Mode et moeurs


Mode et Mœurs : Expulsion d’une danseuse sud-africaine de la Zambie se produisant sans sous-vêtements

Les autorités zambiennes ont renvoyé samedi dans son pays la danseuse sud-africaine Zodwa Wabantu, refusant qu'elle se produise dans ce pays conservateur car elle danse sans sous-vêtements, a affirmé l'organisateur de sa tournée.
Zodwa Wabantu devait danser samedi soir à l'occasion du lancement d'un album de musique mais elle a été expulsée dès son arrivée dans la matinée à l'aéroport international Kenneth Kaunda de Lusaka.

"Je peux confirmer que Zodwa a été renvoyée en Afrique du Sud par le département de l'immigration", a déclaré à l'AFP son imprésario Lucky Munakampe. Les raisons de cette décision n'ont pas été précisées, a-t-il ajouté.
Aucun responsable du département de l'immigration n'a pu être joint dans l'immédiat.
La semaine dernière, la ministre zambienne des Affaires religieuses, Godfridah Sumaili, avait indiqué à l'AFP que Zodwa Wabantu ne serait pas autorisée à se produire dans le pays.
"La Zambie est un pays chrétien dans lequel la moralité et l'éthique doivent être respectés. Nous n'attendons pas d'une femme qu'elle danse sans sous-vêtements", avait-elle expliqué.
La plupart des Zambiens sont chrétiens pratiquants. L'année dernière, les autorités chargées de la censure au Zimbabwe voisin avaient interdit à Zodwa Wabantu de danser lors d'un carnaval, à la suite d'une protestation d'une actrice locale.
Elles étaient ensuite revenues sur leur décision, autorisant la danseuse sud-africaine à se produire dans des locaux privés, mais elle avait refusé de se déplacer, affirmant avoir peur.
AFP





La cybercriminalité, un de vecteurs des violences basées sur le genre




Un simple clic, un simple téléchargement d’une photo ou un simple message écrit sur n’importe quel support des réseaux sociaux twiter, facebook, whatsApp, Viber, messenger peut changer le cours normal d’une histoire d’amour. Il peut briser l’harmonie d’un couple.

L’émergence de l’exploitation des réseaux sociaux dans la société congolaise a précédé la morale au point qu’on peut salir l’image d’une personne un temps réel par un simple clic sur le clavier. Plusieurs personnes se plaignent des effets pervers des technologies de l’information et de la communication. Elles ne savent pas à quel saint se vouer. Aussi longtemps que le législateur n’a pas prévu une réglementation claire sur cette question ayant trait à la protection de la vie privée.
Cette question de la nouvelle forme de violences faites particulièrement à la femme préoccupe plusieurs associations de protection de la femme et militants de la promotion du genre. Les voix s’élèvent de plus en plus dans certains salons pour un nouveau plaidoyer pour l’éradication des nouvelles formes des violences basées sur le genre et particulièrement à l’égard de la femme.
Ces nouvelles formes de violences basées sur le genre sont aussi consécutives aux effets pervers des technologies de l’information et de la communication. En effet, sur les téléphones portables, sites Internet et autres réseaux sociaux sont diffusés des images et messages à controverse qui n’honorent nullement la dignité de la femme. Beaucoup d’observateurs redoutent que les violences que vivent certaines femmes dans la vie quotidienne puissent avoir plus d’ampleur sur internet.
Cette stéréotype très poussée contre l’image de l’être féminin, en tant que mère et protectrice de famille énerve non seulement le bons sens, mais également n’est pas l’apanage de la culture congolaise. Contrairement aux autres violences d’actualité telles que ce qui est vécu à l’Est de la RD Congo, par voie des TIC, ces nouvelles formes de violences basées sur le genre ont des effets désastreux, à grande échelle, non seulement sur l’intégrité morale des personnes visées, mais aussi auprès des internautes en général. Les notions de l’éthique sont mises en déroute.
Seul, l’usager sait faire quoi de cela, tout dépend de son éducation et de son état d’esprit. S’approprier les TIC pour la dignité humaine. Pour faire face à cette évasion des TIC par l’immoralité, il est donc question de se réapproprier la technologie.
Le boom des téléphones portables et autres supports des NTIC avec ses effets pervers n’a sûrement pas préparé les Congolais à faire face à ces dérapages. Le grand coup de ballet traîne à venir pour éradiquer ces nouvelles formes de violences basées sur le genre. Face à cette réalité, il est question de mobiliser les décideurs et le Parlement à concevoir des lois plus coercitives pour éradiquer la cybercriminalité et autres effets pervers des NTIC.
Il est aussi question d’informer, de former et de renforcer les connaissances de ce public cible, les femmes et jeunes filles, sur les technologies de l’information et de la communication. Les sites affichant des images perverses portent gravement atteinte à la dignité des concernés.
Dans le cadre des actions des lobbyings contre ces nouvelles formes de violences, il est question de sensibiliser les parents pour leur montrer que même les jeux vidéos, il faut bien les choisir. Il y a lieu même de boycotter ceux qui perpétuent la violence basée sur le genre par voie des NTIC.
Il faut aussi que les parents apprennent à leurs enfants les dangers liés au téléphone portable ou internet en lieu et place de les traumatiser en essayant chaque fois de contrôler leurs utilisations. C’est du moins ce que soutiennent les activistes de l’approche genre. Une réputation salie, un secret mis à nu, peut faire mal.
Il peut même coûter la vie à une personne. Il y a des moyens de se protéger contre cette vague des violences. Les femmes et les filles doivent être informées des dérapages des NTIC et apprendre à s’en approprier pour mieux préserver leur image, en tant que mère et future mère.

Saint Hervé M’Buy




Pour le développement de la société
 Béatrice Mbuyamba : « la femme est une partenaire incontournable »


Mme Béatrice Mbuyamba, Directeur à la DGDA

Dans un monde où le concept ‘’partenariat homme-femme’’ est en vogue, il est incontournable que les deux collaborent dans tous les domaines de la vie, pour le développement de la société. C’est ce que pense Mme Béatrice Mbuyamba, récemment nommée Directeur à la DGDA, Direction générale des douanes et accises.
Que pensez-vous du concept ‘’partenariat homme-femme’’ ?
Le partenariat homme-femme renvoie les êtres masculin et féminin à la participation à la chose publique. Selon cette notion, la femme doit être dans toutes les sphères de la vie, aux côtés de l’homme. La femme est donc ce « partenaire éternel de l’homme ». Remontant à la création, Dieu avait trouvé utile que la femme soit à côté de l’homme. J’ai toujours dit à mes collègues hommes que nous ne sommes pas là pour les étouffer, ou pour prendre leur place. Nous sommes des ‘’aides’’. Si l’homme était complet, Dieu ne l’aurait pas fait. Nous pouvons les épauler dans un domaine ou un autre grâce à des vertus dont nous disposons.
Sur le plan social, en quoi êtes-vous personnellement partenaire à votre mari au foyer ?
J’ai une base à moi, mon fondement. Quand je travaille, c’est pour mon mari. Je lui apporte toute ma part à la maison : salaire, prime, …Je n’oublierai jamais que c’est avec sa bénédiction que je travaille [Ndlr : même si au Parlement le débat sur l’abrogation de l’autorisation maritale est lancé].
J’ai encore en moi cette définition selon laquelle l’homme est le chef de la famille, la femme comprise. C’est lui mon patron numéro 1. Ça ne me dérange pas. Et tout homme normal me trouverait normale.
Partenaire sur le plan socioprofessionnel, l’êtes-vous réellement ?
Ici, je me sens très bien dans ma peau, avec mes collègues hommes. Je reconnais sans orgueil que ma contribution est très importante dans notre régie financière. Mes collègues tous sexes confondus, m’apprécient beaucoup quant à cela.
Je viens d’être promue au rang de directeur, il y a peu. Plusieurs d’entre mes collègues hommes sont allés jusqu’à me dire : « nous savions que tu le mérites,… il fallait en arriver là depuis longtemps,… ». Bref, ils reconnaissent mes capacités.
Je n’ai pas à me sous-estimer. Je suis chef de file, partenaire valable, je suis à ma place.
Il faut cependant reconnaître qu’être acceptée de tous les hommes demeure un problème éternel. Dans sa masculinité, l’homme accepte difficilement la femme. C’est naturel. Mais grâce à notre savoir-faire, notre savoir-être, bien d’hommes reviennent aux bons sentiments.
Et dans l’Eglise…
L’église est avant tout une communauté des frères et sœurs. Si j’ai un rôle à jouer, en tant que croyante, je dois le jouer : soutenir les œuvres pastorales, assistance et libéralité en faveur des frères et sœurs, contribution à la construction du temple, … je fais de mon mieux pour le faire, comme le ferait aussi bien tous les frères.
Que prodiguerez-vous comme conseil à l’endroit de ces femmes qui attendent tout de leurs partenaires hommes ?
Elles ont tort. Le problème du développement concerne aussi bien l’homme que la femme. Quand bien même toutes les femmes ne deviendront pas devenir ministres, députées, présidentes, … mais chacune, là où elle se trouve, a quelque chose à faire. Elles devront alors rentrer au-dedans d’elles-mêmes et découvrir qu’elles ont des vertus à exploiter ! Elles sont utiles dans la société, même en tant qu’épouses et mères au foyer.
Comment appréciez-vous l’évolution de la femme dans la prise de conscience face au développement de la société ?
Beaucoup de paramètres entrent en jeu. Il y a encore du chemin à faire tant il y a encore une pesanteur quelque part. Celles qui n’ont pas encore pris conscience constituent un obstacle à elles-mêmes. Celles qui ont pris conscience, trouvent des obstacles aussi bien de la part des hommes que des femmes...
Avez-vous un appel à lancer ?
C’est le moment de redire : « femmes, réveillons-nous ! ». Ce monde nous appartient à nous tous. Nous y avons une aussi grande place autant que nos partenaires hommes. Quant à la presse, qu’elle soit mobile et attentive pour nous accompagner partout dans cette lutte.
Propos recueillis par Emmanuel Badibanga


Vagabondage sexuel et kinoiserie sous couvert de la saison sèche



Kinshasa


La « kinoiserie » est un néologisme à prendre péjorativement. La kinoiserie s’illustre par une série des comportements négatifs propre aux kinois qui marche à l’encontre des bonnes mœurs, aux bons sens. La kinoiserie fait bon ménage avec les antivaleurs. Des comportements à décrier qui semblent devenir des habitudes propres aux citoyens d’une ville surpeuplée et sans ethnies (ndlr : une rupture remarquable avec des valeurs identitaires et d’origine d’un citoyen, une fois à Kinshasa, Il se reconnait en kinois).
Tels que dans ce temps de saison sèche, la kinoiserie engendre des faits quelque peu surprenant allant de simple partie d’ébats sexuel aux pratiques digne d’orgie. Ces inciviques prétextent que c’est le temps des amours et que tous les coups sont permis. Chose qui choque les bonnes mœurs et mérite une culture citoyenne dans le sens de la culture de valeurs
Kinshasa aux rythmes d’Elanga Kanga bana
Si une franche de la population s’attèle à garder les notions de la civilisation, du savoir-vivre et de la bonne éducation, une autre s’adonne au libertinage aigue. Les gens de bons sens sont quelque peu choqués, de constater que certains compatriotes ont du mal à s’adapter aux rythmes d’une société moderne.
En ce temps de saison sèche caractérisée par un climat froid et sec surtout aux premières heures de la matinée et à la tombée de la soirée, il se développe certains comportements dans les vécus quotidiens de kinois.
Tels que chez les tenanciers de débits de boissons, ils se plaignent qu’ils ne fond pas des bonnes affaires. Les kinois désertent les terrasses à la suite du climat frais. Les cireurs font des bonnes affaires parce que la terre sèche saupoudre les chaussures. Et dans le lot, les tenanciers des hôtels connaissent une ambiance tout à fait particulière.
« On note une affluence de clients. C’est la bonne saison pour nous. La saison sèche est rentable. Des couples se retirent dans nos chambres pour des nuitées et beaucoup plus de jeunes pour des passages… », a confirmé à la rédaction un tenancier d’un hôtel de fortune. Et là ou le bas blesse, parmi les potentiels clients figurent une forte franche de la jeunesse qui sollicite des rendez-vous dans ces institutions hôtelières. Les plus souvent, leur fréquentation échappe au contrôle de la police de mœurs et des parents.
Ces comportements choquent les bonnes mœurs. Partant d’une certaine croyance que la saison sèche c’est le temps des amours. Les plus jeunes s’adonnent à fond aux pratiques sexuelles prétextant que la fraicheur incite la libido.
« Elanga kanga bana iso na iso kuya kuya yaka na chauffé yo papa na ngai » (ndlr : Il fait tellement froid. Entre nous, viens qu’on se chauffe mon frère), s’écrie dans un jargon bizarre une prostituée aux croisements des avenues de la Démocratie ex-Huileries et de Kabinda face à un groupe de jeunes qui s’attèlent à gagner le quartier Djalo aux abords du Stade de Martyrs de la Pentecôte.
Contre toute attente, un jeune homme file à l’anglaise avec une jeune fille maquillée comme une voiture volée pour un moment d’intimité. Des scènes pareilles n’échappent plus au regard des retardataires qui gagnent leurs domiciles en ce temps de saison sèche. Les rues se vident très tôt et tous les coups sont permis au bas de la ceinture sur la voie publique dans les tunnels obscurs de certains quartiers de Kinshasa.
Et tant pis pour les voyeurs et autres résidants qui n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes et dans une certaine mesure se demandent sur quel Saint se vouer à la suite des bruits sourds de gémissements aux pieds de leurs murs. C’est ainsi que dans certains quartiers de la capitale, on enregistre de taux élevé des filles mères.
Pas de sagesse sous la ceinture…
Fonctionnaires de l’Etat, enseignants des écoles environnantes, commerçants et enfants de la rue échouent dans un restaurant de fortune tout à fait particulier aux abords du fleuve Congo. Un cadre d’entreprise qui s’est retrouvé par là, demande poliment à la tenancière où se trouvent les installations sanitaires. La bonne dame sans parler fait un signe de la tête vers la broussaille. Ici, dans ce malewa, après avoir mangé, il faut se débrouiller pour se soulager. Autrement dit, il faut faire face aux fourmis rouges dans la broussaille pour se soulager dans la nature.
Sans papier mouchoir, il faut se débrouiller avec les feuilles sauvages. Il faut se méfier aussi des serpents de passage par là en ce temps de saison seche. « Oh papa, ils sont rares et ne sont pas venimeux », renchérit la serveuse aux inquiétudes de son client tout en s’essuyant la figure avec sa blouse, laissant entrevoir son nombril.
Ici, les clients, les plus nantis sont souvent la cible des serveuses au restaurant affectueusement appelé « Bord ezanga kombo ». Après un service de liboke, la serveuse ménage au mieux son client par un massage très érotique. La suite de l’acte se déroule dans la pénombre de la cuisine dont la pièce est constituée des tissus de vieux sacs de farine désaffectés, au point de renverser verres et marmites.
« Ici chez moi, le client entre Ok et sort K.O, en ce temps de saison sèche, je le chauffe avec un café bien concocté », crie un serveur à qui veut l’attendre. Un constat saute au grand jour que se soit dans le jet société que dans les tunnels obscurs de la commune de Kalamu, les comportements de certains compatriotes s’avoisinent. Et, cela se reflète dans la Kinoiserie qui répond à un protocole, il n’y a pas de sagesse sous le ceinture.
Et, Les conséquences… les chimistes de la rue
Et en ce siècle de vitesse, l’abstinence ne constitue pas un vocabulaire pour certains jeunes qui s’adonnent au sexe à souhait. Et, pour contourner des conclusions de rapport sexuel suspect, les jeunes se confient aux chimistes de la rue.
Les jeunes gens qui s’adonnent au rapport sexuel précoce sont confrontés aux grossesses non désirées. Aussi longtemps que leurs partenaires aussi jeunes ne sont pas suffisamment informés sur leur cycle menstruel. Une réalité est perceptible à Kinshasa, les parents ne s’adonnent pas suffisamment à l’éducation sexuelle de leurs enfants, particulièrement les filles.
Et pour palier à cette réalité de grossesse non désirées, conséquence d’une saison sèche trop agitée, après quelques mois de ce vagabondage sexuel, certains de ces jeunes recourent aux chimistes de la rue. Qui est sensé composer des solutions bizarres pour éventrer le boa.
C’est ce qui est grave après un rapport sexuel suspect, en période d’ovulation, les jeunes filles s’administrent des médicaments anti-vermifuges à forte dose pour soit disant empêcher les spermatozoïdes d’atteindre leur objectif. Certaines même sont victimes du surdosage de ces produits pharmaceutiques au risque de décès.
Et dans la plupart de cas, ces médicaments ne constituent que des placebos. Si elles ne tombent pas enceintes…c’est plutôt un coup du hasard, c’est l’effet psychologique. La biologie renseigne que la trajectoire des spermatozoïdes est une véritable partie de sprints et que le premier n’atteint pas toujours la ligne d’arrivée.
Bref, il est opportun pour les parents et les éducateurs de s’investir dans la culture citoyenne de valeurs pour le développement de la société congolaise. Comme on dit le grand héritage qu’un parent peut laisser à ses enfants, c’est l’éducation. Les parents ne doivent pas se dédouaner de leurs responsabilités dans la famille.
Saint Hervé M’Buy


Etudiante ou prostituée déguisée? « Moseka La jolie » entre Fac et flat

une caricature de Dick Esale


De nos jours, la tenue extravagante de la jeune étudiante est au centre de tous les débats, en famille, au marché comme à l’église. Ses pantalons collants et autre accoutrement sexy « impropres à la vertu », donnent une ambiance tout à fait particulière à l’environnement des universités et instituts supérieurs dans la ville province de Kinshasa. D ‘un regard intéressé, certains observateurs ne savent plus distinguer l’étudiante de la fille du trottoir. Cette dépravation de moeurs se conjugue avec une certaine dose de délinquance juvénile en milieu universitaire. Tout dépend de la motivation de chaque étudiante lorsqu’ elle se mire et enfile sa tenue le matin chez elle avant d’aller au cours.

Entre la faculté et les flats hôtels de la place, elle a choisi sa route, exploité à fond ses charmes à prix d’or moyennant quelques astuces. Au courant de la semaine, elle se présente le matin à la faculté et le soir, tout dépend de sa toile d’araignée, elle s’affiche dans les couloirs des flats hôtels de Kinshasa pour se prostituer.

Du pain à la chair humaine
Elle, c’est «Moseka La jolie », tel est son nom de code. Surprise sur la terrasse d’un night club huppé de la ville aux abords du boulevard du 30 Juin, avant de vider son verre, elle s’est ouverte à nous sans gêne. Sa vie n’est pas un gâteau, avance-t-elle à qui veut l’attendre. «J’ai fait tout dans ma vie pour survivre et surmonter l‘illusion que je me suis fait de la ville de Kinshasa. Je pensais de mon Mbandaka natal que tout était facile pour s ‘enrichir plus vite à Kinshasa. Mon illusion s ‘est arrêtée net à la mort de mon oncle.., les difficultés de la vie ont surgis», a lâché la jeune fille. Après un brin de sourire, elle renchérit, « le fruit des prouesses sexuelles de mes quinze ans, c ‘est la naissance de ma petite fille. Elle m ‘a donnée plus de dynamisme pour surmonter les dures réalités de Kinshasa ».
Fille mère, elle a vendu du pain afin de se procurer un peu de bénéfice pour survivre et nourrir sa fille. Et pour se faire, elle passait de fois de nuit blanche au pied de la boulangerie pour se procurer des pains aux petites heures de la matinée. Avec la mort de son oncle, avec un diplôme d’Etat à la main en tant qu’autodidacte, elle s’est jetée sur le trottoir pour s’arracher des jours meilleurs. Brusque interruption de la conversion au passage d’une fille vêtue d’une petite jupe à la peau poussiéreuse. Puis, reprenant son souffle, elle lâche sa préoccupation «Bana oyo baso bebisa mosala na biso... » (ndlr : ces enfants bradent notre métier par des sollicitations à vil prix).
Vêtue d’une jupe griffée et d’un bustier dernier cris, «Moseka La jolie» dénonce l’envahissement de leur métier par des plus jeunes non expérimentées. Alors que selon ses dires, Moseka s’adonne le plus souvent au contrôle médical et facture ces partenaires au delà de 100 Usd pour une partie de plaisir. Elle voit sa carrière dominée par des jeunes prostituées qui sollicitent leurs clients au prix d’une mesure de cacahouètes. «Avec 400 FC, elles sont capables de s ‘étaler sur une banquette arrière d’une voiture ou sur les étalages des marchés avec ou sans préservatif dommage ! », renchérit-t-elle avec amertume.
Le sanctuaire de Moseka contrairement aux autres prostituées, c’est en milieu universitaire, elle fait d’une pierre deux coups. Farde à la main, elle se pointe à la mi-journée, presque à l’heure de la pause, vêtue d’une tenue décolletée et maquillée comme une voiture volée. Téléphone portable à la main, elle est en quête d’un potentiel client. Elle commence le plus souvent par visiter les terrasses aux alentours de l’établissement universitaire. Ces partenaires sont à compter dans le milieu professionnel (professeurs d’université, chefs de travaux, assistants et rarement des étudiants), cadres d’entreprise et hommes d’affaires.
Entre la pause et la dernière heure de la sortie des cours, elle se présente à l’auditoire d’un air désintéressé, juste le temps d’animer et de déranger la bonne marche des enseignements. Sans ambition pour son devenir, cette étudiante exceptionnelle qui pratique une prostitution occasionnelle, croit à ses charmes et elle en fait aussi une arme de séduction pour obtenir les points (points sexuellement transmissibles «PST »). Ses dessous, elle les expose à l’enseignant en échange des meilleures côtes contrairement aux étudiants appliqués qui doivent faire fonctionner leurs méninges.
En dépit de toutes ses arnaques pour gagner sa vie, Moseka est par moment rattraper par son amour propre. « Rassurez-vous, je suis femme. Je rêve d’un mariage heureux avec l’‘homme de ma vie comme dans une partie de poker. Je sais faire la part de chose entre mon train de vie et ma vie privée. Raison pour laquelle je ne m ‘affiche pas avec mon vrai nom dans mes numéros... Des sexagénaires se révèlent pour moi des proies faciles à gérer... surtout rentable. Rassurez-vous, je m ‘arrange pour mettre ma fille à l’abri de ma déviation. C’est pour elle que je me sacrifie. Je souhaite qu‘elle devienne une femme entrepreneur à l’abri des contraintes sociales... Rassurez-vous mon expérience de vie est dure. Je me hais par moment... », a révélé Moseka La jolie.
Saint Hervé M’BUY


La sapologie,
un culte pour des grands couturiers à Kinshasa
 

A Kinshasa, la sapologie est, avant tout, une religion pour les jeunes adeptes qui se conforment aux exigences de la haute couture à tout prix et dans le temps. Au delà de leurs activités journalières, ils ont du goût pour des fringues étiquetées par des grands couturiers mondialement connus.
Des marques de grands couturiers italiens, français, japonais…se disputent la vedette sur les artères de Kinshasa. Un jeune dit « branché » ou « sapeur » doit tenir compte de marque de couturiers en vogue à l’image des stars congolaises de la musique, réputées pour leur engouement très prononcé pour la sape (ndlr : société des ambianceurs et des personnes élégantes). Dans la petite valise d’un sapeur, rien n’est classé au hasard Bijoux, lunettes noires, pantalons, chaussures, vestes, manteaux et même les slips...se réclament d’un créateur de renom. La sapologie a sa terre promise Kinshasa où l’habillement est teinté d’une certaine extravagance à outrance, pour ceux qui se confirment de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes. La capitale voisine Brazzaville en République du Congo se réclame aussi sa place dans l’histoire de la sape.
Sapeur de 7 à 77 ans…dans l’illusion Kinshasa, c’est une de villes au monde où certains jeunes et vieux dits branchés aiment s’afficher avec des vêtements sans enlever les étiquettes d’emballages. Shegues, certains « excellences » (ndlr : officiels), intellectuels et autres prostituées pour se prévaloir qu’ils sont dans la mode et surtout à la page, laissent voir leurs griffes.


Certains laissent balancer l’étiquette des manches de leurs costards tout arpentant les artères de la ville de Kinshasa. Derrière leurs têtes, c’est l’illusion d’appartenir à une certaine classe nantie de la société congolaise. Et, cela ne suffit pas, il laisse traîner à ses pieds sa valise Louis Witton contenant du reste, la richesse de sa garde robe. Au moindre accrochage avec un autre « exhibitionniste », ce sapeur déploie son armada des vêtements et autres chaussures coûteux et griffés par des créateurs japonais et italiens. Il lève d’un coup, un pied de ses chaussures de tennis d’origine italienne Prada, à son concurrent de circonstance. Son adversaire fait autant cette fois c’est une chaussure Lacoste.
Pour d’autres, certaines femmes en l’occurrence, ose même abandonner l’étiquette de leur string, Calvin Klein, se balancer au niveau de la ceinture de leur pantalon jeans à la taille basse dit « fashion ». Pour cette jeune fille rencontrée dans une terrasse au quartier Matonge dans la commune de Kalamu, c’est une manière pour elle de s’affirmer qu’elle est dans le temps donc « in ».
Et que les fringues qu’elle a enfilées, sont nouvellement sorties des sachets d’emballages, pimpants neufs. « Bapetits na ngai bozomona Nkewa toujours…ba taureau bakonda… » (Mes petits…je suis toujours dans le temps, les jaloux vont maigrir…), martèle-t-elle à celui qui veut l’écouter.
Cette mode d’expression en public a pris de l’ampleur au point que sous un soleil torride, certains jeunes endossent les manteaux en Versace. « Moto naza toujours na top, je suis l’homme de quatre saisons…mikili pamba pamba, botala bilele » (ndlr : « mon pot, je suis toujours au top, je suis habitué au quatre saisons…je fais l’Europe tout le temps, regardez mes vêtements », se crie ce jeune sapeur sur l’avenue Kimbondo dans la commune de Bandalungwa. A grand pas, ces cinq sapeurs s’adonnent à un exhibitionnisme digne d’un défilé de mode d’un créateur. Ce qui est vrai depuis qu’ils sont nés…ils n’ont jamais monté dans un avion, ni sorti de KInshasa.
Le revers de la médaille de la « sapologie »
Ces adeptes de la sape, ou encore de la sapologie (néologisme empreinte à l’artiste musicien Papa Wemba) doivent savoir, on s’habille pour se couvrir le corps. C’est vrai qu’en s’habillant, on a le souci de se présenter dans son meilleur jour, bref d’être élégant. Toutefois, cette élégance ne tient nécessairement pas compter du coût financier, ni de la griffe du vêtement, mais plutôt à la propreté, à la concordance de couleur, à la prestance personnelle d’un individu, etc.
Or, de nos jours, la sapologie, une des expressions de la kinoiserie révèle une autre réalité de l’individu sapeur à l’encontre des bonnes mœurs. La sapologie est un autre son de cloche aux notions de la mode, même le couturier Versace risque de se retourner dans sa tombe. ET pourquoi ? A Kinshasa, certaines personnes de 7 à 77 ans s’adonnent un peu trop à la mode au point de frôler le ridicule au nom de la sapologie.
La leçon d’un couturier abordé par la rédaction nous révèle qu’on peut s’habiller des griffes de grands couturiers mondialement connus mais en s’affichant dans une tenue correcte. Et derrière la sapologie se cache un autre souci de couvrir sa misère en créant l’illusion d’une vie meilleure. Beaucoup de sapeurs sont issues des familles misérables mais le paradoxe, il n’hésite pas de se chausser en Weston, qui vaut au plus bas 500 euros.
Dans certains quartiers comme Yolo, Matonge, camp Kauka dans la commune de Kalamu, et un peu partout à Kinshasa, des fêtes et des cérémonies funéraires constituent désormais de lieux bien indiqués pour se rivaliser de grandes marques de couturiers Masatomo, J3, Versace en terme de grandes rivalités et démonstrations entre groupes de jeunes.
Paradoxe, un de ces jeunes sapeurs, fils d’un fonctionnaire de l’ex-Otraco à la retraite au camp Kauka dans la commune de Kalamu, frime avec une veste excessivement chère, griffée « Masatomo » dont les manches dominent quelque peu ses mains. Il fredonne un air de « Viva la musica ». Il vient, à peine, de détourner, pour se vêtir, une poignée d’Euros envoyés par sa grande sœur, habitant Bruxelles pour épauler la famille à Kinshasa.
A voir son petit déjeuner de fortune est constitué de deux petits paquets de biscuits et d’un verre d’eau, laissant trimer le reste de la famille pour une veste griffée.
Cette fois dans la commune de Kinshasa, une descente dans une d’une étudiante en communication est assez révélatrice. Elle a du goût et elle se dit branchée. Les cintres de la jeune fille sont couverts d’une collection des jeans et t-shirt de marque levi’s, Calvin Klein, Ralph Laurent, Fubu – For us. Elle-même est vêtue pour l’occasion d’une robe moulante qui laisse échapper de sa fente un quartier de cuisse imposant. Elle se vante d’être toujours dans le temps. Sauf qu’à la différence de ces condisciples, elle est soutenue par son fiancé qui travaille dans un organisme international.
Elle se procure ses vêtements dans une célèbre boutique située au rond-point Forescom à Gombe, à l’exemple de son récent pantalon jeans Versace, pas moins de 100 Usd. En sortant de sa chambre, elle nous rassure qu’elle est très méticuleuse en matière d’habillement qu’elle ne peut rien envier d’une star de la musique congolaise.
Saint Hervé M’Buy



Mode et mœurs

Les sans dessous plus visibles à Kinshasa

“Mwana na nga ya mwasi oyo nazo mona ezali molimo na pité” s’est une sexagenaire au passage d’une demoiselle. Celle-ci s’est vetue d’un pagne à sa manière, plus osé et exhibitionniste. Son pagne pourvu d’une fente jusqu’au quartier des cuisses, laisse entrevoir son dessous.
Plus de corps et moins de vêtements, tel semble être l’option de certaines kinoises. La ville provinces de Kinshasa connaît aujourd’hui une profonde déperdition des mœurs, mieux une vaine mutation vestimentaire. Des taille basse, jupe moulante laissant échappées des quartiers des cuisses, des pagnes sans enfiler un dessous constituent l’arsenal de séduction vestimentaire mis en orbite particulièrement en ce temps de conjoncture et avec un mobile précis. 


L’extravagance vestimentaire bat son plein dans le chef de certaines kinoises des diverses générations. O tempora ! O mores ! (Oh !  Temps, oh ! Mœurs), a dit Cicéron en son temps en critiquant la déperdition des mœurs des romains. Le choix quotidien en matière d’habillement est dans une certaine mesure influencé par la mode. Cette vague de mondialisation dans le domaine de l’habillement ne laisse pas Kinshasa à l’abri. String, pantalon taille -basse et stretch, pantalons fendus partout, des sous-vêtements qui laissent voir les aisselles et autres fessiers, les mini- jupes, collants, juste corps,…captivent un grand nombre de filles ferventes amoureuses et conditionnelles de la mode. Même le pasteur du coin semble par moment succombé à la séduction.  « Oyo eza molimo na pité…ndeko na molimo » (ndlr: Ça c’est esprit impudique...ma soeur dans l’Esprit) , s’écrie un homme de Dieu à la vue de sa servante plongé dans une robe moulante embrassant comme un gang ses rondeurs.
La mode, au féminin, c’est l’adhésion par le plus grand nombre à une façon aussi transitoire qu’impérieuse de se vêtir ou de se comporter. La mode évolue au gré du vent à Kinshasa au prix même de laisser dans les oubliettes le minimum de moralité. Entre-temps pour les plus vicieux de kinois, ils  s’adonnent aux parties de striptease entretenue par le débordement de la mode.  Des femmes en forte posture se laissent aller dans des tenues plus ou moins osées.

Kinshasa, l’arène de l’écurie sans « calebar »
La ville - province de Kinshasa vit depuis temps au rythme « endiablé », « ignoble » d’un nouveau phénomène vestimentaire qui s’encre de plus en plus dans le chef de la gent féminine. L’écurie « sans calebar »  mieux des filles  qui trouve de l’attrait  d’arborer des slips (string)  ou non en dessous de leurs pantalons, jupes et pagnes trône en bonne place dans les universités, instituts supérieurs et autres entreprises publiques et privées de Kinshasa.
Diverses raisons président à cette option  des filles qui pavanent dans les rues et ruelles de Kinshasa sans rien glisser en dessous de leurs habits. « Je me sens à l’aise sans sous vêtement. Je suis tous le temps en pantalon et je ne trouve aucune utilité d’arborer un dessous,….et par moment je porte un string qui me gène de fois. Le fait de me promener  sans enfiler un slip me rend plus à l’aise et surtout quand j’ai des mayaka autour de la hanche “, a soutenus une vendeuse qui a requis l’anonymat.
Pour certaines, cette forme de mode expose les filles à de multiples maladies par manque d’hygiène intime et corporelle. Cette nouvelle mode qui avilit la femme est loin de respecter les règles médicales.  Les poils se trouvant éparpillés au niveau de l’organe génital de la femme jouent un grand rôle quant à sa protection. Ces poils protégent la femme contre la poussière et contre les germes qui peuvent facilement infecter l’organe génital de la femme. Le sous-vetement joue un rôle bénéfique chez l’homme comme aussi chez la femme. Sans le sous-vêtement, l’intime de la femme, particulièrement, est exposé directement à la poussière que laisse filtrer le tissu   et autre frottement. « Aux filles qui se cramponnent encore à cette mode qui rend nulle la réputation de la femme de comprendre la portée des slips. Vaux mieux à la rigueur porter un string que de rien mettre », a conseillé une source médicale.
Pour la petite histoire, être élégant, c’est savoir choisir et récupérer dans les courants les courants de la mode ce qui convient à sa silhouette, à son style de vie et son âge. C’est aussi trouvé une correspondance entre son identité à soi et l’expression de cette identité.
Saint Hervé M’Buy

 

Mode et mœurs


La sape, un culte pour les grands couturiers à Kinshasa

*Kokobar et cavali parlent de la sape


A Kinshasa, la sape est avant tout une religion pour les jeunes « Cavalli »  et son ami « Kokobar de la sape ».  Au delà de leurs activités journalières, ils ont  du goût pour  des fringues étiquetés par des grands couturiers mondialement connus. Dans leurs valises, rien n’est classé au hasard Bijoux, lunettes noires, pantalons, chaussures, vestes, manteaux et même les slips...se réclament  d’un créateur de renom. La sape a sa terre promise Kinshasa où l’habillement est teinté d’une certaine extravagance à outrance et griffé, pour ceux qui se confirment de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, en sigle la sape.

Cavalli : la sape, une passion partagée
Gladys Molenga dit  Cavalli  se partage la même passion, la sape. Etre toujours élégant et à la page de nouvelles créations vestimentaires.  La sape est avant tout une religion pour le jeune Cavalli. Dans sa valise, il regroupe des collections de « Dolce gabbana », « Comme des garçons », « Kenzo », etc, mais toutefois, Cavalli a du goût pour « Madame Ray » (Comme des garçons) et exclusivement pour son couturier préféré « Roberto Cavalli ».
 Il en a même fait son prénom dans sa carte d’électeur. Il estime être son représentant dans  la commune de Kinshasa. Pour Cavalli, c’est un parcours de combattant pour se procurer ces pièces de collection excessivement chère par  rapport à leur bourse. Il bénéficie des dons de leurs compatriotes en séjour à Kinshasa et d’autres proviennent de certains marchandages avec certains de ses amis. En tant que sapeur et « combattant du gouvernement de la sape » confirmé dans la commune de Kinshasa, il démontre que la tendance actuelle, c’est le costard cintré avec  un bouton pour plusieurs couturiers tels que  Yoshi Yamamoto, Jean-Paul Gauthier, etc.   
« Nous, nous sommes différents des japonais qui s’habillent souvent en tenue relax et à moindre coût. Nous privilégions d’abord la sape, c’est d’abord la fondation, les chaussures de haute facture et à triple semelles et à la haute couture », a laissé entendre Gladys Molenga dit « Cavalli ».



Kokobar de la sape
Dans la commune de Kinshasa, Patrick Mulunda Weston dit « Kokobar de la sape » s’illustre comme le défenseur de la religion Kitendi (ndlr, défenseur de la religion de la sape, le grand père de la sape). Il se reconnaît de la société des ambianceurs et des personnes élégantes. Dans sa garde robe, il aligne une collection de Yoshi Yamamoto, Comme des garçons et côte chaussures des paires de Weston. Toutefois, il a du goût pour « Yoshi Yamamoto », « Comme des garçons » et « Viviane Weston ». « Moi, j’aime porter des drôles de chose pas des tenues classiques. Et la tendance actuelle, il faut porter un costume one bouton et surtout des bons tissus », a expliqué Kokobar de la sape. « Je prends soin de prendre toutes les informations sur la sape sur Euronews pour être dans le temps », a indiqué Kokobar de la sape.
Pour Kokobar de la sape, être sapeur, c’est d’abord avoir du goût pour la fondation, les chaussures  et des tenues de grands couturiers. « Nous, les sapeurs, nous sommes différents de japonais, on respecte les normes de la sape. Bien s’habiller, être élégant, bien parfumé et bien coiffé…bref tu as une note de bonne conduite et d’estime », a renchéri Kokobar de la sape.


Saint Hervé M’Buy
Kinshasa : tout est noir comme la misère
II est 19 heures 30’ au Camp Kauka un des quartiers de la  commune de Kalamu, alors qu’une lycéenne s’apprête à mettre au propre son devoir, soudain, une brusque coupure d’électricité. La petite crie: « Maman où se trouvent les bougies ! Comme à l’accoutumée, la société nationale de l’électricité n’a pas pris soin d’annoncer cette coupure à ses abonnés du secteur.

Sur la véranda, une bonne femme s’affaire à dénouer là couche de son bébé avec l’aide de l’éclairage d’un téléphone portable VIP. C’est alors qu’en ce moment, dans une terrasse du quartier 20 mai, un jeune homme entame sa deuxième bouteille de bière. Il se rend compte qu’il est dans le noir, les barmaids s’affairent à éclairer le périmètre avec l’aide d’un groupe électrogène de seconde main, il s’en suit alors un véritable tapagé aux oreilles de clients de sa terrasse, la musique est relancée en plein décibel tant soit peu pour surmonter les grondements de cette machine d’origine chinoise.  Ce jeune homme doit causer alors à tue-tête avec son ami.
Aux abords de la rivière Kalamu, une maman s’affaire à regrouper ses enfants à la sortie de l’Eglise dans la mesure où ce cours d’eau n’a pas des  garde- fous, dans le noir tout peut arriver. Sur un autre flanc de la même rivière, un groupe de jeunes gens s’activent à lancer de pierres à un couple d’amoureux en état d’ébriété.  Ils ont eu le malheur de s’amouracher peu avant sous la pleine lune dans la broussaille environnant le stade Tata Raphaël au point de choquer les bonnes mœurs. C’est dans l’obscurité qu’ils détalent sous les hués des badauds et autres curieux en colère à la suite de cet acte. Un des partenaires a laissé même son soutien-gorge sur la branche d’un arbuste souillé. Et tout au long de l’avenue Victoire non loin de la maison communale de Kalamu, les habitants sortent de leurs habitations avec des chaises en plastique à la main justifiant la chaleur suffocante qui gagnent leurs parcelles à la suite de cette coupure d’électricité. Ces paisibles citoyens doivent faire face aux phares de véhiculés qui dérangent quelque peu leur intimité familiale. « On est à Kinshasa, il faut vivre avec ses misères au quotidien... » Lâche un père de famille à son épouse qui fatiguée, doit abandonner son réchaud à deux plaques pour recourir à la braise avec  toutes les conséquences dans son maigre budget. Quelques instants après, « Pétrole yango oyo somba limba», les petits vendeurs ambulants de pétrole gagnent les rues de Matonge sous un vacarme de concert des  bouteilles pour attirer  l’attention des potentiels clients. Des telles scènes sont monnaie courante à Kin, il faut savoir aussi faire face à l’obscurité,  aux moustiques et aux  prostitués qui aiment les noirs. Et surtout, il faut savoir rentrer de bonne heure de peur d’être surpris par des jeunes délinquants communément appelés Kuluna.  D’une part, ces derniers sont retranchés dans les tunnels de Kalamu et autres coins de rue pour extorquer des biens,  commettre de forfaits de tout genre et autres coups et blessures  sur des paisibles citoyens.

D’autre part, c’est vers 20 heures 30’, que les bana nyoka gagnent les périmètres du stadium YMCA. En ce lieu, c’est la prostitution artisanale parce que le travail de sexe se déroule sans  normes. On voit certaines femmes professionnelles du sexe  allaitant leurs nourrissons d’une main et sollicitant  le sexe dans autre.  « Papa okomata mpunda te, eh !  S’exclame un sexagénaire en mal d’amour. II n’avait qu’une maigre somme d’argent dans sa poche. « Likambu te papa na nga  ata demi terrain…», l’homme à la calvitie attiré par cette offre alléchante, a fini par perdre son téléphone. Il s’en est rendu compte alors qu’il tirait sa braguette pour continuer sa route. La petite a détalé  d’un trait comme une étoile filante dans l’obscurité des rues de Matonge après son sale coup. Malgré cela, certaines personnes souvent à l’état d’ébriété n’hésitent pas à négocier dans l’obscurité aidant une partie de jambes en l’air au prix modique, misère oblige. Ils assument aussi le risque d’attraper le VIH/Sida en toute irresponsabilité.
Coupure d’électricité, Kinshasa ! Un trou noir…
  Si certains profitent de l’obscurité pour se verser dans l’immoralité. Dans certains quartiers, d’autres abonnés font appel des équipes d’intervention de la SNEL. Le technicien  vient les plus souvent à la pointe de  pied escorté par des jeunes surexcités. Celles-ci s’affairent à raccommoder de vieux câbles qui résistent encore au temps. Dans d’autres quartiers, c’est l’article 15, la population se débrouille comme il se peut par des moyens de bord pour faire face à l’obscurité. Des électriciens de quartier, même pas, s’affairent à sauver le meuble avec tous les risques d’une électrocution où d’un incendie. Sans compter dans ce registre des raccordements pirates.  Sous ce régime de la misère noire entretenue par des coupures intempestives en fourniture  d’électricité et des grondements de groupe électrogène, c’est la coulée douce pour certains compatriotes. Le gros générateur de leur résidence  alimente d’une manière instantanée l’énergie électrique.  Au dedans de leurs clôtures, ils ont droit à la dolce vita devant leurs téléviseurs. Ils s’envoûtent des caprices de vieux câbles de la SNEL.  Toutefois, pour certains, ils ne sont pas à l’abri du mauvais regard de certains voisins envieux. Les yeux de malfaiteurs sont aussi attirés par la lumière qui échappe de leurs résidences. Comme disait un cadre d’entreprise, dans le quartier Yolo, s’il allume son groupe électrogène la nuit. Il se fait qu’il attire tous les voleurs du quartier. Alors, il prend la précaution de l’éteindre aux heures tardives en se privant des certaines émissions  divertissements à la télé.
Et pour « ces amoureux en pleins ébats sexuels, ils n’ont que faire de l’électricité », lâche un tenancier d’un hôtel de fortune aux abords de la rivière  Kalamu.  Alors vive la casse, il continue à s’entrechoquer sous le sifflement d’un lit amorti qui réclame de clous. Et, tout ça à l’étonnement du garçon de chambre à la réception qui se rend compte qu’ils n’ont même pas pris soin de retirer la bougie. A quelques mètres de là, dans un flat de luxe en plein coeur du quartier Kauka soudain la quiétude d’un couple d’expatrié est dérangé par une coupure brutale de fourniture en énergie électrique. Juste, le temps que l’équipe technique redémarre le générateur : Un enfant lâche sa misère : « maman, maman est-ce que c’est la fin du monde ? Surpris de voir tout un quartier sombré dans le noir. A son père, venu pour la première fois en RD Congo,  d’ajouter, Jeannette, j’en suis sûr c’est un pusch, je dois appeler les amis de l’Ambassade. A sa femme camerounaise de réagir, Jacques, toi aussi, n’exagère pas, c’est une simple coupure d’électricité d’après ma bonne. Cela arrive souvent un peu partout à Kinshasa. Elle m’a prévenu dès notre arrivée. Contre tout étonnement, à la cuisine la baby sister’s enchaîne dans le noir sa boule de fufu calmement. Comme pour dire à Kinshasa, la coupure de l’électricité n’est pas un événement. C’est plutôt une habitude, aux étrangers de s’intégrer aux réalités locales de la métropole congolaise.
Saint Hervé M’Buy

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