L’Espace culturel « L’Ex-trême Ma campagne »
ouvre de nouveau ses portes après la disparition de son promoteur Lando Batibuka
qui s’est illustré parmi les mécènes de la musique congolaise. A l’occasion de cette reprise d’activités et
en hommage à ce mécène, l’artiste musicien Jean Goubald Kalala donne ce jeudi
21 août sous le coup de 20 heures un concert en soirée VIP à l’intention de ses mélomanes. Pour la petite histoire, l’artiste a habitué depuis un temps ces mélomanes à des
récitals musicaux de ses morceaux. Jean Goubald estime que c’est une façon un
peu plus intime pour lui de communier chaque jeudi avec ses mélomanes.
Jean Goubald Kalala est un guitariste doublé d’un
chanteur émérite. Ne le cherchez pas dans l’annuaire des musiciens modernes. Il
est atypique et sa musique, un cocktail de sonorités empruntées au reggae, au
blues, au R and B, au jazz mais aussi à quelques influences méditerranéennes et
orientales qu’il rajoute à sa rumba congolaise.
Un mélange savant qui assaisonne chacune de ses
chansons tour à tour lyriques, pleines d’humour et parfois pathétiques. Ses
textes en lingala et en français peignent notre société sans complaisance.
Héros d’un style qui ose défier le ndombolo populaire, création emblématique à
cheval sur deux générations, Jean Goubald symbolise aujourd’hui en République
Démocratique du Congo, la musique de demain. Son style est fondé sur sa voix
chaleureuse, la pureté de sa guitare sèche et sur ses textes qui conjuguent sur
le même ton rimes et rires…
L’artiste congolais évoluant désormais en solo est un
compositeur génial à facettes multiples et l’un des meilleurs en Rd Congo à
savoir faire une musique de recherche à la fois ouverte à l’audition du public
étranger. Sa voix fait le bonheur du public dans les salles de spectacles à
Kinshasa, à l’arrière-pays et à l’étranger. Ses accents chargés de
spiritualité, ses suggestions venant d’un univers où la joie et la douleur, la
foi et le désespoir se côtoient et vivent ensemble...
Dans le monde de la musique congolaise, il ne roule
pas carrosse mais il convainc sur le plan artistique. La seule richesse qu’il
détient, c’est sa voix, ses textes percutants, avec sa guitare en bandoulière,
mais surtout de sa doigtée en la grattant.
Les aînés et d’autres stars congolaises reconnaissent
en lui plusieurs mérites artistiques Jean Goubald, l’homme à la barbichette
rase des foules depuis quelques temps avec sa « bombe anatomique » et
le tout nouveau « Normes ». Un menu taillé sur mesure sur le plan
artistique, qui a fait des sentiers de cabarets et de centres culturels au
profit des grands podiums.
Connu d’un public select à l’époque, c’est seulement,
au cours de l’année 2005 avec sa bombe anatomique, que l’homme s’est affirmé à
l’arène du ndombolo.
C’est aussi, avec ses jeunes amis que Jean Goubald
Kalala qu’il décide de former différents groupes sans lendemain promoteur,
évoluant dans les coins des rues de Kin by night, qui ne se contentaient que
des premières parties des autres grosses pointures de la musique Zaïroise à
l’époque... Après ses études des humanités, sac au dos et notes de musique en
tête, Jean Goubald monte à la colline inspirée (Université de Kinshasa) comme
étudiant régulièrement inscrit en pharmacie où il brilla de mille feux dans un
ensemble musical et compose des « camarades D »...
Quelques années seulement après avoir quitté le groupe
Okwess dans lequel il passera la plus grande partie de sa carrière musicale,
Jean Goubald décide d’évoluer en solo.
Trop accro à la musique latino-américaine et
incontestable fan de Julio Eglesias, cet ancien élève du collège Albert 1er
(actuellement Collège Boboto) jugera nécessaire d’abandonner cette discipline
beaucoup trop savante (d’après lui) au profit de... l’art d’Orphée !
Né le 22 mai 1961 à Mbuji-Mayi dans le Kasaï Oriental,
c’est à Kinshasa qu’il s’initie à la première guitare alors qu’il n’a pas
encore 10 ans d’âge. La musique rythme sa vie. Et c’est à juste titre que Jean
Goubald est parenté au défunt et légendaire guitariste solo Docteur Nico
Kassanda. Déjà en 1974, il fait partie de l’orchestre du Collège Boboto
(ex-Albert 1er) où il a fait ses études secondaires.
Durant la décennie 1970-1980, il aiguise son talent
dans la chorale Bilenge ya Muinda (mouvement de la jeunesse catholique) de la
paroisse Saint Augustin de Lemba. Et il chante et joue de la guitare dans des
groupes musicaux de son quartier.
En 1980, Jean Goubald intègre l’orchestre les
Phacochères de l’Université de Kinshasa. Il quitte le campus accaparé
totalement par la musique. En 1983, il joue la guitare solo dans la chanson
« l’armée blanche » de Manesi Baba. Il fait en outre partie des
groupes Fanco et Razi Daïs. Et c’est en cette même année 1983 qu’il reçoit le
prix de meilleur guitariste soliste dans un concours de jeunes talents organisé
au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa.
En 1984, Jean Goubald met en suspens la musique
typiquement congolaise pour s’intéresser à celle des accords, des partitions.
Trois ans plus tard, il s’essaie à la musique de boîte. Il roule sa bosse dans
quasiment toutes les grandes boîtes de Kinshasa et chante aux côtés de Kalama
Soul, feu Gérard Madiata, la regrettée Abeti Masikini, etc. Mais, on le
retrouve avec Mopero Wa Maloba dans Chama Chama vers la fin du rayonnement de
ce groupe. Il fait un très bref passage dans Zaïko Langa-Langa Nkolo Mboka de
Nyoka Longo. Au début des années 1990, Jean Goubald découvre d’autres styles de
musique. Il joue de la musique grecque, et des folklores congolais (Bashi du
Kivu, Masengele et Mbunda du Bandundu, etc.).
Il chante également dans Bongo Folk, Kiners (musique
de recherche). On le voit aussi en compagnie de feu le reggae man Okum One One.
Avec un groupe d’amis, il crée finalement le groupe O’Kwess. Mais après une
brouille avec les amis, il décide, en 1998, d’entreprendre une carrière solo.
Saint Hervé M’Buy
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