveillé. Elle aimait la lecture. Elle privilégiait de revoir ses leçons,…c’est peut-être le signe précurseur de son succès… c’était une fille calme, perspicace… elle a grandi avec ces qualités. Je ne suis pas étonnée de la voir parvenir  à décrocher avec grande distinction sa thèse de doctorat en sciences historiques ».

Pour les anciennes du lycée Tobongisa, cette performance scientifique vient impulser d’autres femmes de leur association à exceller dans leurs entreprises. Pour Madame Pierrette Bemba, Emilie Zola, femme au foyer, cadre d’entreprise et en dépit des conditions de vie, elle a excellé tout de même sur le plan scientifique. « C’est ici que la parité a tout son sens. Femme et homme, les deux ont les mêmes potentialités, il suffit d’avoir la volonté… J’invite les femmes de suivre l’exemple d’Emilie Zola par sa détermination », a indiqué Mme Pierrette Bemba.    

Lubumbashi a été construite dans la parité

Mme Emilie Zola a défendu sa thèse doctorale le 25 janvier 2014 à l’Université de Lubumbashi. Cette dissertation doctorale s’intitule « Les femmes africaines d’Elisabethville et la construction de la société coloniale  ». Dans cet ouvrage scientifique, Mme  Emilie Zola relate qu’Elisabethville, actuel Lubumbashi n’acceptait pas la présence des femmes à l’époque de l’Union Minière du Haut  Katanga (UMHK). C’était une ville masculine au départ et de ce fait, les femmes ne pouvaient pas y avoir accès comme aujourd’hui. Madame Emilie Zola démontre dans sa thèse que c’est grâce à la politique de la stabilisation de la main-d’œuvre que les femmes pouvaient effectuer leur descente à Elisabethville.   Par ce fait, elles ont construit cette ville comme les hommes par leur travail dans les foyers sociaux, les femmes ont exercé le petit commerce, même si elles n’étaient pas nombreuses mais elles étaient visibles. Dans sa thèse, elle fait aussi allusion à des femmes dans les associations ; de la scolarisation de la jeune fille de  1940 à 1960. Bref,  dans sa thèse, Madame Emilie Zola a voulu démontrer dans sa thèse que  les femmes ont été visibles et ont aussi construit la ville de Lubumbashi autant que les hommes au cours de la période  coloniale de 1910 à 1960. Madame Emilie Zola n’a pas manqué de remercier les anciennes de Tobongisa pour cet élan de solidarité à son endroit et remercié ses enseignants pour l’instruction qu’elle a reçue dans sa jeunesse au banc de cette école.

Lycée Tobongisa, ma première histoire …

« Ma première histoire, c’est mon école,…j’ai appris la langue française à l’école, pas à l’université.  Mon vœu est de faire de cette association, une grande association… des anciennes du lycée Tobongisa». C’est en ces mots que  de la Présidente provisoire du comité des anciennes du Lycée Tobongisa, Madame Joséphine Ngalula, aujourd’hui cadre dans une institution de la place,  a rendu hommage à leurs enseignants qui se sont dévoués à leur assurer une très bonne instruction sur les bancs de l’école.  Elle n’a pas manqué d’évoquer le défi qui les attend dans cette mission de promouvoir la relève et l’éducation de la jeune fille. « Nous avons besoin de relever beaucoup de défis pour l’encadrement de nos jeunes filles inscrites au Lycée Tobongisa. Nous voulons une association des anciennes, même celles qui sont passées par le lycée….pour jouer ce rôle d’encadrement… », a indiqué l’oratrice. Et ce, avant de renchérir, « l’école a une fondatrice, (ndlr : la sœur Jean Bosco Marie-Louise Du Moulin),  nous devons lui rendre hommage. Grâce à son dynamisme, nous sommes quelque part aujourd’hui…elle a contribué à la formation des filles », témoigne Madame Joséphine Ngalula.  Le lycée Tobongisa est confronté à plusieurs défis, entre autres la modernisation de ses installations sanitaires, la modernisation des salles de dactylos (machine en état de délabrement avancé), renouvèlement du matériel (ordinateurs), renforcement des fonds documentaires à la bibliothèque de l’école, à la réfection des bancs, renforcer les laboratoires,  érection d’un buste sur la tombe de la fondatrice de l’école dans l’enceinte de l’école, etc.  C’est face à tous ces défis que Madame Joséphine Ngalula a lancé l’appel à toutes les anciennes lycéennes toutes générations et promotions confondues de venir à la rescousse de leur école.  

Saint Hervé M’Buy