mardi 10 décembre 2013

Event : Tabu Ley pleuré dans la joie


La population kinoise rend hommage à Rochereau

Sous un soleil de plomb, sur l'esplanade du palais du peuple, ce lundi 9 décembre 2013, une foule humaine était là, présente, pour rendre hommage à cet homme, Tabu Ley, le Seigneur Rochereau. En un clin d'œil on peut voir facilement, l'esplanade du palais du peuple transformée en une foire. Deux grands podiums installés où la bière coulait à flow, des petits kiosques de circonstances recevaient ceux qui veulent rincer les gorges, la fontaine d'eau offrait ses brouillards de fraicheur sur le public voisin, les wewas en ont trouvé un endroit pour s'offrir les marchés,...ceci, c'est l'ambiance qui a régné ce lundi 9 décembre 2013 dans la cérémonie « Hommage Ley ».
la famille réunie autour du Seigneur Ley
Depuis l'annonce de sa mort, Kinshasa ne dansait qu'au rythme de ses chansons et de ses danses. Partant de « Congo Avenir » et « Adios Tété » en passant par « Omanga» et « Pitié »jusqu'à « Mafumula yai », filles et garçons, jeunes et vieux fredonnaient à peine toutes ses mélodies.
En allant tout autour du Palais du peuple, que des gerbes de fleurs, banderoles, t-shirt et pagnes au nom de Tabu Ley. Certaines gerbes de fleurs ont fini leur course sur les escaliers avoisinant la salle de congrès. Les shegués, quant à eux, ont trouvés l'endroit propice pour rançonner les artistes et quelques célébrités.
Nombreuses sont les délégations qui se sont manifestées à côté des cérémonies officielles organisé par le gouvernement congolais. Des bousculades à cascade, les policiers n'arrêtaient pas de mettre de l'ordre devant un public applaudissant les chanteurs qui passaient se dirigeant vers l'entrée principale.

Sapeurs, vendeurs, jeunes premiers, élèves et étudiants, parti politiques, chefs coutumiers en pagne en pagne rituel,... presque tout Kinshasa n'avait les yeux que tournés sur ces funérailles de ce chanteur de charme. Tous les magasins de renoms étaient fermés pour respecter la journée décrétée fériée par l'autorité de la ville.
Les congolais de la ville de Kinshasa n'ont pas manqué la dernière occasion offerte pour dire un adieu chaleureux à ce chanteur politicien. A chaque passage d'une fille ou fille Tabu, le public ne raté pas d'ovationner ces multiples descendants du Seigneur Rochereau avec leurs nez identitaires. Justement pour leur dire que « votre père a trop fait pour la RDC ». Concernant les femmes Tabu, certaines se sont illustrées dans leur façon de pleurer dans la cour.
Les écrans géants installés dans les coins de cet esplanade retracé fidèlement les cérémonies à l'intérieur. Youssoupha prend la parole dans la salle, le public à l'extérieur s'agite. « Touré, Touré, Touré », criait les jeunes gens dans notre sciage. Une fois approché, un jeune de la commune de Kinshasa va laisser entendre que « c'est le surnom de Youssoupha, dans sa commune natale Touré ».

Kinshasa, les Congo et le monde honorent Ley

Ils sont venus de partout avec de très bons témoignages à l'endroit de Tabu Ley. Ceux de l'extérieur ont été damés par la forte présence des amis de Roga Roga. Ce musicien de Brazzaville a prouvé que Kinshasa, c'est aussi son terrain.
Vers 13heures, Sparta, animateur du stand Bralima demande des sons de Tabu Ley, « Tokanisa Tabu Ley », a-t-il lancé. Avant d'ajouter, « tobina na rythme ya matanga, et non na forme ya fete », ce qui veut dire, « pensons à Tabu Ley, dansons au rythme du deuil, et non dans la forme d'une fête ».
De l'autre côté de Bracongo, c'est plutôt la musique traditionnelle qui est mis en valeur sur le podium. Mbonda Esobolo, le groupe, est resté dans la tradition mongo pour pleurer Rochereau. Et quand, Aubin Minaku, président du comité d'organisation de ces funérailles a paraphrasé l'illustré disparu, « Soki tolingi mboka, tokika Koswana swana. Kolinga te ekolo mosusu eya kokabola ekolo na yo biteni biteni », l'esplanade a répondu par des applaudissements nourris.
Le son « Hommage à Ley » résonne dans les baffles entourant l'esplanade, le corbillard quitte le Palais du peuple, les gens pleurent à chaud de larmes Rochereau Tabu Ley qui est parti dans son dernier demeure sous les regards de quelques autorités congolaises. Sur le boulevard Triomphal, noir de monde, les congolais ont agités les foulards et les mains pour un au revoir à ce Tabu Ley, encore plus grand.
 Tabu Ley est décédé à 73 ans à Bruxelles après une longue et riche carrière de plus de 50 ans, avec un répertoire de plus de 2 000 tubes à succès. Député national, vice-gouverneur, député provincial et ministre provincial en charge de la Culture. C'est à 17h17 du samedi 7 décembre que le régulier de Brussels Airlines a ramené la dépouille de l'illustre disparu à Kinshasa.La mort sait bien qu'il y a des certaines personnes qui ne peuvent pas mourir. Tabu Ley ne disparaitra jamais dans la tête et dans l'habitude des humains.
Onassis Mutombo

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