mercredi 9 avril 2014

Mode et mœurs : La ménopause : échanges sans tabou entre spécialistes et public

La ménopause, la psychose de ne plus avoir un enfant
A ce jour, certaines femmes âgées redoutent l’apparition de la ménopause.  Ce phénomène constitue souvent un traumatisme pour elles au-delà de la  quarantaine d’âge déjà si elles ne sont pas encore mariées ou encore mère d’un enfant de peur d’être court-cuitée  par  la ménopause.  Du reste, les spécialistes ont  déclaré que « La ménopause n’est pas une maladie, mais un processus physiologique normal qui marque la fin de la période féconde… » et pour les plus amples informations, l’asbl à vocation sanitaire « Technologie de la Société de la Haute Ecole Libre Africaine », en sigle Tshela et ANIC ont organisé le samedi 29 mars dernier une journée d’information sur la ménopause. « Femme et ménopause quelle prise en charge ? » en fut le thème dans le cadre du mois de la femme.
 Cette question a permis aux spécialistes de renseigner le public réuni à l’Institut national pilote de l’enseignement des sciences de santé (INPSS) aux abords du boulevard triomphal à Kinshasa.  Le docteur Justin Mboloko, le professeur Jean Josué Wolomby et la directrice en soins de la clinique Ngaliema, Odette Mwamba ont renseigné l’assistance sur la définition et des signes  qui attestent l’apparition de la ménopause, des liens entre ce phénomène et des pathologies cardiovasculaires. 
La ménopause, on en parle
Pour la petite histoire, la ménopause  à la lumière des explications des spécialistes,  est définie de façon simple comme la cessation des règles. Et cela ne peut être considéré comme une maladie, détrompez-vous, ont martelé les spécialistes.  La ménopause apparaît dans la vie d’une femme vers l’âge de 40 ans, pour d’autres dix ans plus tard. Les spécialistes confirment qu’il n’est pas rare de voir des dames de 55 ans devenir enfin ménopausées. « L’âge médian de la ménopause est d’environ 51 ans, mais il peut être variable (de 40 à 60 ans). La ménopause précoce peut être d’origine génétique, mais elle peut aussi être induite par des médicaments (certaines chimiothérapies par exemple). Le tabac aussi peut favoriser une ménopause », indique les sources médicales.  Les intervenants ont renseigné aussi  le public sur les symptômes  de la ménopause. Elle s’accompagne des bouffées de chaleur et sueurs nocturnes. A ce stade, il s’agit des symptômes (dits vasomoteurs) les plus typiques, qui se traduisent par des « chauds et froids » avec une rougeur du cou et du visage, et des transpirations, également nocturnes. Les bouffées de chaleur sont parfois précédées de signes avant-coureurs comme des vertiges, des palpitations, une oppression thoracique… Vécues par 3 femmes sur 4, confirme les spécialistes, ces bouffées ont habituellement tendance à diminuer avec le temps, en fréquence et en intensité.
« Mais certaines  femmes peuvent encore en être affectées à 65 ans et plus. Par contre, d’autres femmes ne souffrent pas ou peu de symptômes de la ménopause et ne recherchent pas nécessairement d’approche médicamenteuse », ont renseigné les spécialistes.  Et quant aux symptômes d’ordre psychologique, la ménopause s’accompagne des troubles du sommeil et de la fatigue liés aux phénomènes vasomoteurs, mais aussi parfois morosité, mélancolie et perte de confiance en soi ; des changements d’humeur parfois brutaux, avec parfois de l’agressivité, de l’anxiété, de l’irritabilité et des difficultés de concentration et des troubles de la mémoire, une perte de libido.  Dans le même registre, il faut compter la sécheresse vaginale, liée aussi à la disparition des estrogènes, prurit (tendance à se gratter), rapports sexuels douloureux. « Ce symptôme est généralement plus tardif que les bouffées de chaleur et n’est pas non plus systématique », ont souligné les spécialistes. 
Les intervenants ont fait savoir à l’assistance qu’on parle aussi de la pré-ménopause. Au cours de cette période, le cycle menstruel est irrégulier et il existe aussi la post ménopause, pour cela, il faut attendre 12 mois à partir des dernières règles pour conclure l’état de ménopause. « C’est pourquoi, pour pouvoir affirmer qu’une femme est ménopausée, il faut en théorie un recul d’un an », déclarent les sources médicales.
La ménopause fait partie du cycle de vie d’une femme.   A la puberté, la femme est gratifiée d’un nombre considérable de follicules qui, au fil du temps, diminue progressivement. Avant l’apparition de la ménopause, la femme possède en elle un nombre important d’estrogènes. Pour la petite histoire, les estrogènes contribuent à déterminer des caractères féminins,  à savoir la largeur du bassin, la finesse de la voix et le psychisme de la femme. La cessation  des règles est consécutive à la disparition progressive des estrogènes, à la perturbation de la coagulation sanguine et même au dépôt de graisse (cholestérol aux parois d’un des organes du corps).  La femme « féconde »  n’est pas exposée aux risques des maladies cardio-vasculaires (thrombose veineuse et superficielle et autre l’hypertension artérielle). Mais à la ménopause, le risque de développer des maladies cardiovasculaires des femmes rejoignent ceux des hommes.   
Traitement de la ménopause
La médecine réfléchit sur des moyens de traiter la ménopause. Ce traitement consiste à la substitution des estrogènes. Il s’agit de retarder ou de trouver des solutions aux complications qui surviennent. Le docteur Justin Mboloko, le professeur Jean Josué Wolomby ont évoqué aussi la ménopause troublée et muette. En cas de complications, ils ont exhorté des femmes de consulter un gynécologue.  Et qu’après la ménopause,  la prise de médicament par rapport à l’harmonie pendant les rapports sexuels doit se faire avec prudence. La peur de rapports sexuels ou le stress peut occasionner la frustration et cela peut devenir un cycle. L’orateur a évoqué aussi de cas de  « grossesse nerveuse ».  Le professeur Jean Josué Wolomby a conscientisé encore les femmes de recourir au conseil d’un spécialiste. Et,  la directrice en soins de la clinique Ngaliema, Odette Mwamba a conseillé les femmes sur le style de vie à adopter pour mieux vivre la ménopause. Elles doivent éviter la graisse dans leur régime alimentaire, trop du sucre, l’alcool et le tabac. Elles doivent s’adonner aux exercices physiques pour gérer leur taille.
La ménopause, une question de l’heure
Dans cet auditoire, le public composé pour la plupart de femmes, cesdernières ont exprimé leurs préoccupations sans ambages dans un cycle d’interrogations et de témoignages. Certains femmes au stade de la ménopause ont exprimé leur calvaire à visage découvert…elles sont reparties avec une mine d’informations en terme de solutions. D’autres ont témoigné leur dégout de faire les rapports sexuels…ils ont exprimé leur regret en rapport avec l’harmonie familiale dans leur foyer. Une femme réclame même d’avoir encore des enfants. Elle se retrouve déjà dans le stade de la pré ménopause. Elles sont sorties satisfaites d’avoir des adresses nécessaires  pour se prévenir. Les jeunes femmes ont loué cette initiative riche en information.
 A l’issue de cette journée d’informations, Madame Rachel Izizaw, animatrice de l’Asbl Tshela a témoigné que c’est à partir d’une expérience personnelle qu’elle s’est  investie à l’idée d’organiser un cycle de conférences sur des questions qui préoccupent les femmes. L’Asbl présente également à Bruxelles, s’est donnée comme mission de travailler en profondeur des questions de santé. Elle est présente en RD Congo depuis de nombreuses années.
  Saint Hervé M’Buy

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire