vendredi 16 mars 2018

Mode et mœurs : Coupure d’électricité, Kinshasa ! Un trou noir…


  
Photo Laurent Baudi
Si certains profitent de l’obscurité pour se verser dans l’immoralité. Dans certains quartiers, d’autres abonnés font appel des équipes d’intervention de la SNEL. Le technicien  vient les plus souvent à la pointe de  pied escorté par des jeunes surexcités. Celles-ci s’affairent à raccommoder de vieux câbles qui résistent encore au temps. Dans d’autres quartiers, c’est l’article 15, la population se débrouille comme il se peut par des moyens de bord pour faire face à l’obscurité.

Des électriciens de quartier, même pas, s’affairent à sauver le meuble avec tous les risques d’une électrocution où d’un incendie.
Sans compter dans ce registre des raccordements pirates.  Sous ce régime de la misère noire entretenue par des coupures intempestives en fourniture  d’électricité et des grondements de groupe électrogène, c’est la coulée douce pour certains compatriotes. Le gros générateur de leur résidence  alimente d’une manière instantanée l’énergie électrique.  Au dedans de leurs clôtures, ils ont droit à la dolce vita devant leurs téléviseurs. Ils s’en passent des caprices de vieux câbles de la SNEL.  Toutefois, pour certains, ils ne sont pas à l’abri du mauvais regard de certains voisins envieux. Les yeux de malfaiteurs sont aussi attirés par la lumière qui échappe de leurs résidences. Comme disait un cadre d’entreprise, dans le quartier Yolo, s’il allume son groupe électrogène la nuit. Il se fait qu’il attire tous les voleurs du quartier. Alors, il prend la précaution de l’éteindre aux heures tardives en se privant des certaines émissions  divertissements à la télé.
Et pour « ces amoureux en pleins ébats sexuels, ils n’ont que faire de l’électricité », lâche un tenancier d’un hôtel de fortune aux abords de la rivière  Kalamu.  Alors vive la casse, il continue à s’entrechoquer sous le sifflement d’un lit amorti qui réclame de clous. Et, tout ça à l’étonnement du garçon de chambre à la réception qui se rend compte qu’ils n’ont même pas pris soin de retirer la bougie.
A quelques mètres de là, dans un flat de luxe en plein coeur du quartier Kauka soudain la quiétude d’un couple d’expatrié est dérangé par une coupure brutale de fourniture en énergie électrique. Juste, le temps que l’équipe technique redémarre le générateur : Un enfant lâche sa mère : « maman, maman est-ce que c’est la fin du monde ? Surpris de voir tout un quartier sombré dans le noir. A son père, venu pour la première fois en RD Congo,  d’ajouter, Jeannette, j’en suis sûr c’est un putsch, je dois appeler les amis de l’Ambassade. A sa femme camerounaise de réagir, Jacques, toi aussi, n’exagère pas, c’est une simple coupure d’électricité d’après ma bonne. Cela arrive souvent un peu partout à Kinshasa. Elle m’a prévenu dès notre arrivée. Contre tout étonnement, à la cuisine la baby sister’s enchaîne dans le noir sa boule de fufu calmement. Comme pour dire à Kinshasa, la coupure de l’électricité n’est pas un événement. C’est plutôt une habitude, aux étrangers de s’intégrer aux réalités locales de la métropole congolaise.
Saint Hervé M’Buy

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