Ce réseau maffieux se faisant passer comme des proches de la famille présidentielle en RD Congo
Le général Jean de Dieu Oleko, Inspecteur provincial de la police nationale congolaise a présenté le jeudi 4 avril, le pasteur Denis Lessie au ministre de l’Intérieur Richard Muyej. Prophète des nations et responsable de l’Eglise « Arche de Noé », il est à la tête d’un groupe de présumés escrocs. Ils sont à quatre, les membres d’un réseau maffieux qui ont pris le plaisir d’escroquer des tierces personnes se faisant passer comme des proches de la famille présidentielle.
« Votre police et ensemble avec les services de sécurité, nous vous présentons un groupe de grands escrocs qui opèrent avec la particularité de rançonner les autorités en vue, en y mêlant certaines autorités de la République comme si elles étaient de connivence avec eux », a indiqué le Général Oleko.
Selon le Général, Denis Lessie se fait passer pour le conseiller spirituel d’une grande autorité de ce pays. Il a contacté pour cela un ancien ministre du gouvernement Muzito à qui il a fait croire qu’il était retenu pour faire partie de la nouvelle équipe gouvernementale [de Matata Ponyo].
Mais pour goûter les délices de cette nouvelle fonction, Denis Lessie a demandé à cet ancien ministre une jeep d’une valeur de trente-cinq mille dollars américains. Ce qu’il obtiendra de la part de cet ancien membre du gouvernement, poursuit le commissaire général de la police.
Quelques temps après, le pasteur, qui se dit aussi prophète des nations, va revoir le même « ministrable ». Cette fois-ci, il se fait accompagner d’un colonel qu’il présente comme le chauffeur du chef de l’Etat. Il se fait passer comme un membre de la famille présidentielle et à partir de cela, il escroque les gens. Denis Lessie demande une deuxième jeep de la même valeur et l’obtient, raconte la même source.
Une troisième fois, il se présente auprès de la même personne avec, cette fois-là, un jeune étudiant (Thierry) qui se faisait passer pour le petit frère du chef de l’Etat, grâce à sa morphologie. Le pasteur Denis Lessie exige encore une jeep de la même valeur et l’obtient.
L’ancien ministre est longtemps resté dans l’attente de son poste. Le gouvernement [Matata] est publié, son nom n’y est pas. Il porte l’affaire devant la police. Celle-ci mène les enquêtes et va obtenir l’autorisation du ministère de l’Intérieur de déférer le pasteur Denis Lessie et ses complices dans cette escroquerie devant les cours et tribunaux compétents, affirme Jean de Dieu Oleko. Après cette présentation, le ministre a visité les jeeps escroquées avant d’exiger le transfert des présumés escrocs devant les instances compétentes.
A lire cette nouvelle, les nombreux fidèles de l’Arche de Noé devront regretter de leur confiance, mais aussi de leurs investissements qu’ils ont faits pour l’essor de cette Eglise et de cet homme qui s’était illustré par des prestations publiques à la télévision. C’est aussi une occasion pour une certaine catégorie de fidèles qui placent leur confiance en des pasteurs, de revoir leurs calculs et de ne se confier qu’à des hommes irréprochables. Sinon, cette arrestation est un affront contre les Eglise de réveil, pendant que personne n’ignore le rôle qu’elles jouent dans la société congolaise.
Denis Lessie est un pasteur de l’une des Eglises dites "de réveil" les plus en vue à Kinshasa. Ces dernières années, il a drainé des foules notamment lors des offices religieux qu’il organisait dans les stades. Propriétaire d’une chaîne de télévision, il priait en direct à l’antenne pour des fidèles qui lui exposaient le plus souvent des problèmes d’argent, de mariage, de maladies et d’obtention de visa pour l’Occident.
Plusieurs téléspectateurs, qui mettaient son honnêteté en doute, l’appelaient en direct en se faisant passer pour des fidèles butés à des problèmes de maladie ou de visa pour des voyages à l’étranger. Ne se doutant de rien, Denis Lessie invoquait : « Posez votre main sur la télé…Vous avez réellement un problème de visa, je le vois ; mais en ce moment même, votre vœu est exaucé … ». Mais pour ces correspondants, c’était du bluff, pour le tourner en dérision car il n’en était rien. Seuls, les naïfs prêtaient foi à ses harangues.
Les soit disant hommes de Dieu de ce genre, ils sont nombreux dans notre pays. S’ils continuent à faire fortune, c’est parce qu’ils exploiteraient la naïveté à outrance de leurs fidèles dépourvus de tout esprit critique. Ce n’est pas aujourd’hui que le phénomène prendra fin, la société congolaise étant encore otage d’une matérialisation excessive malgré un semblant de spiritualité marquée par le foisonnement des églises dans pratiquement chaque coin de rue.
L’Avenir
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