vendredi 15 juillet 2011

Création : « Jupiter’Dance », Kinshasa, la dérive d’une capitale sans ethnie

 

Avec 450 ethnies, la RD Congo constitue à elle seule un grand vivier culturel. Elle a une capitale Kinshasa avec 7 millions d’habitants. Elle se reflète  comme une vitrine de cultures entrecroisées. Malgré la misère qui l’accable la musique reste le seul vecteur d’unité des ethnies constituant  la population de cette métropole africaine. Ces mélanges de sons et des rythmes qui découlent de ce foisonnement des cultures variées,  constituent donc la préoccupation de Jupiter. C’est dans les banlieues de Kin que l’artiste procède à un inventaire de sons. 

 Sans relâche avec des instruments de fortune  sortis de ghetto, Jupiter et le groupe Okwess forgent des créations tout en puissant dans la richesse culturelle du terroir. Il se bombe le torse en anthropologue en quête des sons enfouis dans les traditions.  Cette démarche constitue donc la substance d’un documentaire accrochant. Celui au délà de la recherche artistique de l’artiste et son groupe, il peint aussi la fresque des réalités  d’une capitale confrontée à des dures réalités sociales. L’œuvre apparaît un peu lyrique, on se plaint un peu trop comme pour désenvoûter cette misère noire de la banlieue, on s’extasie dans une musique endiablée. L’ennemi n°1 de toutes ces ethnies qui peuplent Kinshasa, c’est le gouvernement qui n’assure pas le quotidien, le social. C’est au pied de gratte-ciel que l’opposition est farouche. Comme si cela ne suffisait pas le délestage s’en mêle à la fête avec des coupures d’électricité monnaie courante à Kinshasa. Jupiter ne  désarme pas comme autant des kinois qui vivotent. Il recourt au groupe électrogène. A Kinshasa, on ne pleure plus des morts, on en compte par centaines de deuil. Plutôt, c’est une grande fête pour célébrer la misère. On marche aux rythmes de la fanfare pour enterrer des morts, on exhibe des danses traditionnelles d’une manière saccadée a Dieu Léopoldville de nos aïeux où faisait bon vivre. « Difficile à construire, facile à détruire... » s’écrie les rappeurs face à cette dure réalité. Ce film documentaire Jupiter’Dance a été réalisé en 2007.  
Saint Hervé M’Buy

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