jeudi 29 décembre 2011

Communication : Les SMS de nouveau opérationnels


Les SMS de nouveau opérationnels. Suspendu, le 03 décembre 2011 dernier, sur ordre du gouvernement congolais évoquant des raisons de sécurité, le service SMS (short message service) de toutes les sociétés de téléphonie mobile en République démocratique du Congo est dorénavant opérationnel, à la grande satisfaction de tous les abonnés avertis. Cette levée de mesure qui se conforme, selon les autorités, aux dispositions de la loi cadre du 16 octobre 2002 sur les télécommunications en RDC, a été annoncée à la presse par le vice-premier ministre, ministre des postes et nouvelles technologies de la communication, Louis Léonce Koyagialo te Gerengbo. C’était mercredi 28 décembre 2011, à la faveur d’une réunion d’évaluation que le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et aménagement du territoire, Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu a eue, ce même jour, à Kinshasa, avec les opérateurs de téléphonie mobile.



En effet, dans une lettre du 28 décembre 2011 adressée aux directeurs généraux des sociétés VODACOM, AIRTEL, TIGO, CCT, SUPERCEL, STANDARD TELECOM, le chef de l’administration du territoire congolais rappelle le bien-fondé de sa correspondance du 03 décembre 2011 relative à la suspension du service SMS pour raison de sécurité. Le contexte de la suspension de ce service, s’il était besoin de le rappeler, est celui d’une situation postélectorale avec des résultats contestés par une frange non négligeable de la population de la capitale surtout. Et, la plupart des messages en ces temps très difficiles à gérer sur le plan sécuritaire, appelaient les Congolais au pillage, au vandalisme, à la haine entre provinces, entre ethnies et tribus, en utilisant l’arme d’appel de communication par service de messagerie.
Nul n’ignore l’impact encore frais dans nos mémoires que cela a eu dans certains pays arabes de l’Afrique lors du « Printemps arabes » ; notamment en Tunisie, en Egypte et en Lybie, pour ne pas les citer. Pour rappel, les révolutionnaires avaient usés de tous les supports sociaux, entre autres les sms.  Voilà qui rend facile la compréhension de l’implication du ministre ayant la sécurité nationale dans ses attributions. La levée de cette mesure après une séance de travail de ce dernier, on l’imagine bien, accompagné de quelques experts de son cabinet, avec les opérateurs du secteur de téléphonie mobile, est du genre à rassurer les Kinois. Ils ont longtemps vécu dans la psychose, partagés  entre inquiétude et crainte de vivre une situation très peu confortable de deux Républiques. L’officiel siégeant au Palais de la Nation, avec aux commandes Joseph Kabila, le président élu et celle parallèle de Limete, sise rue Pétunias, tenue de mains de vieux routier, va-t-en guerre et férus de la politique de la terre brulée, l’autoproclamé Etienne Tshisekedi. Après que ces deux présidents aient prêté serment, sous l’œil indifférent de la communauté internationale qui s’est apparemment abstenue d’une certaine manière, selon certains observateurs, à participer à celle de Kabila de la même manière qu’elle n’a pas condamné, non plus  l’acte de Tshisekedi. Il y a de quoi dire que pour les services attachés à ce secteur, la situation sécuritaire est désormais complètement sous contrôle du pouvoir légitime. Aussi, Adolphe Lumanu rappelle-t-il en outre aux mêmes sociétés leur engagement d’identifier obligatoirement tous leurs abonnés en vue de faciliter les enquêtes ultérieures sur tous ceux qui se rendraient coupables de délits sécuritaires dans l’utilisation des facilités que ces entreprises leur accordent. Mais au-delà de l’aspect purement sécuritaire de cette mesure, il sied de s’inquiéter d’abord pour l’amélioration du climat des affaires que Joseph Kabila entend poursuivre pour attirer de nouveaux investisseurs. On note que cette situation aura occasionné un manque à gagner pour les entreprises du domaine de la téléphonie cellulaire qui opèrent dans notre pays. Et, si c’était  le moindre mal face à la mort d’homme que les appels de ces messages pouvaient occasionner, la population qui a été incitée par les contestataires, à piller et à casser pour décourager la venue de nouveaux investisseurs, a-t-elle raison d’imputer la dégradation du climat des affaires à la suspension des SMS ? Il serait malhonnête d’y répondre par l’affirmative.

L’autre inquiétude concerne le respect de la liberté d’expression.   
                   
En effet, plusieurs personnes ont manqué de souhaiter des vœux à leur proches durant les festivités de la Noël. Avec la reprise des sms, la clientèle croit que les entreprises de téléphonie cellulaire vont se rattraper et leur permettre d’user de leurs droits en tant que clients. Car, certains, dont les malades, ont manqué de demander de l’aide et/ou de l’assistance médicale par exemple, avec les implications que cela a pu avoir sur leur état de santé. Visiblement, si la mesure a violé, pour quelque bonne cause soit-il, les accords conclus avec les opérateurs, ces derniers ne l’ont pas moins fait du respect des consommateurs qui n’ont reçu ni excuse, ni explication de la part de leurs partenaires pour ce désagrément. Pourtant, la bienséance dans le monde des affaires aurait exigé qu’au début ou à la fin de la période de troubles, la partie par laquelle un forfait qui entache la régularité du contrat arrive, fournisse des explications à son partenaire, si ce n’est pas pour présenter des excuses. Or, les abonnés constatent que les quelques sociétés qui leur envoient des messages de reprise du service SMS limitent leurs correspondances à la seule information du rétablissement du produit, sans plus. Certaines même, n’ont, semble-t-il, que faire du droit au respect que méritent leurs abonnés. Ceux-ci n’ont qu’à constater par eux-mêmes, la reprise du service. Beaucoup d’abonnées vont se rendre compte par voie de presse. On se demande, jusqu’à quand durera le manque de considération pour l’homme congolais ?

Saint Hervé M’Buy

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