mercredi 18 juillet 2012

Question de l'heure: Kinshasa, une ville à repenser

La ville de Kinshasa
Entre tradition et modernité…
Kinshasa, une ville à repenser

Comment recréer l’ambiance dans les villes ? Comment permettre aux habitants de s’en approprier par rapport à leurs us et coutumes ? La réalisatrice journaliste Zohra Sotty et Dirk Dumon apportent leurs parts de réflexion sur leurs pellicules pour recréer des villes africaines, en particulier Kinshasa.
En effet, la métropole congolaise est une ville fascinante et étendue. En dépit de différents chantiers engagés un peu partout pour la reconstruction des infrastructures routières de KInshasa, Kingelez présente des contrastes de cette ville urbaine.   A travers le film documentaire  de 30 minutes de Dirk Dumon intitulé « Kingelez : Kinshasa, une ville repensée », Kingelez décrit  des routes défoncées ; des maisons en tôle non urbanisées ; des  problèmes des conditionnements de vie. La ville est, d’une part,  de plus en plus délabrée dans certains endroits. Il s’en suit des sérieux problèmes de logement. Et d’autres parts, des gratte-ciels qui poussent comme des champignons, avec une touche de la modernité. Il semble dans certains endroits que le béton chasse la verdure sans ménagement au point que sous un soleil torride, la population cherche où s’abriter… Il s’ensuit un décalage prononcé entre la touche de la modernité et la maintenance des infrastructures.  De la même manière qu’on balaye le jardin d’une parcelle et c’est de la même manière qu’on donne un coup de brosse au boulevard du 30 juin à Kinshasa. Alors que sous d’autres cieux, la modernité a fait appel aux camions nettoyeurs. Et la suite,  les cantonniers s’essoufflent après quelques mètres.
Des toutes ses réalités, il  pense comment recréer une autre ville de Kinshasa. Et pour ce faire, il s’investit dans un engagement esthétique, politique, poétique à la conception de sa nouvelle ville. La question de condition humaine est mise en compte dans cette démarche. Il est question ici de mettre l’homme au centre du développement de la ville. Celle-ci doit répondre au contexte socio-culturelle de ses habitants liés à leur comportement et à leur façon d’être. Ce n’est par hasard que Kingelez s’interroge sur le développement des villes africaines, particulièrement Kinshasa. Tenez la plupart de gratte-ciels à Kinshasa ne sont pas pourvus de jardins publics….ni pourvus des parkings à la lumière des normes de construction.
Né en 1948, Bodys Isek Kingelez est un artiste-maquettiste de réputation internationale, vit et travaille à Kinshasa. Il se laisse difficilement cerner dans le paysage artistique de l'Afrique contemporaine. Kingelez conçoit des maquettes multicolores tridimensionnelles qui visualisent ses idées d'un urbanisme utopique, villes chimériques en papier, carton, plastique ou balsa, qui s'étendent sur plusieurs mètres carrés.
Les préoccupations de Kingelez joignent celles de Cissé Mamadou sur une nouvelle approche de villes africaines. A travers le film de Zohra Sotty de 18 minutes intitulé « des villes plein la tête »,  Mamadou Cissé se préoccupe de la vie des habitants des villes. Par ses interrogations, il pense sur leur vie décente, sur les aspects écologiques de leur environnement direct.  La journaliste réalisatrice Zohra Sotty plonge dans l’univers  artistique d’un gardien de nuit sénégalais, Mamadou Cissé. Dans ses heures perdues, il réalise à l’aide de quelques crayons, stylos et feutrés des dessins étonnants de villes, des mégalopoles vivantes et colorées. Ces couleurs apportent une valeur artistique aux villes qu’il immortalise. Les couleurs portent la vie, la chaleur aux bétons de bâtiments et autres gratte-ciels.  La plupart de villes sont entourés des immeubles aux couleurs plutôt froides des bétons.  Cette touche artistique projette un monde urbain idéaliste tout droit sorti de l’imagination de l’artiste qui  a des villes plein la tête. Mamadou Cissé ne va pas loin. Il calque son entourage direct,  la banlieue parisienne. Là, ou il exerce son métier et là, il vit. . L’artiste  donne l’âme et une certaine identité à la ville par ses couleurs. Il se dégage un mouvement dans ses dessins qui procure le bien-être dans la ville.
Saint Hervé M’Buy

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