lundi 16 janvier 2012

Créateur : le peintre Bafululu Lipondo restitue les rêves d’enfants

Le peintre congolais Bafululu Lipondo se réclame du courant classique du réalisme. Il plonge les contempteurs à travers ses œuvres dans un univers enfantile.  Sa peinture restitue la pensée de l’enfant sur une feuille de papier. L’enfant dresse le plus souvent des dessins dignes de son univers direct. De même qu’il traduit aussi ses préoccupations, ses attraits mais également ses inquiétudes. Par moment ce que ne dit pas l’enfant. Et plus exprimer, par les dessins comme support de communication.

L’atmosphère trouve par moment son thermomètre dans le secret des dessins des enfants. Ne soyez pas surpris dans le théâtre des conflits armés voir un enfant réfugier au pied de la tente dessiner comme il le peut un char de combat.  Ne soyez pas surpris de voir un enfant en temps de paix s’affairer à dessiner des colombes. 
L’artiste Bafululu a capté par sa peinture cette sensibilité de l’enfant pour le présenter aux adultes. C’est donc l’une de grandes particularités de sa peinture, en plus de mélanges de couleurs chaudes, très prisées par les enfants. Son style, calqué sur la facture des enfants, le place entre figurante allusive et abstraction colorée. Les personnages, éléments récurrents sur ses tableaux, se mélangent avec des symboles, avec des écrits et des chiffres grattés. Et tous ces motifs sont mis en animation par une alchimie de plus en plus somptueuse de couleurs tantôt empâtées, tantôt vaporeuses. L’artiste justifie sa démarche artistique du fait que l’univers enfantile constitue un univers de paix, de joie où toutes les valeurs esthétiques et morales sont pleinement intactes.


Bafululu et l’univers d’enfants
Pour Bafululu, son univers, c’est l’univers des enfants. Figure bien connue dans l’univers des Arts plastiques congolais, le multidimensionnel Bafululu est spécialement peintre. Il prend distance avec le réalisme classique et opte pour une démarche artistique originale : dessiner l’univers infantile, tel est son créneau artistique. L’artiste Bafululu éprouve une vive passion pour les enfants et leur univers qui n’a que ses tableaux pour traduire les images faites de formes et de couleurs, de manières, de mots et de sensations tels que cette passion les remonte du plus profond de son être.
Né à Kinshasa, le 23 mars 1957, d’un père ivoiriste, Bafululu, à l’âge de scolarité, fréquente l’Ecole primaire St Gabriel à Yolo-Nord, dans la Commune de Kalamu. Et en 1972 son brevet de cycle d’orientation à l’Institut Kasa-Vubu. Dans cet établissement scolaire, Bafululu excella dans le cours de dessin par les esquisses qu’il réalisait.
Sa prédilection pour le dessin augmentait de plus en plus. Dans la vie normale, sa dextérité et son habileté manuelles se traduisaient par la fabrication des jouets pour enfants. La finesse qu’il conférait à ces jouets lui attirait la curiosité des admirateurs qui, en définitive, lui passait de nombreuses commandes.
Soucieux d’améliorer ses techniques de travail, Bafululu sollicita une place en 3ème année secondaire à l’institut des Beaux-Arts où il fut admis après une brillante réussite au test d’admission. Ainsi, de 1973 à 1977, il entreprit des études artistiques à l’institut des Beaux-Arts, Option Céramique. Le goût pour la céramique qui fut communiqué par son voisin de quartier. Manteto Baku, qui exécutait de magnifiques pièces dans ce domaine.
S’étant rendu compte des contraintes et exigences de la céramique, il s’inscrivit, en 1977, à l’Académie des Beaux-Arts. Là, il abandonna la céramique au profit de la peinture. En 1981, il obtint son diplôme de graduat en Peinture, comme on pouvait s’y attendre, avec Distinction.
Les études supérieures artistiques achevées, il travailla en brillant assistant aux côtés de Teddy Werwilghen, architecte et peintre aquarelliste. Très entreprenant et toujours préoccupé par les performances artistiques indispensables pour une excellente carrière d’artiste, Bafululu suivra des enseignements en Ensemblier-Décorateur à l’Académie des Beaux-Arts. Ce fut son deuxième diplôme de graduat qu’il décrocha en 1989. En 2005, il réussit à décrocher son diplôme de licence en arts plastiques option peinture, lors de la première promotion du second cycle avec distinction.
Saint Hervé M’Buy 

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