Pie Tshibanda |
En devoir de mémoire et pour éviter de tomber dans de telle catastrophe, Pie Tshibanda en conteur bat campagne dans les salles de spectacle avec son spectacle « Un fou noir au pays des blancs »
Avec humour, il raconte l’histoire de son exil qu’il banalise en rien ces pages atroces que les kasaïens ont connus. Entre jalousie et haine en 1995, une épuration ethnique dont furent victimes les Zaïrois originaires du Kasaï. Ils n’eurent d’autre choix que de quitter le territoire du Katanga, sous peine d’être exécutés.
« En ce moment, il y a une épuration ethnique au Katanga contre les Kasaïens. Il faut qu’ils partent tous ! Ils ont été renvoyés de leurs maisons... ils ont perdu leur travail. ..Kolwezi et Likasi ont mis dehors leurs Kasaïens...lls sont dans des gares, parqués comme du bétail, A la Gare de Likasi, la mortalité a été stabilisée à dix-sept morts par jour”, rapporte l’artiste dans son spectacle.
Pie Tshibanda, son épouse et ses enfants ont été de ceux qui durent subitement quitter le Katanga. Il partage avec l’assistance son parcours de réfugié dans son propre pays, les difficultés, les’ préjugés et les stéréotypes qu’il a dû vaincre pour rester en Belgique et surtout cette lutte acharnée pour être accepté par ses habitants. Il raconte au public sans ambages une suite d’anecdotes qui s’accrochent à sa propre vie. Chaque épisode de son parcours de combattant en quête de liberté jaillit dans le développement de son récit, versé dans la route comme réfugiés. Il ouvre même une autre page de sa vie à sa descente à Zaventem en quête d’exil forcé par la suite des événements.
Son écho à ce jour, constitue également la voix des sans voix, la voix des opprimés qui gardent encore les stigmates et des cicatrices de la violence humaine à la suite de la haine et la morale abattue de ceux qui ont perdu des biens tout en laissant le Katanga au dos.
Nul n’est prophète chez soi, Pie Tshibanda a été décoré en Belgique « Officier de l’ordre National de Léopold de Belgique ».
Saint Hervé M’Buy
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