Joachim Diana, directeur de « La Colombe », un journal privé paraissant à Kinshasa, capitale de la RDC, a été arrêté, mardi 12 février 2013 vers 13 heures locales, au siège de son journal, par trois hommes dont l’un en tenue de la police. Le journaliste a été conduit au tribunal de paix de Kinshasa/ Gombe où il a été gardé pendant quelques heures avant son transfert, le même jour, à la prison centrale de Makala. Diana a été arrêté en exécution d’un jugement rendu le 31 décembre 2012 par le tribunal de paix de Kinshasa/ Gombe et qui le condamnait à six mois de prison et au paiement d’une amende de 20. 000 dollars américains pour « imputations dommageables » à l’endroit d’une firme chinoise installée à Kinshasa.
Le journal « La Colombe » a publié, jeudi 9 février 2012, un article intitulé « Un Chinois indésirable pour crimes divers, ses entreprises sont scellées». Dans cet article illustré par une photo du responsable de la firme Gen Tai, le journaliste a écrit que « Les actes posés par M. Tian Sheng à l’égard de ses compatriotes chinois et d’autres travailleurs congolais méritent d’être qualifiés des crimes. Il s’agit bien sûr, des crimes au vrai sens du terme, comme l’attentat à l’intégrité physique des congolais en faisant administrer aux congolais des produits pharmaceutiques périmés, en engageant une infirmière chinoise comme chef du Département de Gynécologie dans son centre hospitalier Hong Xin, avec le souci manifeste de provoquer des césariennes en vue de rentabiliser la prise en charge (…) ».
Interrogé par JED, un membre de la rédaction du journal « La Colombe » a déclaré que Joachim Diana avait été convoqué et auditionné il y a six mois passés par un procureur de la République autour de cette publication. « Depuis lors, il n’y a pas eu de convocations. Nous avons été surpris de voir ce dossier resurgir jusqu’à l’emprisonnement de notre directeur de publication », a-t-il ajouté.
Sans entrer dans le fond de cette affaire, JED estime que la double sanction infligée au journaliste est largement disproportionnée, et contredit totalement la volonté politique du gouvernement exprimée par le Premier Ministre Matata Ponyo dans son programme d’action où il annonçait, parmi ses priorités, la dépénalisation des délits de presse auxquels ne seraient appliquées que des peines d’amendes.
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