mercredi 28 novembre 2012

Event: JCC 2012: La « Pirogue » de Moussa Touré remporte le Tanit d’Or

le Sénégal dans la joie
En dépit de quelques couacs au niveau de l’organisation, les 24ème journées cinématographiques de Carthage (JCC) ont tenu leurs promesses et ont relevée au monde quelques œuvres cinématographiques de bonne qualité sur le plan technique que thématique. Et ce, durant, une dizaine de jours, Tunis s’est illustré en capitale africaine du film…où opérateurs culturels, réalisateurs, cinéphiles de tout bord et autres journalistes  ont croisées leurs regards sous les projecteurs sur le cinéma africain  à travers de rencontres fructueux. Et surtout, à la grande joie de tunisiens, ils ont eu droit à des moments d’intenses projections de film touchant de thèmes divers de l’Afrique qui bouge. Ces journées ont constitué un défi pour les organisateurs,  un an, après révolution en Tunisie. Ce mot a inspiré plus d’un réalisateur…Plusieurs pellicules ont raconté cette page mouvementée du printemps arabes.
Certains films ont dressé la conjoncture de certaines capitales africaines subsahariennes en quête du survie. D’autres ont planté les décors de l’Afrique post conflit, de l’après guerre…, les JCC post-révolution ont mis sous les projecteurs en compétition 42 œuvres représentant 12 pays arabes et africains. Ce festival de portée panafricaine a constitué aussi une renaissance du cinéma africain à Tunis. A la lumière du palmarès des 24ème  journées cinématographiques de Carthage, de l’avis de plusieurs observateurs, c’est le grand retour du cinéma africain (voir le palmarès ci-contre).
Le grand retour du cinéma africain
Après plusieurs défis d’ordre organisationnel,  les 24 ème journées cinématographiques de Carthage ont révélé ses meilleurs dans les sections long métrage, court métrage et documentaire. La «Pirogue » du sénégalais Moussa Touré a remporté le Tanit d’or dans la section long métrage à l’issue des résultats du jury de trois sections. Un film trop émouvant qui retrace le récit tragique des clandestins sénégalais partis de Dakar cherchant à joindre les îles canaries en territoire espagnol. Cette traversée est souvent meurtrière. Ce film sur le plan de la technique cinématographique est une œuvre respectable digne du talent de son réalisateur. Originaire du Sénégal, Moussa Touré a réalisé son premier long métrage en 1991, Toubabi, primé de nombreuses fois. A ce jour, Moussa Touré a réalisé une dizaine de films, tous genres confondus. « La pirogue » vaut le coup de son passage à Tunis. Toutefois, les réalisations africaines doivent sortir de ces clichés apocalyptiques. Certes se sont des réalités que l’Afrique vit, mais les réalisateurs doivent se penser  aussi sur d’autres tableaux plus luxuriants de ce continent à présenter au monde. L’Afrique qui bouge…l’Afrique émergente. L’Afrique de ceux qui ont réussi sous les cocotiers. Les cinéphiles ont aussi droit à vivre d’autres images de l’Afrique. Dans la section court-métrage, le Tanit d’or est revenu à « Courte vie », du Marocain Adil El-Fadili. Et quant à la section documentaire, “Le Président Dia”, d’Ousmane William Mbaye (Sénégal) a remporté le premier prix.
Myriam Makeba baisse  les rideaux des JCC à Tunis
La chanteuse de renom, Myriam Makeba a eu droit hommage méritant à travers le film « Mama Africa » de Mika Kaurismäki. Ce film est un portrait-hommage à la grande chanteuse Myriam Makeba (1932-2008). Contrainte à l’exil dès 1959 pour ses positions contre l’Apartheid, elle est accueillie aux Etats-Unis en 1967 par Harry Belafonte. Dans le collimateur du FBI après son mariage en 1968 avec le militant des Black Panthers Stokely Carmichael, elle s’installe à Conakry, Guinée d’où elle continuera son combat contre le régime de l’apartheid. Ce film est du réalisateur, producteur, scénariste et monteur finlandais Mika Kaurismäki.    Ce film a fait tomber les rideaux des  24ème journées cinématographiques de Carthage.
Palmarès des 24e Journées cinématographiques de Carthage

Section long métrage :
Tanit d'or : La Pirogue de Moussa Touré (Sénégal)
Tanit d’argent : Mort à vendre de Faouzi Bensaïdi (Maroc)
Tanit de bronze : Sortir du jour de Hala Lotfi (Egypte)
Prix spécial du jury : Aujourd’hui Tey, d’Alain Gomis (Sénégal)
Section court métrage :
Tanit d’or : Courte vie, de Adil El-Fadili (Maroc)
Tanit d’argent : Bousculades, 9 avril 1938, de Sawssen Saya et Tarek Khaladi (Tunisie)
Tanit de bronze : Lyzia, de M.C Dusabenjambo (Rwanda)
Mention spéciale : Taleta, de Sabine  El-Chamâa (Liban)
Section documentaire
Tanit d’or : “Le Président Dia”, d’Ousmane William Mbaye (Sénégal)
Tanit d’argent : “La vierge, les Coptes et moi”, de Namir Abdel Messeeh (Egypte)
Tanit de bronze : “It’s all in Lebanon”, de Wissam Charaf

Saint Hervé M’Buy/Envoyé spécial  

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