lundi 12 septembre 2016

Mode et mœurs : Des drôles de danses envahissent l’espace musicale kinois

un extrait du film de Clarisse Muvuba
Il n’est plus un événement de voir des jeunes se déhancher ou se mettre en transe, sous des rythmes endiablés de tubes du genre « Mulunge », «Araignée », « Coller la petite » et autres. Même certaines fêtes à Kinshasa se transforment en une véritable piste de cirque où certains invités, à force de danser au rythme de ces chansons obscènes, montent sur les tables et les chaises.

D’autres, au rythme de « Molunge » se déshabillent, les hommes se débarrassent de leurs chemises, alors que les femmes soulèvent leurs pagnes.
Les mélomanes les plus assidus exécutent sans gêne les instructions de l’animateur invitant les fans dans une partition du refrain, à se débarrasser de leurs vêtements « Tokolongola » (entendez : nous allons enlever). L’animateur ne se fatigue pas d’inciter les gens à se dénuder jusqu’au singlet.
Et puis, comme par un coup de baguette magique, les danseurs se mettent à jeter leurs vêtements. Un de nos reporters a constaté qu’au cours d’une fête de mariage dans une salle à Kasa-Vubu, un sexagénaire, oncle de la mariée, a été surpris de voir une des invités, une dame de surcroit, soulevant sa blouse laissant à la portée de tout le monde son soutien gorge noyée de transpiration.

« Eh danse yango elengi…elamusi ngai nzoto », (ndlr : eh cette danse me séduit au point de réveiller en moi une drôle de sensation), a lâché la dame au visage souillé. A quelques mètres de là, vers le marché Gambela, un mélomane se débattait à monter sur un poteau d’éclairage publique après plusieurs scènes de grimace comme un singe en chaleur.
Dans un nganda à N’djili Sainte Thérèse, l’on n’a pas demandé aux jeunes de se mettre à poil. Cela se fait à l’unisson au rythme de Molunge. Le pire a été constaté sur les bars du Boulevard Kimbuta où les jeunes gens ont envahi une bretelle de la voie publique pour se dénuder exhibant leurs postérieurs aux automobilistes d’une manière saccadée.
Et dans les dancings, c’est l’orgie, sous les rythmes endiablés de ce morceau Molunge, ils balancent tout et exposent leurs parties intimes. Ils s’adonnent ainsi en spectacle dans un état second qui les empêche de garder même un brin de lucidité. Le mariage est donc scellé entre quelques bouteilles d’alcool et autres liqueurs locaux aux origines douteuses, le tout arrosé d’une musique à fort décibel.
Les jeunes se mettent à sautiller, tout écartant les jambes, torse nu, déroulant leurs singlets et autres chemises à l’air libre. Dans le classement de ses musiques de rue à tout cassé, en dehors de Molunge figure en bonne place aussi le tube « Araignée », celui-ci venu de Brazzaville en République du Congo du DJ Migo One fait du ravage dans des boites de nuit et des fêtes à Kinshasa… Les chaises se cassent, tout s’écroule du fait que les mélomanes montent sur tous sur leurs passages, exhibant les bras dans le ciel cherchant à atteindre un appui.
Saint Hervé M’Buy

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