Les œuvres du célèbre paysagiste russe, Ivan Ivanovitch Chichkine (1832-1898) occupent une place de choix dans la salle Magritte du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. Cette exposition s’inscrit en appendice de la semaine du film russe dans ce même cadre culturel.
Ivan Chichkine est l’un des meilleurs paysagistes que la Russie n’ait jamais connu. Ses œuvres illustrent le développement du courant réaliste dans la deuxième moitié du XIX° siècle. Peu de peintres furent autant aimés et reconnus du peuple russe. Aucun autre peintre ne peut rivaliser avec Chichkine quant à la précision du dessin et la tendresse dans la représentation des paysages russes.
La peinture d’Ivan Chichkine et la Russie
Ses toiles de l’époque constituées des scènes russes, motifs russes, beauté russe dans un paysage... témoignent de la prégnance de l’Art traditionnel russe. La forêt a constitué le thème préféré de Chichkine. Il a su mieux qu’aucun la reproduire avec exactitude, passion et admiration jusque dans les plus menus détails.
Au cours du 19e siècle, le paysage a commencé à jouer un rôle unique dans la conscience populaire des russes. Il domine la littérature, la mythologie et l’art visuel. Le vide des vastes étendues, les rigueurs de son climat, les difficultés de transport, et l’isolement extrême pendant les longs mois d’hiver, ont contribué à un sens de la nature spécifiquement russe, différent - peut-être plus fataliste - que celui de l’Occident.
A cette époque la plupart des russes, y compris les propriétaires terriens, les paysans et les serfs, vivaient de la terre. Arrivé aux années 1860, le paysage était déjà imprégné de significations morales.
Des œuvres de Chichkine avec des vues panoramiques de bords de lacs et de forêts sont des représentations éblouissantes de l’horizon russe interminable. En 1889, il part dans le nord de la Russie dans la région de Voiogda. Il connaît alors à Vologda une expérience décisive. Ebloui par l’art populaire qui brille de tous ses feux dans les grandes maisons de bois, villages russes, bois, entièrement absorbé par ce qui l’entoure. Chichkine vit «dans ces forêts magiques une chose qui ne s’est pas reproduite depuis.
Elles m’apprirent à me mouvoir au sein même du tableau, à vivre dans le tableau ». Chichkine peint «Michka’s» ou «Le matin dans la forêt de pin», son tableau-fétiche
Pavel Tretiakov (1823-1898), riche mécène russe affiche l’admiration la plus enthousiaste pour ce tableau fétiche du XIX siècle et il l’achète immédiatement. Depuis il est toujours exposé dans la galerie nationale d’art Tretiakov, la fierté de Russie, le plus grand musée mondialement connu de l’art russe.
L’un des meilleurs paysagistes russes
Célèbre paysagiste russe, Ivan Ivanovitch Chichkine (1832-1898) devint en 1870 membre fondateur de l’Association des expositions d’art itinérantes et trois ans plus tard professeur à l’Académie des beaux-arts. Il est né à Elabuga le 13 (25) janvier 1832 dans une famille de koupets (commerçants). Il fait ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Moscou puis à l’Académie des Beaux-Arts de la ville de Saint-Pétersbourg. Le talent conduit l’artiste à de hauts sommets avec vigueur et rapidité. Paysagiste, Chichkine, revendique la peinture de plein air. En 1863, treize peintres et un sculpteur (dont Chichkine) font sécession en abandonnant l’Académie des arts pour former, en 1870, une association indépendante, qui se donne pour but d’organiser des expositions itinérantes, ce qui explique leur appellation d’« Ambulants », ou Peredvizhniki. Les peintres peuvent désormais se libérer du parrainage de la cour et de la supervision administrative de l’Académie grâce à un statut professionnel indépendant et à l’appui de collectionneurs issus de la bourgeoisie. Chichkine exposera l’art russe à Paris (1867). Chichkine est mort, le 20 mars 1898. On l’a trouvé devant son chevalet...Il est enterré au cimetière Tikhvine de Saint-Pétersbourg.
Saint Hervé M’Buy
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