mardi 10 janvier 2012

mode et moeurs: L’impact du Vih/Sida sur la croissance économique est une réalité

Existe –t-il un lien entre le vih/sida et la croissance économique et particulièrement la vie de nos entreprises ?  La réponse à cette préoccupation a été donnée dernièrement  lors d’un échange avec l’Expert du PNUD au Tchad en charge du Vih/Sida en séjour à Kinshasa, Jean Lambert Mandjo.
D’entrée de jeu, l’intervenant a fait savoir qu’il existe un lien direct entre le VIH/SIDA et la croissance économique, du fait qu’il affecte directement le facteur travail. La main- d’œuvre est, pour les humanistes, le facteur le plus important.

 Actuellement, dans un pays comme la République démocratique du Congo, le VIH affecte les gens dans leurs années de vie les plus productives (généralement avant l’âge de 25 ans, avec un taux de prévalence du VIH de 4% auprès des personnes de 15 à 49 ans). En sa qualité d’ancien directeur  général ad intérim du Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (Pnmls), il salué le travail abattu par cette structure qui a mis en place, en partenariat avec des bailleurs de fonds, des Comités interentreprises de lutte contre le sida afin d’aider des personnes vivant avec le Vih de  contribuer à l’épanouissement de leurs entreprises.
Pour appuyer ses propos, Jean Lambert Mandjo souligne que «  la main-d’œuvre est donc essentiellement frappée d’absentéisme pour des raisons de maladies, soins médicaux, mort, etc. On note également une forte rotation du personnel pour combler des postes, rareté de la main-d’œuvre de qualité, pendant que les charges liées aux soins et traitements des personnes malades et leurs dépendants augmentent, a-t-il indiqué. Ce qui coûte trop cher à la communauté. En d’autres termes,  les ménages consentent encore des dépenses importantes dans la lutte contre le vih/sida. A l’ère de la promotion de l’atteinte des OMD à la fois de la réduction de la pauvreté en RDC dont le seuil est de 71 % ».  
Au niveau macroéconomique, ceci a comme conséquences à moyen et long terme notamment la perte de la productivité nationale (secteur privé et investissements), la main d’œuvre dans les différentes unités de production ayant perdu de sa qualité ; l’affaiblissement du secteur public par une déperdition du personnel expérimenté et qualifié ; la réduction de la capacité de financement des dépenses publiques, du fait de la baisse de la productivité nationale, en même temps que de l’augmentation de la consommation des services pour la couverture des charges consécutives au VIH/SIDA. D’où, la réduction du revenu national.
 C’est ainsi que la  lutte contre le VIH/SIDA  occupe une place de choix dans le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP), car il est vrai que la lutte contre la pauvreté passe par la lutte contre le VIH/SIDA. Mais il est encore vrai que la lutte contre le VIH/SIDA passe aussi par la lutte contre la pauvreté.

Nous pouvons appliquer le schéma ci-dessus à l’unité de production microéconomique qu’est l’entreprise. L’entreprise est confrontée à de nouvelles charges de production, augmentant ainsi ses coûts de production, avec comme risque de ne plus garantir un quelconque produit au prix d’équilibre du marché pour un bien ou un service, précise Jean Lambert Mandjo…
A l’heure actuelle, a dit, l’intervenant, on ne peut plus parler de lutte contre le VIH/SIDA sans mettre les personnes vivant avec VIH/SIDA au centre de la lutte. C’est ainsi que plusieurs acteurs locaux  avec l’appui d’autres partenaires, mènent des actions allant dans le sens de renforcer les réseaux des PVVIH, et surtout font prendre part aux assises décisionnelles et comités de pilotage des activités, les personnes vivant avec le VIH elles-mêmes. ..

Saint Hervé M’Buy

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