samedi 12 mai 2012

Makutano : Dak’Art 2012: A la découverte de la créativité…

Une toile du peintre sénégalais Chiek Ndiaye

La Biennale de l’art africain contemporain est l’un des moments forts de la Culture de notre continent, puisque, autant la musique, le cinéma et le théâtre sont des disciplines qui ont forgé depuis longtemps leur place en Afrique à travers plusieurs festivals, autant l’art plastique (incluant la photo et la vidéo) n’a pas encore le relief qui lui est dû.
Heureusement que le Dak’Art est là pour permettre à des artistes plasticiens, photographes et vidéastes d’étaler leur savoir-faire et leurs créations aux yeux du monde. Un petit tour à l’IFAN où est exposée la sélection au  rez-de-chaussée et surtout, n’oubliez pas de monter au premier étage.

L’art pour la renaissance de l’Afrique
L’Afrique a une leçon à donner à l’humanité… celle de l’acquisition de la modernité tout en recyclant, avec une certaine symbiose avec la nature. Il se dégage une force de l’ingéniosité… Bref de la création avec des moyens de bord. Un groupe d’artistes pluridisciplinaires expose au rez-de-chaussée de l’IFAN des œuvres plus ou moins interpellatrices pour la renaissance de l’Afrique…
Ils donnent une seconde vie aux réalités africaines… Parmi ceux-ci figure l’artiste photographe-vidéaste  congolais Christian Tundula, invité à la Biennale de Dakar présente deux films en boucle de trois jeunes filles danseuses dans le ghetto à Kinshasa. Ce jeune artiste ajoute une valeur ajoutée dans son œuvre intitulée « Kin kiese » (ndlr : Kinshasa, la joie). Il décrit les traits de figure, les déhanchements, la force musculaire que dégagent ces jeunes danseuses dans leurs exhibitions. De fil en aiguille, l’artiste immortalise une danse typiquement  urbaine de Kinshasa, « Nkila Mokrosso ». Ce mode d’expression  est soutenu par une guitare acoustique et d’autres instruments rudimentaires créés  de toutes pièces.  Tels qu’un casier vide en plus d’un ballet fait office de la batterie. Il en sort des sonorités originales. Il associe dans son œuvre de bruits d’ambiance de la cité africaine, du trafic routier, des tapages de groupes de prière et autres vendeurs ambulants rythmés, à ne voir nulle part ailleurs qu’en Afrique.  Une note d’espoir se dégage de cette œuvre, malgré les soubresauts politiques de capitales africaines, la population se surpasse dans la quête du bien-être et de la joie par le travail.
 Le peintre sénégalais, Cheik Ndiaye dans le même groupe, à travers sa toile parle de l’acquisition de la modernité par les africains. A travers l’informel, les africains comme de génies créateurs donnent une seconde vie aux voitures déclassées. Pour se faire, ils s’en servent d’autres ferrailles.  De ce fait, ils participent comme des petits  dieux à un processus de renaissance…de recyclage pour un monde meilleur sans déchets.  Tout est récupérable estime l’artiste pour éviter la pollution et l’accumulation de déchets. A travers son œuvre, il immortalise les petits dieux de la mécanique. On n’en trouve un peu partout en Afrique.
La diaspora africaine n’est pas indifférente aux réalités de leur continent et de leurs pays respectifs. La vidéaste rwandaise  Laura Nsengiyumva  présente une vidéo en boucle « 1994 » où en devoir de mémoire, fait un arrêt sur image en exploitant une valeur artistique de la couleur bleue de la télévision. Elle présente le tableau d’une famille africaine qui suit une souffrance à distance, l’histoire d’un génocide au fauteuil. Cette œuvre est commémorative. Une manière pour l’artiste d’interpeller l’humanité plus jamais ça….la diaspora contribue le plus souvent à l’essor de l’Afrique.
Saint Hervé M’Buy


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