Trop de bouffonnerie sur les petits écrans à Kinshasa
« Comment pouvez –vous comprendre un film nigérian que je suivi plus moins érotique que l’animateur s’époumone à le rendre chrétien et crédible pour justifier son passage sur une chaîne chrétienne ? »“Eh chers amis! La télé n’est pas un jeu, il se croit où là, même l’improvisation se prépare, on ne se moque pas des téléspectateurs… pouvez-vous zapper sur une autre chaîne “ S’écrie un compatriote fatigué de voir des bouffons défilés dans un sketch au point de rendre la scène agaçante. C’est donc la préoccupation de nombreux autres téléspectateurs qui ne cachent plus leur préférence pour les feuilletons et autres films étrangers faute de mieux de comédies que proposent leurs compatriotes. Certains sollicitent même des chaînes câblées moyennant un décodeur.
En outre, il approuve qu’après la série de journaux télévisés sur les chaînes congolaises particulièrement privées, ce soit généralement des films nigérians qui appauvrissent le programme et des séries de clip en boucle entrecoupé des spots publicitaires ennuyants. La majorité de ces chaînes se disputent les mêmes films ou encore les mêmes séries au point d’entretenir la monotonie. Faute de mieux, les plus nantis recourent aux chaînes câblées pour voir ailleurs quoi de plus intéressant.
Pour revenir à ces films nigérians qui intéressent la plupart des kinois : “ Surtout que ce sont des films bêtes qui nous sont racontés au point même d’entraver le vrai scénario du réalisateur… », se plaint un autre téléspectateur moins prisé par ces films, “bon comme nos comédiens ne font pas autant, on se contente que de ce qu’on nous propose à la télé.
Les téléspectateurs congolais ne sont pas aussi dupe dans leurs penchants “Comment pouvez-vous comprendre un film nigérian que j’ai suivi plus moins érotique, l’animateur s’époumone à le rendre chrétiens et crédible pour justifier son passage sur une chaîne chrétienne ? », s’interroge un téléspectateur qui maîtrise bien la langue anglaise.
Les téléspectateurs zappent… les comédiens congolais boudent…
Face à une certaine hégémonie et l’ampleur que prend les feuilletons étrangers et autres films nigérians, les comédiens congolais boudent et font la sourde d’oreille aux répliques de téléspectateurs. Ceux-ci leurs reprochent de briller dans l’amateurisme et la monotonie ». Du télé dramatique appartient à l’histoire à Kinshasa, je m’en souviens lorsque j’étais jeune chaque jeudi, j’étais devant le petit écran en noir et blanc pour suivre le théâtre de Chez nous avec le groupe Salongo et puis rien, cela appartient au passé. - maintenant place à la bouffonnerie sans scrupule “, se souvient un téléspectateur surpris entrain de raconter un numéro de Boyiri Michel face à ses nombreuses copines.
Certains comédiens, conscients de cet amateurisme dans les chefs de leurs collègues passent déjà à l’autocritique de leurs œuvres mais à la clé, ils soutiennent le manque de moyens et autres sponsors pour faire autant, même plus que leurs collègues africains d’outre terre. Mais aussi, il mijote déjà des solutions pour contrer, à tort ou à raison, l’hégémonie des films nigérians sur le théâtre populaire congolais.
Le Maboke congolais boîte de nos jours
Sur autre front, ces préoccupations, pour beaucoup d’observateurs, ne constituent qu’un prétexte face au discrédit qui pèse sur certaines œuvres de ces comédiens congolais du théâtre populaire. L’image du théâtre populaire congolais est aujourd’hui ternie par la prolifération des groupes de théâtre aux valeurs artistiques douteuses. Les parvenus tombent comme un cheveu dans la soupe, au sein de la profession théâtrale, sans tenir compte de normes en matière de l’écriture dramatique.
Les téléspectateurs déplorent le manque de rigueur artistique dans la conception de scénarios. Par le théâtre populaire, la culture de la rue gagne plusieurs foyers congolais. Et par la culture de masse, la pièce de théâtre mal conçue au lieu de dresser la société, plutôt, elle contribue à la dépravation de mœurs. Plusieurs parents s’estiment choqués de constater à la télévision que les bouffons, qui pullulent dans le théâtre populaire s’illustrent dans leurs scénarios par les injures, l’insolence, les anti-valeurs de la société kinoise. Ce que certaines personnes qualifient de la kinoiserie qui entre par effraction dans les foyers de plus d’un congolais.
Saint Hervé M’Buy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire