Certains
kinois fréquentent des officines pharmaceutiques pour acheter des médicaments
sans prescriptions médicales. Ils ignorent que cette pratique les expose au danger
de l’automédication. Certains même se substituent aux laboratoires des
entreprises pharmaceutiques au point de formuler des solutions pharmaceutiques
avec des combinaisons de plusieurs produits. Cette pratique peut avoir des
conséquences désastreuses sur l’organisme humain.
Le principe veut qu’avant de
prendre un produit pharmaceutique, il faut impérativement passer un examen
médical. Et, il revient au médecin consultant de prescrire sur une ordonnance
les médicaments pour entreprendre une cure.
A Kinshasa, c’est la rue qui prescrit des produits pharmaceutiques dans
l’approche bouche à oreille que si ce médicament m’a guéri en tout cas à coup
sûr, celui-ci va marcher chez toi. Et c’est de cette manière que
l’automédication fait école à Kinshasa au point de s’inscrire comme un mode de
vie. L’automédication à Kinshasa se
pratique le plus souvent dans les cas de maladies courantes sans pour autant
effectuer un examen au préalable.
Certaines personnes détournent
les vrais médicaments de leur posologie. Tenez : certains de ces jeunes
pour ne pas tomber ivres après quelques gorgées de bière prennent des comprimés
dans la clandestinité. Dans leur entendement, il existe des produits
pharmaceutiques qui leur permettent à résister aux effets de l’alcool. D’autres
pratiquent l’automédication pour contrer les grossesses non désirées. Dans leur
entendement, une certaine dose de vermifuge peut arrêter net l’effet d’une
grossesse. Il s’ensuit dans le même registre le détournement de certains
produits aphrodisiaques pour des besoins de performance sexuelle. Sans compter
des actes criminels, certains
malfaiteurs se procurent des quantités de somnifères pour réaliser leurs
forfaits auprès de certaines officines pharmaceutiques. Et aussi dans le lot, certains
compatriotes qui détournent certains produits pharmaceutiques pour s’éclaircir
la peau et ou encore pour prendre du poids.
La maffia pharmaceutique qui se
vit à Kinshasa, s’enrichit de cette pratique d’automédication. Elle inonde dans
le marché des produits contrefaits profitant du fait que le marché
pharmaceutique à Kinshasa n’est pas suffisamment contrôlé. C’est la population
qui paye le prix. Un médicament non
prescrit par un médecin le dédouane de toutes conséquences dans la mesure où le
malade s’est lui-même auto-administré un
produit. Dans le même registre, on note
dans la capitale que certaines
institutions médicales fonctionnent avec des services de la pharmacie non tenus
par un pharmacien qualifié. Les malades se procurent les médicaments à souhait
sans un avis spécialisé. A ce jour,
Kinshasa est peuplé des officines pharmaceutiques tenues par des personnes non
qualifiées qui ne sont même pas connues dans l’ordre des pharmaciens. Donc la
problématique de l’automédication s’articule sur trois paliers en termes de
responsabilité. Dans un premier palier, l’ordre des pharmaciens doit apporter
de l’ordre dans sa case. Qui est pharmacien ? Qui ne l’est pas ?
Parce que le profil des personnes qui gèrent des officines pharmaceutiques à
Kinshasa, encourage de fil en aiguille
l’automédication. Le deuxième palier en
termes de cette problématique tient lieu à la responsabilité de
compatriotes. La population doit se
départir de cette pratique de l’automédication. Cette pratique est tellement ancrée
au cœur de la population au point de devenir une habitude. L’autorité publique
doit s’investir dans une forte campagne de prise de conscience sur le risque de
cette pratique de l’automédication. Et
dans le même ordre d’idée, dans un troisième palier, l’autorité de l’Etat par
le ministère de la Santé doit assainir le secteur pharmaceutique en RD Congo.
Et surtout renforcé l’ordre des pharmaciens dans sa mission d’organiser le
secteur pharmaceutique contre la maffia portant sur la production des
médicaments contrefaits et
l’automédication qui s’avère avoir la peau dure particulièrement à
Kinshasa. Dans un volet, il faut prévoir des mesures coercitives contre les
chimistes de la rue qui continuent à détourner les produits
pharmaceutiques de leur mission. Pour la
petite histoire, tout médicament est un poison potentiel. La population a donc
cette responsabilité de se méfier du conseil de l’homme ou du chimiste de la
rue pour se procurer un médicament. Elle
doit se présenter auprès du médecin pour un examen. Et bénéficier d’une
ordonnance en bonne et due forme.
Saint Hervé M’Buy
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