Docteur Marmot Mpunga |
Diplômé en médecine à l’Université de Kinshasa, Dr Marmot Mpunga Tshimanga est spécialiste en sexologie depuis 2010 au terme de ses études à l’Université Libre de Corée du Sud. Premier Congolais à intégrer l’Association internationale des médecins sexologues, il s’attèle depuis deux ans à sensibiliser la population sur les troubles sexuels qui affectent 40 % d’hommes et 15 % des femmes en République démocratique du Congo.
J’étais d’abord moi-même malade quand j’étais étudiant en médecine à l’Université de Kinshasa. Je souffrais des problèmes des troubles érectiles. Les médecins que je consultais à l’époque n’arrivaient à me donner satisfaction. Encore moins les tradipraticiens qui, depuis 2000, défilaient à longueur de journée à la télé pour vanter les mérites de leurs remèdes. En tant qu’intellectuel, j’étais très réticent. Les médecins, eux, me proposaient plus des excitants. Mais quand je lisais les notices, je me rendais compte qu’ils étaient plus adaptés aux personnes avancées en âge et non aux jeunes comme moi. J’ai alors décidé de recourir à l’abstinence jusqu’au moment où je trouverai la thérapie appropriée. Après l’obtention de mon diplôme de médecine en 2006, je me suis résolu de mener des études en sexologie. Pendant mes quelques stages professionnels, j’ai commencé alors à chercher des opportunités pour aller me spécialiser à l’étranger.
Comment s’est présentée l’opportunité ?
En faisant mes recherches sur internet, j’ai opté pour la médecine orientale plutôt que la médecine occidentale. En fait, j’ai préféré m’intéresser à la thérapie développée par les Asiatiques qui naissent généralement faibles en matière de virilité, contrairement aux Africains, Américains, Européens et bien d’autres peuples. C’est notamment pour cette raison qu’ils mènent beaucoup plus de recherches dans le domaine de la sexologie pour développer leurs capacités physiologiques. Grâce à mes parents, je me suis fais inscrire à l’Université Libre de Corée du Sud, à Séoul en 2006. Aussitôt intégré, j’ai sollicité des soins appropriés au niveau de l’université. Nos enseignants en médecine m’ont procuré une thérapie qui a démontré ses effets après deux mois. J’étais dès lors guéri et j’ai ainsi vécu le plus beau moment de ma vie. Depuis, je me suis attelé à soigner des patients des troubles érectiles et autres maladies sexuelles, en faisant des navettes entre Kinshasa et Séoul. Après quatre ans d’études, l’Université coréenne m’a décerné mon diplôme, faisant de moi le tout premier Congolais de l’institution spécialisé en sexologie. J’ai, dès lors, profité de cette opportunité pour faire inscrire à l’Université coréenne quatre autres collègues médecins congolais.
Comment alors avez-vous trouvé l’emploi une fois au pays ?
Je suis d’abord médecin généraliste. A ce titre, j’ai bénéficié du concours de plusieurs de mes collègues qui œuvrent dans les hôpitaux locaux. Très souvent, ces gynécologues, chirurgiens, urologues, pédiatres, internistes… me recommandaient des malades qui souffraient des problèmes sexologiques. Grâce à une ONG italienne qui venait de s’installer en République démocratique du Congo, nous les prenions en charge, moi et deux de mes collègues congolais fraichement diplômés à l’Université de Séoul. Un contrat nous a permis de soigner régulièrement depuis 2010 plusieurs cas des malades sexologiques. Pour le moment, je me suis installé depuis le mois de novembre 2012 au n°6160 sur le Boulevard Lumumba où j’ai ouvert Top Clinique (joignable en appelant au 00243819959244), en diagonale de la paroisse Saint Raphaël, au quartier Funa, à Limete. Avec mon équipe, nous tâchons d’apporter des soins appropriés à nos patients.
Quel est, d’après-vous, l’ampleur des maladies sexologiques en RDC ?
Si je me suis spécialisé sur la sexologie, c’est aussi à cause de l’ampleur des troubles sexologiques dans notre pays qui sont à la base de plusieurs divorces, même si de prime abord on tâche de les masquer. Selon des études menées depuis deux ans, 40 % d’adultes et d’adolescents souffrent de disfonctionnement érectiles en RDC et près de 15 % de femmes peinent des problèmes sexuels. Aujourd’hui, ces maladies sont beaucoup plus fréquentes dans notre pays alors que nos ancêtres n’en souffraient pratiquement pas.
A quoi est due cette ampleur ?
Il y a certainement un changement d’habitude, de comportement dans le chef de nos populations. Fascinés par la modernisation, nous importons beaucoup de choses de l’extérieur qui deviennent nocifs pour notre santé : des produits cosmétiques à base d’hydroquinone, des cellulaires que nous attachons autour de nos reins, des ordinateurs, la consommation des éléments nutritifs génétiquement modifiés (OGM) au détriment de nos aliments naturels… Il y a, par ailleurs, la fréquence des maladies comme le diabète, l’AVC, l’hypertension… Sans oublier certaines professions à risque comme les boulangers, les ajusteurs, les transporteurs, les ouvriers dans les industries… dont les bourses productrices de spermatozoïdes sont souvent exposés à la chaleur. Les troubles sexologiques menacent aussi les riches qui sont de plus en plus soumis au sédentarisme et s’adonnent à la consommation excessive de certains aliments.
Estimez-vous votre thérapie efficace ?
Bien entendu. La thérapie que nous proposons en matière de faiblesse sexuelle, éjaculation précoce, stérilité, infections, esthétique sexuelle (allongement et agrandissement de l’organe génital masculin, ainsi que le rétrécissement et l’entretien des organes génitaux féminins) est un traitement moderne dont l’efficacité est prouvée. Elle repose sur trois axes : les médicaments, les appareils et la psychothérapie (mesure hygiéno-diététique). Ils sont précédés par une consultation sexuelle suivie des examens para cliniques. Depuis que nous opérons en RDC en 2010, nous avons jusque-là enregistré 80 % de réussites médicales. Les patients viennent le témoigner et nous, médecins, nous le certifions par un examen de contrôle.
Que faites-vous pour sensibiliser la population aux problèmes sexologiques ?
Nous recourons aux médias. Nous passons très tard lors des émissions à téléphone ouvert, diffusées au delà de minuit sur les chaînes de télévision locales (RTNC CMB, NUmérica, Raga Tv…). La plupart de nos malades nous ont d’ailleurs connus par ce moyen. Pour nous sexologues en fait, les médias sont un partenaire important sans lequel nous ne pourrons vulgariser la sexologie, considérée jusque-là encore comme un sujet tabou dans nos sociétés africaines. La culture africaine n’a pas encore compris que la sexologie est une branche de la médecine autant que la dentisterie, l’ophtalmologie, la chirurgie, la gynécologie… Nous ne voulons donc pas laisser notre population à la merci des charlatans.
Propos recueillis par Yves KALIKAT
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