mardi 12 avril 2016

Mode et mœurs : La loi portant protection de l’enfant interdit l’adoption d’un enfant congolais par un couple homosexuel

Au cours d’une plénière au Sénat

Répondant aux préoccupations des sénateurs, le Vice-premier Ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, Évariste Boshab a éclaircie la lanterne de l’assistance concernant le projet de loi modifiant la loi du 10 janvier 2009  portant Protection de l’enfant.  En ce qui concerne la position du Gouvernement sur la possibilité pour les  conjoints homosexuels à accéder à l’adoption d’enfants congolais, en rapport avec les interrogations de l’Honorable Siluvangi.
Le VPM Évariste Boshab  rassure que l’article 20 de la loi du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant interdit l’adoption d’un enfant congolais par une personne ou un couple homosexuel.  En outre, il fait savoir qu’au demeurant, l’article 330 du 1er Août 1987 portant Code de la famille définit le mariage comme un acte par lequel un homme et une femme établissent entre eux une union légale et durable.

Plus explicite encore est l’article 40 de la Constitution en son alinéa 1er  qui dispose : « Tout individu a le droit de se marier avec la personne de son choix, de sexe opposé, et de fonder une famille ». A cet effet, l’orateur renchérit qu’introduire dans ce projet de loi, la notion d’orientation sexuelle différente irait à l’encontre de l’option du constituant. « Si l’avis de la Chambre haute est que la modernité exige de nous adapter au standards des bailleurs des fonds en tout, il appartiendra à la haute chambre d’initier la procédure de révision de l’article 40 de la Constitution. Mais pour l’instant, la position du Gouvernement consiste à respecter la volonté de constituant », a indiqué l’orateur.
Toutefois, l’article 669 du même code, poursuit l’orateur, prévoit que l’adoption d’une personne par un autre, célibataire, veuve ou divorcée de sexe différent, ne peut être admise que si les circonstances la justifient. Dans cette hypothèse, le juge  est tenu de justifier sa décision. Le poids de toute la responsabilité repose donc sur le juge qui apprécie au cas par cas.
A  cette approche de chose, le VPM souligne qu’en conséquence, il est clair que le pays d’origine du couple qui désire adopter en République démocratique du Congo refuse d’émettre un avis favorable si ledit couple ne répond pas aux exigences de la loi congolaise, en l’occurrence le Code de la famille et la loi portant protection de l’enfant.  Le VPM a tenu d’apporter certains rectificatifs en rapport avec la préoccupation de l’Honorable Adambu, l’adoption en général et l’adoption internationale en particulier ne relèvent pas exclusivement du Droit Privé. « Le mariage, l’adoption bien qu’essentiellement affectifs et personnels ne sont pas des affaires effectivement privées, mais plutôt des affaires publiques soumises à des règles strictes à peine de nullité. Il s’agit là de règle d’ordre public ; aucun  individu ne peut y déroger, telle est la différence des autres règles de droit civil ou la liberté de l’individu est de mise. Ceci ne signifie pas que le mariage et l’adoption n’obéissent à la règle de liberté, mais plutôt lorsqu’on opte pour le mariage ou l’adoption, l’on se soumet aux règles préétablies par l’Etat sans possibilité pour chacun de les changer à sa guise… », a indiqué l’orateur.
Concernant la préoccupation de l’honorable Mulala par rapport à la Police des frontières, le VPM a rassuré l’assistance qu’à travers la Police des frontières  qu’il est possible de connaître le nombre des enfants qui sont sortis pour l’étranger et répartis par pays.  « Toutefois, actuellement, il n’existe pas encore un organe central pour faire le suivi post-adoption qui pourra avoir comme mission de coopérer avec d’autres services centraux de pays d’accueil des enfants », a expliqué l’orateur.
Dans le même registre, il est aussi question des congolais qui adoptent les enfants à l’étranger, le VPM a fait savoir à l’assistance que les congolais vivants à l’étranger adoptent aussi les enfants en RD Congo. Pour l’orateur, il s’agit, le plus souvent, de l’adoption interfamiliale. A  ce jour, la Commission interministérielle a examiné 118 dossiers.  Quant au délai d’entrée en vigueur de la loi, le report d’un an proposé était justifié par la nécessité de disposer d’un temps raisonnable de traitement des dossiers en cours, a renchéri l’orateur.  « Cependant, depuis la date du dépôt du présent projet de loi jusqu’au jour de sa présentation devant le Sénat, le Gouvernement a accéléré l’examen de tous les dossiers demeurant en souffrance et autorisé la sortie des enfants adoptés. Il va sans donc dire qu’il n’est plus opportun de garder ce délai d’un an », a avancé le Vice-premier Ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab

Saint Hervé M’Buy 

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