Mode et Mœurs
Le protocole de Maputo contre les avortements
clandestins
Les pays africains qui l'ont signé et ratifié ...
Le protocole de Maputo signé par la RDC en 2013 et ratifié en
2018 souffre des plusieurs pesanteurs socio-culturelles entre la religion et
les valeurs traditionnelles congolaises pour son application sur le terrain
dans le cadre des interruptions volontaires des grossesses, dans les approches
contenues dans ces textes. Sur la carte, les pays africains qui ont signé et ratifié le protocole de
Maputo.
Il
souffre de l’aspect promotionnel auprès de l’opinion par les gouvernants qui ont signé et ratifié ce
protocole.
Le protocole de Maputo
dans son article 14 autorise qu’il ait des avortements sécurisés, pratiqués
dans un milieu hospitalier requis, par un personnel qualifié.
Et on ne peut recourir à
ces avortements qu’en trois cas de figure : quand la vie de la femme enceinte
est en danger (cas de malformation du fœtus) ; interruption volontaire de la
grossesse(IVG) ; dans le cas d’une grossesse consécutive d’un viol et dans le
cas d’inceste.
Théâtre
Annie
Biasibiasi parle de l’apport de la femme dans l’art de la
scène
Une fierté pour le théâtre congolais
« Le jour que la femme artiste congolaise reconnaîtra ses valeurs, elle saura combien le monde attend beaucoup d’elle
», cette déclaration est d’une metteur en scène, Annie Pierrette Wumba
Biasibiasi. Elle figure parmi les artistes congolaises qui font la fierté du
théâtre tant classique que populaire de la République démocratique du Congo.
Elle a pris part active à plusieurs
rencontres culturelles de grande envergure sur place au pays tout comme
ailleurs. A en croire ses propos, le phénomène «Nzozing» a beaucoup contribué à
ternir l’image de marque de l’artiste comédienne congolaise.
Elle a fait preuve de ses talents d’artiste
comédienne notamment dans la pièce «La passion d’une mère» du groupe Simba où
vous avez incarné le rôle d’une mauvaise belle-mère. Madame Annie Pierrette
Wumba Biasibiasi est plus connue par le nom d’Annie Biasibiasi. Dans les séries
dramatiques, on le colle plus le nom de
maman Abia. Elle a fait ses études supérieures en Art dramatique, option Mise
en scène à l’Institut national des arts (INA). Pour le moment, elle joue à «Ngoon Théâtre» pour le classique et
au groupe «Simba» pour le théâtre populaire.
D’après l’artiste, Annie Biasibiasi, les femmes artistes congolaises ont une très
grande part de responsabilité dans la lutte contre la guerre et violences qui
nous sont faites comme le dit l’adage, « éduquer une femme, c’est éduquer toute
une nation ». Dans son répertoire de maxime, Annie Biasibiasi évoque que «
derrière un grand homme, il y a toujours une grande dame ». Pour l’oratrice Ces deux maximes prouvent à
suffisance que le rôle d’une femme dans
la société est très important aux côtés d’un homme. Pour revenir à l’artiste
femme, elle avance que celle-ci est
considérée comme une personne éduquée à même de transmettre son éducation aux
autres. « Le jour que la femme artiste congolaise reconnaitra ses valeurs,
elle saura combien le monde attend beaucoup d’elle », indique-t-elle.
Evoquant les
conditions de travail de l’artiste femme congolaise, l’artiste déplore du fait que la femme
artiste congolaise ne reconnait pas encore ses valeurs comme évoqué si haut.
« Elle
ignore le pourquoi de sa présence dans l’art car elle ne donne pas assez. Elle
préfère plutôt s’exposer qu’à transmettre ses vraies valeurs. A titre
d’exemple, le phénomène nzonzig (ndlr: une pratique qui consiste à réunir des
artistes œuvrant dans différentes structures pour la réalisation d’une ou des
œuvres d’esprit moyennant des espèces sonnantes) qui, du reste, permet à
l’artiste homme ou femme à gagner tant soit peu sa vie. Mais cette pratique
ternit l’image du théâtre congolais dans la mesure où ces gens qui viennent vers nous,
s’enrichissent derrière notre dos », a déploré Mme Annie Biasibiasi.
Face à cette triste réalité, l’oratrice
constate encore que la femme est
abusivement employée. Elles sont exploitées
comme objet de décoration voire du plaisir alors qu’au-delà de cet
aspect décoratif, la femme a une mission cathartique. Pour l’oratrice, la femme, c’est elle qui élève la famille, aide la
société à s’élever...Partant de sa carrière, Annie Biasibiasi soutient que La femme doit refuser d’être
spectatrice, elle doit plutôt se trouver en scène comme une actrice. Elle doit
être là où les grandes décisions sont prises.
Saint Hervé
M’Buy
La Compagnie Théâtre des Intrigants remonte le
spectacle « La Guerre ou l’Amour ? »
La grève du sexe pour engendrer la
paix
Le mois de mars, mois par excellence
d’expression de la femme dans le monde entier, la Compagnie de théâtre des Intrigants a choisi un spectacle pas de
moindre pour présenter au public. Il s’agit du spectacle « La Guerre ou
l’Amour ?» d’après « Lysistrata » d’Aristophane. Ce spectacle qui a séduit l’attention du public dernièrement, répond à plusieurs
questions d’actualité sur la quête de la paix, sur les droits de femme, et
cetera. « La Guerre ou l’Amour »
s’inscrit mieux au besoin de prévention des violences et de l’affirmation de la
place de la femme dans la vie politique nationale. Il s’inscrit aussi dans l’élan d’une dénonciation d’une guerre
entretenue par des hommes et autres marchants d’armes.
Ce
spectacle constitue une occasion de se souvenir de la glorieuse lutte engagée
par les femmes à travers les âges pour libérer du dikta des hommes. C’est aussi
l’invitation à tous, femmes et hommes à
mettre en pratique toutes les résolutions jusqu’ici prises en faveur de
l’égalité de genres, de l’implication de femme dans le développement national,
de lutte contre toute forme de violences basées sur le genre.
A travers ce spectacle, les femmes délient leurs langues pour
réclamer leur droit de participer à la gestion politique et économique. Les
femmes de toutes les régions en ont assez de guerres interminables qui
déchirent le pays, dès lors qu’elles considèrent que ces guerres sont dues à la
cupidité des hommes. Elles se sont décidées de faire la grève du sexe
pour contraindre leurs hommes à mettre un terme à la guerre.
Cette démarche révolutionnaire dans le registre de lutte pour la
paix paraît aussi osée que fatale pour les deux sexes. Les femmes motivées ont
partagé la calebasse de la résistance. Elles se sont même emparées de la radio,
de la banque centrale au cours d’une mobilisation tous azimuts avec la même
ardeur de priver les hommes du sexe à tout prix. Elles les ont rendus faibles
et nerveux. Pas de sexe ni de bouffe, c’est le prix à payer pour
l’instauration de la paix. Une résistance qui a court-circuité les
appétits voraces de certains hommes qui ne peuvent pas s’accommoder avec ce
jeûne forcé. Ils ont disjoncté. Les femmes ont chômé à la cuisine, mais
également déserté le lit conjugal afin de contraindre les hommes à se détourner
de leurs ambitions belliqueuses. Les stratagèmes ont été bien conçus dans les
laboratoires d’idées de l’assemblée des femmes. Certaines femmes ont failli
même se désolidariser de cette démarche. Elles avaient aussi besoin de
bénéficier de la chaleur de leurs maris. Mais, c’est plus les hommes qui ont
payé le prix de cette démarche révolutionnaire « la grève du
sexe ». Chaud lapin en a eu pour son compte. Il a vu son
phallus bombé en bloc réclamant à tout prix sa charmante épouse. Celle-ci
a épousé le mot d’ordre de l’assemblée de femmes « la grève du
sexe ». Elle, pourvue de chairs fermes et aux rondeurs remarquables,
s’est parfumée au point d’exciter les bas de la ceinture de l’homme. C’est au
prix d’un marchandage ardu entre la guerre ou l’amour que l’homme a
conclu d’abandonner son kalachnikov pour humer l’air de la paix en communion
avec son épouse. De fil en aiguille, le dialogue de la paix a gagné
toutes les régions. Malgré les tergiversations et le refus d’écouter les
femmes, les hommes ont tous fini par capituler car ne pouvant supporter
l’abstinence sexuelle que leur ont imposée leurs femmes. Enfin, la paix a été
signée.
Pour
la petite histoire, le spectacle
« L’amour ou la guerre », une de créations de la CTI, tiré de « Lysistrata »
d’Aristophane est le fruit d’une mise en scène et scénographie de Michel Faure,
sous une adaptation de Michel Faure et Kulumbi Nsin Mbwelia. Et, la distribution a été assurée sur scène
par Fyfy Kapalay Mukar, Nadine Kimbolo,
Marlene Longange, Bavon Diana Landa, Kulumbi Nsin Mbwelia et Mfele Kabamba. La
pièce « la Guerre ou l’amour » a été créée au Centre d’Initiation
Artistique pour la Jeunesse le 8 septembre 2010.
Saint Hervé M’Buy
Littérature
«
Harcèlement sexuel, limogée pour l’avoir dénoncé » de Bernadette Kamango
Je
dénonce l’harcèlement sexuel
Mme
Bernadette Kamango vient de mettre sur le marché du livre et en ligne depuis
quelques jours, l’ouvrage, intitulé « harcèlement sexuel, limogée
pour l’avoir dénoncé », rapporte l’Agence congolaise de presse.
Dans cet ouvrage, l’auteur relate une expérience de six années
de sa vie professionnelle au cours de laquelle elle a été humiliée, froissée,
terrifiée, menacée et ridiculisée. Ce livre évoque la problématique du refus de
céder aux instincts sexuels par certaines personnes qui ont été harcelées par
leurs chefs. Cet ouvrage est une interpellation pour chacun à s’engager dans
cette campagne menée par l’auteur pour briser le silence afin de mettre fin à
ce genre de nuisance à travers le monde.
St. H. M’B.
Cinéma
Mode et mœurs : Le deuil se transforme en un
règlement de compte contre la veuve
Le deuil, ça se fête à
Kinshasa
Le deuil, ça se fête à
Kinshasa. C’est un cadre ou le plus souvent la misère congolaise se résume au
plus haut point comme dans un spectacle de théâtre contre particulièrement la
veuve éplorée si c’est le cas de la disparition de l’époux. Ceux qui viennent
compatir aux côtés de la veuve, dans une approche traditionnelle, malmènent
celle-ci à petit feu.
A l’annonce de la triste nouvelle, tout le monde
accourt pour partager la douleur avec la veuve. Dans le lot des consolateurs,
il y a les parents, les amis et les connaissances qui ont connu le mari défunt.
Et juste après l’enterrement, les masques de compassion tombent pour appliquer
la rigueur de la coutume.
Assise à même le sol, elle attend la levée du
corps de la morgue. Qui, dans certains cas, peut se tirer en longueur prendre
même une semaine. En attendant, elle doit subir le protocole traditionnel, elle
demeure toujours inactive. Par moment, elle parvient à s’évader en écoutant les
chansons religieuses ou en servant ses collègues de service. Et vint le jour de
la sortie du corps ou une vague des parents, amis et connaissances viennent
assister à la cérémonie funéraire.
Et juste après l’enterrement, elle est prise en
otage par la famille de son défunt mari. Dans un deuil à Kasa-vubu, les parents
d’un défunt ont interdit à la veuve de saluer même ses collègues de service
sous prétexte qu’elle est retenue à une concertation par un collège des oncles.
Ceux-ci l’ont sommé d’observer le mokuya (le deuil) durant une semaine après
l’enterrement.
Pour la petite histoire, à Kinshasa, les
cérémonies funéraires se transforment le plus souvent à des moments récréatifs.
… ou tous les commérages se tissent devant la chapelle ardente ; où se
joignent les sapeurs qui se rivalisent des griffes de grands couturiers du
monde ; où certaines femmes maquillées comme des voitures volées s’amènent
en quête des princes charmants. Elles ne soucient même pas du parcours de
combattant que subit la femme éplorée.
Et dans le rang, certains membres de la famille,
suffisamment informés, de la vie de ce couple qui viennent pour tirer les
reliquats de cette séparation brutale. Le plus souvent, ce sont des profiteurs
qui savent bien interpréter les notions de la tradition pour tirer leur épingle
du jeu.
Le plus souvent, leurs larmes ressemblent à ceux
du crocodile. Sans ménagement, certains parents s’affairent à s’enquérir sur
les biens laissés par le défunt. « atiki nini, wapi biloko ya ndeko na
biso. Toyebi azalaki na biloko ebele » (traduisez : qu’est-ce que le
défunt a laissé ? Où sont les biens qu’a laissés notre frère ? On est
au courant, il avait plusieurs biens). Voilà déjà l’approche de ces oncles et
frères qui se rapprochent déjà de la veuve. Et juste après l’enterrement, c’est
l’heure du verdict pour la veuve. C’est une tribune traditionnelle qui
harmonise avec elle.
Dans tout deuil en Afrique, ceux qui alimentent
les commérages à l’encontre de la veuve, viennent pour soutenir ce pillage
systématique. Il arrive par moment que la veuve et les enfants soient sommés de
sortir sans ménagement de la résidence de leur défunt mari et papa. Et la femme
et les enfants se retrouvent dans la rue ou à la charge de sa famille
d’origine. Et dire que du vivant de son mari, les membres de sa belle-famille
jouissaient de tant de bienfaits matériels. « C’est donc ça, le revers de
la médaille, ceux qui venaient manger chez moi. Après l’enterrement de mon
mari, ils se sont rebellés contre moi.
Ils ont baissé leurs masques d’enthousiasme sur
ma personne, au nom d’une certaine tradition. Ils m’ont ravi les biens de mon
mari et aujourd’hui je suis scotché chez mon jeune frère…. Je m’attendais de
vivre dans ma vie une telle réalité. Et dire que parmi les profiteurs, j’ai
reconnu ceux qui me prêchent l’amour de Jésus-Christ.
A ce jour, je me bats pour scolariser mes
enfants », a lâché une dame veuve de son état à ses amis juste après avoir
déposé une gerbe de fleurs à la tombe de son défunt mari le 1er aout dernier.
« Ah ma chère, c’est ainsi que certaines familles se comportent envers les
veuves… j’espère un jour que les choses vont changer à Kinshasa…
Ecoute, il faut savoir pardonner », a
rétorqué sa consœur. Cette scène s’est passée dans un « nganda ya
maboke » (un restaurant de fortune) à Kinkole. Ces dames revenaient d’un
recueillement au cimetière de Kinkole. Leurs préoccupations constituent le lot
des histoires lyriques des veuves éplorées à Kinshasa.
Le deuil ça se fête à
Kinshasa
Un film genre fiction a été lancé dernièrement à
Kinshasa, dont un débat sur les débordements des funérailles à Kinshasa et
toutes les scènes obscènes et perverses qui se déroulent presque sur toute la
ville de Kinshasa en générale et sur toute la Rdc en particulier.
Comme un reporter en quête d’un fait
d’actualité, cette jeune réalisatrice braque son objectif sur Olongo. Ce
dernier est un grand griot de deuil. Un jour, une idée lui passe par la tête,
de se faire passer pour un mort. Et, avec comme objectif d’assister à ses
funérailles. Olongo comme dans une salle de spectacle, il se range sur un siège
afin d’entendre les commérages à propose de sa mort. Imaginez la suite…c’est
une suite de scènes qui reflètent les réalités de cérémonies funéraires à
Kinshasa. Parmi ceux qui viennent se recueillir, d’une part, les commères
s’affichent au premier plan devant la dépouille mortelle.
Elles racontent tout sur l’illustre disparu en
vrai et en faux. Et d’autre part, les danseurs s’activent sur la scène du
deuil. Et, les femmes aux postérieurs fournis, s’illustrent dans des danses
endiablées pour arracher les regards des hommes nantis.
C’est le point fort de cette fiction qui relance
un débat sur les débordements des funérailles à Kinshasa et toutes les scènes
obscènes et perverses qui se déroulent.
Saint Hervé M’ Buy
La nigériane Omotola Jalade: « l’industrie du
film peut booster l’économie d’un pays… »
Nollywood
booste l’économie au Nigéria
La
cinéaste nigériane Omotola Jalade, une
des étoiles de Nollywood, a encouragé ses homologues congolais de ne pas
baisser la garde face aux défis de la production cinématographique. Elle est
partie de l’expérience de la montée en flèche de Nollywood sur le plan
international. D’après l’oratrice, l’industrie du cinéma nigériane, Nollywood
vient à ce jour en soutien au Gouvernement au Nigéria. « Nollywood n’a pas commencé avec le soutien du Gouvernement.
J’exhorte les cinéastes congolais de ne pas toujours attendre un quelconque
soutien du Gouvernement parce que jusque là, il ne voit pas le pouvoir du
cinéma. En 2014, le Gouvernement a constaté que l’économie du Nigéria a été
d’un coup renfloué entre autres par l’industrie du Cinéma… »,
a expliqué l’artiste
nigériane. Pour Omotola Jalade,
l’industrie du film peut booster l’économie d’un pays… Nollywood est le
deuxième contributeur dans le développement du Nigéria après le pétrole.
« Je voudrais vous encourager. Cette performance n’est pas arrivée par
hasard. C’est par le travail … », a lâché Omotola Jalade à ses homologues
congolais.
Ce n’est pas un secret pour personne, à ce
jour, Nollywwod occupe une place remarquable dans la production des films en
séries sur le plan international. Notons que l’une des invités du Cinef,
Omotola est une star continentale. Elle figure au nombre des
personnalités les plus influentes au monde. Le Times Magazine le mentionne noir
sur blanc sur sa liste Time 100 publiée en 2013 et en 2014. Jeune Afrique l’a
classé parmi les « 50 influents » du continent. Tournant à Nollywood, son
palmarès est très remarquable. Elle a joué
dans plus de 300 films.
Saint Hervé M’Buy
Le Docteur Mukwege répare les femmes
Un patriote écartelé entre la misère et l’excellence
Le mois de mars, mois
par excellence d’expression de la femme dans le monde entier, Congo Création
Active a accordé une part belle au
Docteur Denis Mukwege, Médecin-Directeur de l’Hôpital de Panzi dans sa
rubtrique consacré au Genre. Et ce
n’est pas par hasard c’est un digne fils du pays qui a reçu de nombreuses
récompenses et distinctions internationales pour l’action extraordinaire qu’il
mène depuis de nombreuses années en faveur des femmes victimes de violences
sexuelles dans l’Est de la RD Congo.
Dans une société en mal de repères, en
mal de modèles pour la jeunesse. Il y a tout de même certains compatriotes qui
s’illustrent par des actes de bravoure et d’excellence. Face à la conjoncture
multiforme, la RD Congo peut compter sur
ces modèles d’excellence qui contribuent tant soit peu à l’image de
marque de la RD Congo, à travers le monde. Il ne suffit pas d’être en pôle
position pour illuminer son espace de vie face à l’obscurantisme. La RD Congo a besoin des leaders aux âmes
éclairés pour se redresser. Et, chacun dans son secteur d’action. Pour le
Docteur Mukwege, au delà de son bistouri, il s’insurge
contre l’amnistie accordé à certains chefs de guerre. Leurs crimes demeurent
impunis jusqu’aujourd’hui.
Qui est cet homme au
destin exceptionnel ? Après deux
années à l’Institut Bwindi de Bukavu ou il obtient un diplôme en biochimie,
Denis Mukwege s’inscrit en 1976 à la faculté de médecine du Burundi. Il obtient
son diplôme de médecin en 1983 et fait ses premiers pas à l’hopital de Lemera
(Sud-Kivu). En 1984, il entame une spécialisation en gynécologie à l’Université
d’Angers (France). Il fonde l’association Esther Solidarité France-Kivu pour
aider sa région d’origine. En septembre 2015, il accède au grade de docteur en
sciences médicales à l’université libre de Bruxelles.
Le Docteur Mukwege a
fait connaître au monde la barbarie dont les femmes sont victimes à l’Est du
Congo où le viol collectif est utilisé comme arme de guerre. Pour faire face à
cela, il s’est spécialisé dans la prise en charge des femmes victimes de viols
collectifs. Sur le plan médical, il est reconnu comme l’un des spécialistes
mondiaux du traitement des fistules. C’est à ce titre qu’il a reçu un doctorat
honoris causa de l’université d’Umeâ (Suede) en octobre 2010.
En octobre 2012, il
est victime d’une agression alors qu’il se dirige à Bukavu. Il s’exile alors
quelques mois en Belgique puis revient en RD Congo. Le Docteur Denis Mukwege a reçu une
cinquantaine de prix internationaux pour son action en faveur des femmes à
l’Est de la RD Congo parmi lesquels on peut citer le Prix des Droits de l’Homme
des Nations Unies en 2008, le Prix Sakharov remis par le Parlement européen
réuni en séance solennelle en novembre 2014 et le Prix « Héros pour
l’Afrique » récemment décerné par la Fondation pour l’égalité des chances
en Afrique.
Ce que
l’opinion retiendra que le Docteur
Mukwege est internationalement connu comme l’homme qui répare ces milliers de
femmes violées durant 20 ans de conflits à l’Est de la République Démocratique
du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol
extrêmement riche. Sa lutte incessante pour mettre fin à ces atrocités et
dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables, dérange. Le Docteur Mukwege
lâche : « le Congo est malade et on doit le soigner ». L’orateur
poursuit sa pensée : « On a marre à s’attendre aux conséquences. Il
est temps de s’attaquer aux causes… ».
L’amnistie, un idéal de paix que le Dr Mukwege ne partage pas. Les
crimes méritent réparation.
Saint
Hervé M’Buy
Les femmes renseignées sur les risques et les préventions du cancer
Journée
internationale de la femme au MSH/USAID
C’est
dans le cadre de la journée internationale de la femme que les femmes de
MSH/USAID ont été sensibilisées hier mercredi 11 mars en la salle Tshumbe au
siège de leur institution, sur les
risques du cancer des seins et d’utérus.
Pour la directrice de programme national de la santé de la reproduction/Ministère
de la santé, madame le Docteur Marie Thérèse Kyungu, la femme doit connaître les facteurs de risque
qui amènent au cancer. « La femme
congolaise est sous informée sur le
cancer. Nous avons profité de cette journée pour dire aux femmes que le cancer
existe ; il peut se guérir à condition qu’il soit diagnostiqué
précocement. En RD Congo, nous n’avons pas beaucoup de moyens pour se permettre
de soigner un cancer déjà déclaré… »,
a déclaré l’oratrice à la presse après son exposé autour du thème
« le cancer et des risques ». Le Docteur Marie-Thérèse Kyungu a lâché
un message d’espoir qu’il y a moyen de prévenir et d’éviter de tomber malade de cancer.
Mortalité
du cancer élevée plus que le VIH/Sida
D’après
les experts, le cancer est devenu responsable d’un décès sur 8 dans le monde,
une mortalité supérieure à celle du VIH/Sida, de la tuberculose et du Paludisme
réunis. Chaque année, plus de 12 millions de nouveaux cas sont diagnostiquées
dans le monde et 7,6 millions d’individus meurent du cancer soit 13¨% de la
mortalité mondiale (UICC).
Alors
que d’après les prévisions de l’OMS de 2005 à 2015, le cancer causerait 84
millions de morts dans le monde si les précautions ne sont arrêtées et elle
insiste que l’augmentation de cas des cancers seraient la plus marquée dans les
pays à faible et moyen revenu à l’exemple de la RD Congo. Mais cette maladie
aussi lourde d’après les statistiques soit elle ne devrait pas été vécue comme
une fatalité : Cancer, 7,6 millions de décès ; VIH/Sida, 1,8 millions
de décès ; Tuberculose, 1,4 millions de décès et le Paludisme, 650.000
décès.
Pour la petite histoire, le cancer du col de l'utérus
est un cancer sexuellement transmissible causé dans la grande majorité des cas
par une infection par
le virus du papillome humain
(HPV).
D’après les experts, près des deux tiers des femmes ayant une activité sexuelle sont en contact avec le virus, mais seulement 1 à 2% d'entre-elles contaminées par le virus vont développer un cancer du col de l'utérus. Et quant au cancer du sein, c’est le cancer plus fréquent chez la femme. Une femme sur 8 est actuellement touchée par le cancer du sein et ce chiffre pourrait grimper à une sur 7 d'ici vingt ans. Le premier symptôme du cancer du sein est la présence d'une boule au niveau du sein, correspondant à la tumeur. Elle peut également s'accompagner de ganglions durs au niveau de l'aisselle (ganglions axillaires) correspondant à une propagation du cancer, ainsi qu'à des modifications cutanées au niveau du sein et du mamelon (peau d'aspect capitonné et un mamelon qui entre au lieu de sortir). Le sein peut progressivement se déformer et s'ulcérer, ce qui se traduit parfois par un écoulement du mamelon, d'un seul côté.
D’après les experts, près des deux tiers des femmes ayant une activité sexuelle sont en contact avec le virus, mais seulement 1 à 2% d'entre-elles contaminées par le virus vont développer un cancer du col de l'utérus. Et quant au cancer du sein, c’est le cancer plus fréquent chez la femme. Une femme sur 8 est actuellement touchée par le cancer du sein et ce chiffre pourrait grimper à une sur 7 d'ici vingt ans. Le premier symptôme du cancer du sein est la présence d'une boule au niveau du sein, correspondant à la tumeur. Elle peut également s'accompagner de ganglions durs au niveau de l'aisselle (ganglions axillaires) correspondant à une propagation du cancer, ainsi qu'à des modifications cutanées au niveau du sein et du mamelon (peau d'aspect capitonné et un mamelon qui entre au lieu de sortir). Le sein peut progressivement se déformer et s'ulcérer, ce qui se traduit parfois par un écoulement du mamelon, d'un seul côté.
MSH/USAID,
partenaires du Ministère de la santé
dans la lutte
Le
directeur des opérations de MSH, Rood Merveille a précisé que son institution
travaille pour la réduction des maladies dans un bon nombre des pays tels que
la RD Congo. « MSH s’engage à
accompagner le Ministère de la santé en RD Congo dans la lutte contre le
cancer », a indiqué l’orateur.
Les
femmes de MSH/USAID ont été également sensibilisées sur l’égalité entre les
sexes, cela en vue de permettre à la femme de développer son auto-prise en
charge au quotidien.
Saint Hervé M’Buy
Pour le développement de la société
Béatrice Mbuyamba : « la femme est une partenaire incontournable »
![]() |
Mme Béatrice Mbuyamba, Directeur à la DGDA |
Dans un monde où le concept ‘’partenariat homme-femme’’ est en vogue, il est incontournable que les deux collaborent dans tous les domaines de la vie, pour le développement de la société. C’est ce que pense Mme Béatrice Mbuyamba, récemment nommée Directeur à la DGDA, Direction générale des douanes et accises.
Que pensez-vous du concept ‘’partenariat homme-femme’’ ?
Le partenariat homme-femme renvoie les êtres masculin et féminin à la participation à la chose publique. Selon cette notion, la femme doit être dans toutes les sphères de la vie, aux côtés de l’homme. La femme est donc ce « partenaire éternel de l’homme ». Remontant à la création, Dieu avait trouvé utile que la femme soit à côté de l’homme. J’ai toujours dit à mes collègues hommes que nous ne sommes pas là pour les étouffer, ou pour prendre leur place. Nous sommes des ‘’aides’’. Si l’homme était complet, Dieu ne l’aurait pas fait. Nous pouvons les épauler dans un domaine ou un autre grâce à des vertus dont nous disposons.
Sur le plan social, en quoi êtes-vous personnellement partenaire à votre mari au foyer ?
J’ai une base à moi, mon fondement. Quand je travaille, c’est pour mon mari. Je lui apporte toute ma part à la maison : salaire, prime, …Je n’oublierai jamais que c’est avec sa bénédiction que je travaille [Ndlr : même si au Parlement le débat sur l’abrogation de l’autorisation maritale est lancé].
J’ai encore en moi cette définition selon laquelle l’homme est le chef de la famille, la femme comprise. C’est lui mon patron numéro 1. Ça ne me dérange pas. Et tout homme normal me trouverait normale.
Partenaire sur le plan socioprofessionnel, l’êtes-vous réellement ?
Ici, je me sens très bien dans ma peau, avec mes collègues hommes. Je reconnais sans orgueil que ma contribution est très importante dans notre régie financière. Mes collègues tous sexes confondus, m’apprécient beaucoup quant à cela.
Je viens d’être promue au rang de directeur, il y a peu. Plusieurs d’entre mes collègues hommes sont allés jusqu’à me dire : « nous savions que tu le mérites,… il fallait en arriver là depuis longtemps,… ». Bref, ils reconnaissent mes capacités.
Je n’ai pas à me sous-estimer. Je suis chef de file, partenaire valable, je suis à ma place.
Il faut cependant reconnaître qu’être acceptée de tous les hommes demeure un problème éternel. Dans sa masculinité, l’homme accepte difficilement la femme. C’est naturel. Mais grâce à notre savoir-faire, notre savoir-être, bien d’hommes reviennent aux bons sentiments.
Et dans l’Eglise…
L’église est avant tout une communauté des frères et sœurs. Si j’ai un rôle à jouer, en tant que croyante, je dois le jouer : soutenir les œuvres pastorales, assistance et libéralité en faveur des frères et sœurs, contribution à la construction du temple, … je fais de mon mieux pour le faire, comme le ferait aussi bien tous les frères.
Que prodiguerez-vous comme conseil à l’endroit de ces femmes qui attendent tout de leurs partenaires hommes ?
Elles ont tort. Le problème du développement concerne aussi bien l’homme que la femme. Quand bien même toutes les femmes ne deviendront pas devenir ministres, députées, présidentes, … mais chacune, là où elle se trouve, a quelque chose à faire. Elles devront alors rentrer au-dedans d’elles-mêmes et découvrir qu’elles ont des vertus à exploiter ! Elles sont utiles dans la société, même en tant qu’épouses et mères au foyer.
Comment appréciez-vous l’évolution de la femme dans la prise de conscience face au développement de la société ?
Beaucoup de paramètres entrent en jeu. Il y a encore du chemin à faire tant il y a encore une pesanteur quelque part. Celles qui n’ont pas encore pris conscience constituent un obstacle à elles-mêmes. Celles qui ont pris conscience, trouvent des obstacles aussi bien de la part des hommes que des femmes...
Avez-vous un appel à lancer ?
C’est le moment de redire : « femmes, réveillons-nous ! ». Ce monde nous appartient à nous tous. Nous y avons une aussi grande place autant que nos partenaires hommes. Quant à la presse, qu’elle soit mobile et attentive pour nous accompagner partout dans cette lutte.
Propos recueillis par Emmanuel Badibanga
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