lundi 23 janvier 2012

Question de l'heure: Le processus électoral en RD Congo fonce tout droit vers l’impasse

Le processus électoral va sans nul doute vers l’impasse en RD Congo. A quelques jours de la publication des résultats provisoires des législatives. Le navire électoral congolais s’engouffre dans un flot des contestations. Les contestateurs dénoncent des cas des fraudes et tricheries délibérées. Une quarantaine de députés nationaux sortants en République démocratique du Congo (RDC), appartenant tant à la Majorité présidentielle (MP) qu'à l'opposition, sur les 500 que compte l'Assemblée nationale, ont exigé l'annulation des élections législatives du 28 novembre dernier sur toute l'étendue du pays.  

 Fraudes et tricheries à grande échelle
La question de l’heure faut-il annuler les législatives en RD Congo ?   Les critiques fusent autour des résultats des élections législatives en République démocratique du Congo (RDC). Après l'Eglise catholique, c'est au tour de la mission nationale d'observation électorale de dénoncer les nombreuses irrégularités du scrutin et de demander son annulation. Comme lors de l'élection présidentielle, la mission relève plusieurs cas de "fraudes et de tricheries".
Sur le site de la BBC, Léonie Kandolo, responsable de la mission qui regroupe quatre ONG, explique qu'au "regard des irrégularités constatées, l'éloignement des observateurs et des témoins des opérations de compilation des résultats des élections législatives procède d'une volonté délibérée de fraude et de tricherie". Elle explique également que la mission "a du renoncer à publier les résultats de façon indépendante", "ce qui la pousse à remettre en cause l'ensemble du processus".
Comme pour la présidentielle, fortement contestée par l'opposition, le scrutin législatif s'est déroulé de manière chaotique, voir anarchique. Les deux élections ayant lieu le même jour, les observateurs estiment que ces scrutins sont entachés des mêmes soupçons de fraude massive. Joseph Kabila a pourtant été donné gagnant par la Commission électorale (CENI). L'opposant Etienne Tshisekedi qui est arrivé en seconde position dans une élection à un seul tour, s'est autoproclamé "président élu" après avoir rejeté les résultats et dénoncé de nombreuses irrégularités, constatées par plusieurs missions d'observation, comme le Centre Carter, l'Union européenne ou l'Eglise catholique congolaise.
Les experts américains jettent l'éponge en RD Congo
La mission d'experts internationaux chargée d'apporter une aide technique à la Commission électorale (CENI) de République démocratique du Congo (RDC) a-t-elle quitté le pays ? C'est ce qu'affirme le site Congo Forum depuis ce matin. Ces experts électoraux auraient arrêté leur mission "faute d'avoir accès aux données". Pour l'instant, cette information n'est pas confirmée par Kinshasa.
 Dans un très court article, le site internet Congo Forum affirme "de source généralement bien informée" que "les experts US en affaires électorales des organisations NDI et IFES ont arrêté leur mission et quitté la République Démocratique du Congo". Pour Congo Forum, les experts "n'ont pas eu accès aux données, qui en sont plus disponibles" et ont donc décidé "qu'ils n’avaient plus de raisons de rester". Ils auraient quitté la RDC le 13 janvier 2012. Cette information n'a pas été confirmée par les autorités congolaises.
 Au fait, les experts américains cherchaient à obtenir des donné4s physiques et techniques pouvant leur permettre d émettre des avis autorisés sur le caractère transparent ou non des résultats des scrutins législatifs nationaux du 28 novembre2011.
Ils auraient refusé, indique-t-on, d’être traités comme de simples caisses d’enregistrement des chiffres pré-compilés par le personnel de la CENI et déjà rendus publics dans les médias ainsi que le site Internet de cette institution d’appui à la démocratie.


Des pistes de solution
La mission, qui a déployé plus de 2.700 observateurs uniquement pour l'observation de la compilation des résultats, recommande "un dialogue politique pour résoudre la crise de légitimité des résultats des scrutins présidentiel et législatif".
Trois candidats de l’opposition à la présidentielle de fin 2011 en République démocratique du Congo ont demandé dimanche au chef de l’Etat réélu, Joseph Kabila, la convocation d’une « table ronde » avant la publication des résultats des législatives contestées.
Dans une déclaration commune, le président du Sénat Léon Kengo, Antipas Mbusa Nyamwisi et Adam Bombole Intole, respectivement 4e, 5e et 8e du scrutin du 28 novembre, « félicitent » les évêques catholiques congolais qui ont dénoncé le 12 janvier de « graves irrégularités » lors des scrutins présidentiel et législatif du 28 novembre 2011, et remis en question la « crédibilité » des résultats.
Pour répondre à « l’appel pressant au dialogue » lancé par les évêques pour « endiguer la crise se profilant à l’horizon«ils proposent la convocation par le président Kabila d’une « table ronde » sur « la problématique de la validation ou de l’invalidation » des législatives, « le nouveau calendrier électoral » et la « réorganisation » de la Commission électorale (Céni).
Outre Kabila, participeraient notamment à cette table ronde les 11 candidats à la présidentielle, les membres du bureau de la Céni, le Premier ministre, des délégués des confessions religieuses et d’ONG. Ils proposent aussi « l’accompagnement » de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne et d’organisations sous-régionales.
La présidentielle a été remportée par Joseph Kabila, devant l’opposant Etienne Tshisekedi qui s’est autoproclamé « président élu » après avoir rejeté les résultats en dénonçant de nombreuses irrégularités, constatées également par plusieurs pays et des missions d’observation.
 Belga, Radiookapi, Christophe Rigaud, Congo création active, Le Phare 

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