Les marionnettes
géantes exhibent des pas de danse sur l’avenue Udps
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Restitution
de l’atelier sur les marionnettes géantes à l’Espace Masolo
Des marionnettes
géantes ont égayé les habitants de Masina Sans fil le dimanche dernier au cours
d’un mini carnaval sur l’avenue Udps. Sous les rythmes de la fanfare, des personnages sortis de la mythologie
congolaise, Mamiwata, Satonge, Mengu
Mengu, Kima Kinkaka, Kondongo et Ngubu nyama mabe se sont donné rendez-vous au cours d’une exhibition à l’espace Masolo
avant d’amener les spectateurs et autres curieux à s’ébranler sur l’avenue
Udps.
En effet, ce mini
carnaval est le fruit d’un atelier consacré à la création des marionnettes
géantes d’une dizaine de jours
animé à l’Espace Masolo par
les marionnettistes de Snuff puppets de Melbourne en Australie, à
l’intention des jeunes congolais et autres artistes professionnels congolais
réunis. Ce travail de recherche artistique a permis aux participants de concevoir des personnages en
s’inspirant de la mythologie congolaise. Au fait, ils ont tirés ces personnages
dans les contes typiquement congolais.
Le public a été émerveillé par ce travail de
reconstitution des personnages de contes
de leur jeunesse. Quand aux enfants, ils ont exprimé leurs enthousiasmes,
marqués par les danses de marionnettes géantes aux rythmes saccadés de la
fanfare de l’Espace Masolo.
Comme Mamiwata, la sirène, dans le contexte
congolais, il constitue une divinité sorti du fleuve représenté sous forme
d’une femme normale pourvue d’une queue de poisson à la place des jambes. Ce
personnage terrifiant par sa forme moitié homme moitié poisson attire les gens
au piège le plus souvent par la séduction
et la douceur de son chant. Elle incarne l’impudicité. Satongé présent dans les contes congolais est
un être terrifiant pourvu d’un seul œil, d’une seule jambe. Il habite dans le milieu aride en quête des
victimes à surprendre. Mengu Mengu, c’est un personnage qui habite dans les
profondeurs des eaux. Il est difforme et terrifiant. Kima Kinkaka, c’est
personnage maléfique, un sorcier dans les contes congolais. A cela, s’ajoute des animaux exploités les
plus souvent par les forces du mal, il s’agit « Kondongo nyama sima ya
ndaku », le chat, un mammifère
carnivore félin de taille moyenne, un
animal du reste de compagnie. Et dans
certains contes congolais, il est suspecté comme l’incarnation du mal,
exploité par les forces mystiques. Et
quant l’hippopotame Ngubu nyama
mabe, dans les contes congolais,
plusieurs sorciers et autres personnes maléfiques se transforment en ce très
gros quadrupède amphibie herbivore
d’Afrique pour dévorer leurs victimes.
A l’école du
maître
Fort de ces données, les participants ont
réalisés des dessins de ces personnages
d’après leurs imaginations. L’étape suivante a constitué au montage proprement
dit des marionnettes. D’après Andy Freer, Directeur artistique de Snuff
Puppets, ils ont recouru au moyen des bords pour constituer l’armature et la
garniture des marionnettes géantes. « Nous
voulons transmettre à l’Espace Masolo nos techniques de montage des
marionnettes géantes. C’est un défi pour nous d’être en Afrique. Nous avons
travaillé dans des conditions difficiles sans électricité. Nous avons recouru aux matérielles de
substitution telles que les bambous pour dresser des armatures… », a
témoigné Andy Freer. L’orateur a été
marqué par une grande capacité
d’apprentissage les participants.
« Ils sont très talentueux dans la
construction des marionnettes. L’originalité dans ce travail de création, c’est
l’immersion de la culture congolaise. Nous avons voulu que les marionnettes
puissent monter eux-mêmes leurs marionnettes. Nous avons surtout exploité l’imagination des participants. Cela
a constitué à un grand travail d’échange d’expérience… »,
a constaté le Directeur artistique de Snuff Puppets. Au delà de la technique du montage en
armature, l’équipe venue de Melbourne a recouru aussi à la technique de
gonflage pour monter la marionnette de l’hippopotame grandeur nature.
D’après les animateurs de dudit atelier ce qui est
plus difficile dans la création des marionnettes géantes, c’est le mécanisme,
la construction et la coordination des mouvements d’animation. Chaque
marionnette géante est assistée d’un garde du corps dans sa progression. Cet
atelier de création a dressé deux marionnettes géantes de 4 m en hauteur
« Mamiwata » et « Satonge ». L’équipe de Snuff puppets a
été constitué de madame Stéphanie Oberhoff, de son Directeur artistique, Andy
Freer et de Stéphane Hisler. Au cours de
l’atelier du 6 mars au 19 mars, une vingtaine de jeunes en situation difficile,
encadrés par l’Espace Masolo, aux côtes de quelques artistes professionnels ont
été mis en contribution. Marlene
Longange du Théâtre national estime que cet atelier est une première expérience
dans sa carrière artistique. « Lors
de cet atelier, j’ai appris à fabriquer et à manipuler les marionnettes. J’ai assisté à l’assemblage des éléments pour
la construction de l’armature ; j’ai
contribué à la garniture de la tête de Mamiwata et la peinture de la
tête du chat Kodongo bref j’ai apprécié c’était vraiment un travail en équipe… j’aimerais bénéficier
encore fois de tel atelier durant un mois. Cette rencontre artistique a apporté
un plus dans mes ambitions. Je pense aussi encadrer un jour des enfants mais
aussi les animer avec les marionnettes… »,
a déclaré Marlene Longange à la fin de cet atelier.
« Nous
avons appris à concevoir et à fabriquer les marionnettes… c’est un grand apport
dans notre carrière artistique », a indiqué l’artiste Irène Vaweka de
l’Institut national des arts. L’oratrice
a été marquée par la partie théorique qui a constitué à ressortir le personnage
inspiré des rumeurs, contes africains et de l’immersion de la mythologie
congolaise. « La partie théorique a donné le ton à la construction des
personnages. Nous avons recouru d’abord aux dessins de tous ces personnages et
passé à l’étape de l’armature et de la garniture des marionnettes », a
témoigné Irène Vaweka.
Saint Hervé M’Buy
Photo: Irène Vaweka
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