dimanche 22 septembre 2013

Lecture du temps : Le territoire de Bagata hors du périmètre cellulaire


Cette histoire n'existe pas à Bagata
Les moyens de communication et des infrastructures routières demeurent à ce jour parmi les outils les plus importants du développement d’un pays. A l’heure de la révolution de la modernité en RD Congo, certaines de ses contrées vivent encore en marge du train du développement, dans la mesure où elles se retrouvent enclavées et dépourvues des moyens de communication. C’est le cas du territoire de Bagata dans la province du Bandundu qui se demeure jusqu’aujourd’hui dépourvu des moyens de communication.

A ce chapelet de malheur, on trouve le problème crucial de son désenclavement, raison pour laquelle les ressortissants de ce territoire ont délié leurs langues pour décrier cette situation de précarité très prononcée.
L’appel est donc lancé dans un premier temps à tout ressortissant de Bagata de faire montre d’un élan de générosité pour contribuer au désenclavement de ce territoire. A ce sujet, il est prévu  des  actions de lobbying pour éclairer la lanterne des décideurs politiques et autres personnes éprises de générosité pour se manifester. Mais dans la même approche, une interpellation est aussi lancée à l’endroit des opérateurs économiques, particulièrement les sociétés de téléphonie cellulaire et d’autres services internet ou fax œuvrant en RD Congo,  afin qu’elles étendent leur champ d’action et de couverture jusqu’à ce territoire.
Un plan de sauvetage enclenché déjà
Dans un élan de solidarité, certains dignes fils de ce territoire commencent à manifester déjà leur intérêt pour développement de leur terroir. C’est le cas du Docteur Valentin M’Buy Tamundel qui n’a pas manqué de solliciter l’expertise des sociétés de communication pour l’installation d’un réseau téléphonique dans le territoire de Bagata. Médecin pratiquant dans ce territoire avec un centre médical et connaisseur de la région depuis la naissance, nous vivons régulièrement les difficultés, et les besoins de cette population consistent entre autres, à l’installation d’un réseau téléphonique pour qu’elle puisse s’ouvrir au reste du monde à moindre coût », a expliqué l’orateur.  Il a renchéri dans le même registre : « le territoire de Bagata est dépourvu de tout, pourtant il ne manque pas d’atouts à faire valoir, qui sont peut-être même plus importants que ceux de certaines autres contrées.  Les raisons souvent avancées pour que ce territoire reste éternellement enclavé ne justifient pas car elles revêtent souvent une connotation politique qu’on met en avant pour le priver des moyens de communication adéquats. Toutes les sociétés de téléphonie cellulaire peuvent trouver leur compte à Bagata et y faire des bonnes affaires ».
A propos de ce problème crucial de la communication, les ressortissants de Bagata pensent trouver la solution pour désenclaver leur territoire par d’autres voies de communication, notamment à travers la réparation de quelques ponts qui se trouvent dans un état de vétusté prononcé. Dans ce registre, il est question de restaurer des bacs qui servaient à assurer les liaisons entre ce territoire et d’autres contrées de la province. Et ce, depuis que le bac qui desservait Bagata en flux de personnes et de marchandises a coulé.
Les deux ponts Kilifatundu datant des années 1950 dans la province de Bandundu sont entrain de s’effondrer ; il s’agit du pont jeté sur la rivière Moboli et de celui de la rivière Lusoni. Des inciviques ont procédé au vol des cornières qui supportent ses infrastructures très importantes pour le désenclavement de Bandundu. La réparation de ces deux ponts constitue de nos jours une urgence.
Il s’en suit donc un besoin présent en moyens de communication. Bagata est le territoire le mieux doté en rivières et affluents navigables. Les bateaux et autres baleinières transportant  les passagers et bagages de Kinshasa à Ilebo, de Kinshasa à Kikwit, Masi, Kenge et vice-versa, doivent avoir besoin des moyens de communications faciles pour leur sécurité et pour des raisons humanitaires, et cetera. D’où l’intérêt croissant pour la communication téléphonique.
Carte postale de Bagata
Le territoire de Bagata couvre une superficie de 18.178 Km2. Il est pourvu de 5 secteurs, 72 groupements, 630 villages et d’une population d’environ 730.000 habitants. Plus de 70% des jeunes ne cherchent qu’à avoir un portable. Le téléphone reste le moyen facile de communication et d’union des familles. Bagata est une contrée qui compte plusieurs écoles secondaires presque dans chaque village avec ses enseignants. Ce devraient être une chasse gardée pour toute société téléphonique qui investirait en premier. Les achats des appareils et cartes constitueront sans nul doute une opportunité d’affaires pour les sociétés de téléphonie cellulaire.
Saint Hervé M’Buy

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