dimanche 16 novembre 2014

Lecture du temps : She Okitundu : « la troisième République introuvable en RD Congo ! »


Le concept République et sa classification ont été à l’ordre du jour le samedi 1er novembre,  au cours des travaux en ateliers sur le jubile d’or du Palu au cours de la communication du sénateur She Okitundu. Un grand débat de juristes qui sans nulle doute, a tendance à verser dans un débat d’universités. Pour le sénateur She Okitundu, il ne va pas par le dos de la cuillère. La Troisième République est introuvable sur le plan juridique en RD Congo. Il faut un acte abrogatoire pour passer d’une République à une autre. Dans l’histoire de la RD Congo,   Pour l’orateur, « Nous ne sommes pas à la règne de la troisième République et reconnaître la deuxième République, c’est une contradiction flagrante et un sujet à controverse… ». She Okitundu estime qu’il faut d’abord vider la question du péché originelle dans l’histoire mouvementée de la RD Congo.
« La première République en RD Congo issue de la loi fondamentale de 1960 a été assassiné le 5 septembre de la même année. La République a pris le chemin de l’exil… », a constaté l’orateur. Pour la petite histoire,  le 5 septembre 1960, le Président Kasa-Vubu passe à la radio  pour annoncer la révocation de son premier ministre Patrice Emery Lumumba ainsi que six autres ministres. Moins d’une heure plus tard, ce dernier annonce à son tour la destitution du Président. En date du 15 septembre 1960, après que Kasa-Vubu et Lumumba se furent destitués réciproquement. Le Colonel Joseph-Désiré Mobutu, Commandant de la force publique opéra un coup d’Etat neutralisant la Présidence, le Gouvernement et les deux chambres du parlement. Le 24 novembre 1965, à la tête du Haut commandement militaire, le Lieutenant-colonel Joseph- Désiré Mobutu a pris le pouvoir en République démocratique du Congo (Rdc) démettant ainsi le tout premier président de ce pays Joseph Kasa Vubu. Obligé de fuir le pays le 17 mai 1997 à l’approche des troupes de l’Afdl avec en tête feu Laurent-Désiré Kabila qui l’a succédé au pouvoir, il a trouvé la mort le 7 septembre la même année, terrassé par la maladie et aussi certainement par le souci au Maroc où il était en exil.

Dans ce contexte d’un pouvoir autoritaire antithèse de la République, on ne peut pas parler de la deuxième République, fustige She Okitundu dans une approche juridique. Dans cette approche, l’orateur estime que c’est un abus de langage et une flagrance de parler en terme de la 2ème République. Une république est un régime politique où les fonctions du Chef de l’Etat ne sont pas héréditaires mais procédant d’une élection. Pour l’orateur pour qu’il puisse avoir une troisième République, il faut a priori avoir une deuxième République. Donc, pour She Okitundu, la troisième République est introuvable. Il estime qu’il faut un acte abrogatoire pour passer à une autre République. Cette approche a ramené l’orateur à penser à la refondation de la  République assassinée. « Notre combat actuel doit se focaliser à la restauration de la République ».

Pour Adolphe Muzito, cadre du Palu qui a donné les orientations des travaux. Il  a précisé qu’à travers ces échanges, son parti veut aller avec les congolais au fonds des choses, en réfléchisant sur les attributs de la souverainété de l’Etat que sont notamment la défense, la diplomatie et la monnaie. Au terme de réflexions, les participants devront reproduire des recommandations pertinentes devant permettre à la RD Congo de décoller.  

La Refondation de la RD Congo

Le secrétaire Permanent et Porte parole du Palu, Willy Makiashi a donné le ton à cette première journée scientifique. L’orateur a planché sur l’Etat et sa formation. Il a constaté que la RD Congo est en crise et qu’il faut sa refondation qui passe par la mise en place d’une constitution qui reflète les aspirations du peuple. Il a rappelé les éléments constitutifs d’un Etat moderne à savoir, le territoire, la population, le pouvoir, la capacité d’entrer en relation avec les autres et la constitution. Le deuxième intervenant, le professeur Tshibangu Kalala, tel un enseignant, il a rappelé la genèse de l’Etat congolais, né au départ comme une organisation non gouvernementale, appelée, Association internationale pour le Congo, une œuvre personnelle de Léopold II, devenue à ce jour, un Etat après avoir été une colonie Belge. Il a démontré que ce sont des étrangers qui ont conçu le Congo et ils l’ont fait loin des terres congolaises pour réaliser leur rêve en Afrique Centrale. Il revient au stade actuel aux congolais de s’assumer pleinement et de prendre en main la destinée du  pays.  Pour sa part, le député national, Christophe Lutundula Apala s’est appesanti sur les régimes politiques. Il a, à ce sujet, donné le contenu des régimes politiques organisés par les différents textes constitutionnels qui ont régi la RD Congo depuis l’indépendance en 1960 jusqu’à ce jour. Il a mis un accent sur l’esprit qui avait guidé le législateur en relevant les types des régimes politiques appliqués en RD Congo à savoir, le régime parlementaire, semi-présidentiel et présidentiel, qui est devenu le régime présidentiel fort ou rigide à l’époque de la deuxième république. 

La constitution du 18 février n’est pas une œuvre des belligérants

S’agissant particulièrement de l’actuelle constitution dite du 18 février 2006, adoptée par le peuple par voie référendaire, Christophe Lutundula a réaffirmé que ce texte de loi a été conçu et rédigé par les congolais, contrairement à une opinion qui parle d’une œuvre des belligérants. Toutefois, a-t-il reconnu, s’il y a des problèmes, on doit se mettre ensemble pour les résoudre. Il a plaidé pour la mise sur pied d’une commission d’experts pluridisciplinaires chargés  de réexaminer la constitution dans la perspective de l’étoffer et l’enrichir au regard des réalités actuelles du pays.

Saint Hervé M’Buy

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire