Ajouter une légende |
Certains
kinois fréquentent des officines pharmaceutiques pour acheter des
médicaments sans prescriptions médicales. Dans le lot, une
catégorie des jeunes filles s’adonnent à cette pratique, en se
procurant des produits, pour contourner des grossesses non désirées.
Elles ignorent que cette pratique les expose au danger de
l’automédication. Certains même se substituent aux laboratoires
des entreprises pharmaceutiques au point de formuler des solutions
pharmaceutiques avec des combinaisons de plusieurs produits. Tout
compte fait, si cette pratique ne réussit pas. Elles recourent avec
leurs complices aux avortements clandestins. Du reste, des pratiques
qui alourdissent probablement
fortement au nombre élevé de décès maternels enregistrés en RDC.
A
l’école du chimiste de la rue
Les
jeunes gens qui s’adonnent aux rapports sexuels précoces sont
confrontés aux grossesses non désirés. Certaines jeunes filles
sont victimes de viol avec la recrudescence du banditisme dans
certains quartiers dans la ville de Kinshasa. D’autres de
sollicitations les plus ambiguës, harcèlement sexuel, mariage
précoce, alcoolisme et drogue.
Dans
cet environnement permissif, les femmes ou les jeunes filles sont
victime de grossesses non planifié. Issue consécutive de cas de
viol, des rapports sexuels sans consentement de l’intéressée,
mais également des cas d’inceste, qui deviennent de plus en plus
récurrente dans la société congolaise. Une réalité est
perceptible à Kinshasa, les parents ne s’adonnent pas suffisamment
à l’éducation sexuelle de leurs enfants, particulièrement les
filles. Et dans ce siècle de vitesse, l’abstinence ne constitue
pas un vocabulaire pour certains jeunes qui s’adonnent au sexe à
souhait.
Et,
pour contourner des grossesses non désirés, ces jeunes se confient
aux chimistes de la rue. Ces derniers détournent les vrais
médicaments de leurs posologies. Certaines filles s’administrent
des médicaments anti-vermifuges à forte dose pour soit disant :
pour éviter des grossesses comme contraception ; ou carrément,
pour interrompre volontairement des grossesses. C’est quasiment
faux toutes ces idées reçues rétorque le Docteur Marmot Mpunga.
Dans l’entretemps, certaines même sont victimes du surdosage de
ces produits pharmaceutiques au risque de décès.
« La
prise de ces produits pour interrompre des grossesses ou comme
contraception ne constitue qu’un réconfort moral pour la jeune
fille, victime des croyances erronées… cela n’anéantit pas
l’action des spermatozoïdes plutôt cela expose la victime aux
méfaits de l’automédication… »,
a expliqué l’orateur. « Tout
médicament est un potentiel poison redoutable à un certain dosage.
L’automédication peut provoquer une atteinte chronique des reins…
», a déploré le Docteur Marmot Mpunga Tshimanga. Cette pratique
est à déconseiller auprès particulièrement de la jeune fille.
Quant
au pharmacien François Malembe, il note des conséquences sévères
en termes d’intoxication, des effets secondaires, et cetera.
« L’automédication
peut provoquer des cas d’arrêt cardiaque, gastrites, des
éclaircissements de peaux avec accès au diabète, des virilisations
du fœtus, l’arrêt du développement des seins, et autres
effets »,
a noté le pharmacien.
Pour
le journaliste Adonis Bope, « D’après le code pénal en
RDC, Il interdit toute procédure d’avortements, l’avorteur est
exposé à des poursuites judiciaires et les produits avortifs sont
interdits ». Il en revient aussi de l’intention de la prise
d’un médicament pour avorter.
Constats
Dans
la plupart de cas, l’option d’avorter est motivé par les
sanctions sociales, la discrimination, la lâcheté et la peur du
lendemain, témoigné madame Thérèse Mabika. Ces attitudes
constituent même une discrimination à l’endroit de la jeune
fille. Toutes ces chances de développement humain sont émiettées
par une mauvaise prise en charge dans le cas d’une grossesse non
désirée. Alors l’option le plus plausible pour la jeune fille
est d’avorter. « Chose
que je désapprouve, il faut épargner des vies innocentes… et
surtout, encadrer nos filles à une éducation sexuelle complète »,
a soutenu l’oratrice.
D’une
part, le nombre d’avortements pratiqués en 2016 à Kinshasa,
capitale de la République démocratique du Congo (RDC), est estimé
à 146 700, d’après les résultats d’une étude menée
sur terrain par des chercheurs de l’Université de Kinshasa en
collaboration avec le Guttmacher
Institute. Cela
représente un taux d’avortement de 56 pour 1 000 femmes
en âge de procréer. Ces résultats démontrent qu’avorter est
une pratique très fréquente dans la capitale.
Les
chercheurs ont également calculé l’incidence de la grossesse non
planifiée à Kinshasa: en 2016, plus de six grossesses sur 10
tombaient dans cette catégorie.
Et
d’autre part, ce taux relativement élevé de grossesses non
planifiées, d’après les chercheurs, est directement lié à de
très faibles niveaux de pratique contraceptive moderne.
« La
grossesse non planifiée est la cause profonde de la plupart des
avortements et nous avons constaté à Kinshasa que, sur l’ensemble
des grossesses non planifiées, près de la moitié sont interrompues
volontairement »,
déclare le Docteur Patrick Kayembe, coauteur de l’étude et
professeur de médecine et santé publique à l’Université de
Kinshasa. A l’orateur de renchérir, « Il
est essentiel d’aider les femmes à éviter les grossesses qu’elles
ne désirent pas si l’on veut améliorer leur santé et leur vie ».
Le
constat amer est qu’à la lumière du code pénal en RDC,
l’avortement est strictement interdit. Sauf dans le cas,
exceptionnellement, de la procédure appliquée pour sauver la vie
d’une femme et, dans de ces cas rares, les femmes peuvent obtenir à
ce titre des soins d’avortement médicalisé. Cette réalité crée
des incidences majeures dans la société congolaise. Certaines
femmes ou jeunes filles recourent aux avortements clandestins et dans
des conditions dangereuses.
Bien
que l’étude n’ait pas produit d’estimation du nombre
d’avortements non médicalisés ayant entraîné un décès à
Kinshasa, il est probable que les complications de ces procédures
contribuent considérablement au taux élevé de mortalité
maternelle enregistré en RDC. .
Pistes
de solution
Il
est plus important pour la RDC de revenir sur ses engagements pris
dans le cadre du protocole de Maputo. L’article 14 du protocole de
Maputo est interprété par des juristes internationaux comme une
permission de facto, c’est-à-dire que l’on n’a pas besoin d’un
texte ou d’une permission ou de la signature d’une autorité,
d’avorter librement. Ainsi, on pourrait ajouter parmi les services
hospitaliers, les services d’avortement. Et, les gouvernants
doivent préconiser un programme éducationnel et informationnel pour
promouvoir des acquis du Protocole de Maputo. Il existe même au sein
de la Clinique Kinoise le PNSA, Programme national de la santé
sexuelle et reproductive chez les adolescents et les jeunes dont les
actions ne sont pas soutenues, en terme des vulgarisations et
d’encadrement de la jeunesse.
Saint
Hervé M’Buy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire