lundi 7 mai 2012

Mode et mœurs : Le petit whisky « soupou na tolo » endiable les kinois

« Soupou na tolo » a décidément la peau dure. Malgré son interdiction par l’autorité locale, ces whiskies fortement alcoolisées sont toujours disponibles à un prix modique en sachets et en petites bouteilles sur la place publique à Kinshasa. Cela se  consomme dans des petites mesures ou carrément en petites bouteilles connues des kinois sous le terme populaire « soupou na tolo ».
Certains commerçants véreux n’hésitent pas de trafiquer des labels de Whisky reconnus pour écouler à bon prix « soupou na tolo ». Certains consommateurs sont devenus plus mitigés devant les hôtesses de night club pour ne pas tomber au piège d’une arnaque de mauvais goût. Ils se réservent carrément de consommer du Whisky, il préfère savourer la bière aux adresses de brasseries reconnues.
Une demoiselle habitant la commune de Bandalungwa en a eu pour son compte. Elle s’est réveillée un jour avec un ventre ballonnée après une soirée dans une boite de la place. Elle témoigne qu’elle a consommé un demi-verre d’un autre whisky mal distillé que ce qu’elle consomme habituellement. Par la suite, elle avait quitté ses convives après des forts vertiges inexpliqués. Aux dernières nouvelles, elle avait juré de traduire le tenancier de ce night club en justice. Le gérant a du moins reconnu ce forfait après une forte pression.
Ce dernier temps, ces boissons d’origine douteuse interdites sous le gouvernement Gizenga ont la vente en poupe dans certains cercles d’ambiance à Kinshasa. Les consommateurs sont court-cuités à tort et à raison par certains commerçants. Ceux-ci vendent au grand jour ces boissons fortement alcoolisées sans des étiquettes d’avertissement à la lumière des normes internationales, en la matière.
La prise de ces boissons jugées très nocives pour la santé de consommateurs a pris une ampleur démesurée au point de choquer les bonnes mœurs. Elle est aussi à l’origine de plusieurs dégâts allant de petits cas d’ivresse jusqu’au phénomène Kuluna (nldr : vandalisme urbain). Le plus souvent, le consommateur se retrouve ivre à mort après avoir ingurgité plusieurs mesures. Ne soyez pas surpris de voir une personne de votre entourage s’est donné en spectacle dans les rues de Kinshasa après une forte consommation de ce whisky en sachet.
Un alcoolique témoigne verre à la main, « chers amis, contrairement à la bière local, ce whisky suscite en moi, à moindre frais, de sensations d’excitation terrible eh  eh…regardez… ». Alors que nous couchons ce papier. Cet interlocuteur occasionnel venait d’être maîtrisé à l’origine d’une bagarre. Dans un état critique aux yeux rouges bridés, il réclame encore à tue-tête une petite bouteille pour la route. L’homme n’a pas hésité d’exhiber une partie de danse endiablé sous les rythmes de « mayi mayi wetu mayi ». Toutes les serveuses ont détalé…de peur d’être agressé.
Et dernièrement, dans un quartier d’ambiance de Kinshasa, un couple ivre à  mort a été surpris dans un tunnel par des vendeuses de pain aux petites heures presque en tenue d’Adam en train de s’amouracher à ciel ouvert. Sa cavalière a du reste témoigné en titubant qu’ils se sont trompés de porte à quelques mètres d’un hôtel de fortune. Et comme prime à leur beuverie, les délinquants ont pris soin d’eux en leur dépouillant leurs porte-monnaie et autres personnels de luxe. « Ah, papa na ngai…ambiance eza ma ma mabe…tala la ndenge na nakomi…sayi sayi, ngebu ngebu, je donne raison à JB M’piaaano…soki ambiance ezalaki mutu mais baboma ye… »,(ndlr : la beuverie a entravé ma personnalité) Témoigne à ses neveux, ce cadre d’entreprise aux cheveux saupoudrés de poussière.
Demain  à qui le prochain tour ? Un tenancier d’un bar au quartier camp luka dans la commune de Ngalièma témoigne que le dégât occasionné par « soupou na tolo » dépasse en ampleur celui du lotoko local.  « Qui vivra, verra…de  grâce ne consommez pas ça chez vous sinon nous allez alimenter les faits divers des journaux de la place », a renchéri « mama Ilondo », la tenancière d’un malewa (ndlr : restaurent de fortune) non loin du port Baramoto.    
Saint Hervé M’Buy  

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